« Du bonheur, de la santé, et tout ce qu’on désire au plus profond de soi », comme on dit si machinalement... Oui, mais avec une préoccupation de plus, celle de savoir que la vie de l’individu déborde sur toute autre chose que lui-même, sur le social et le collectif, et qu’à ce niveau, il y a aussi beaucoup à espérer…
Ici au Québec, qui à gauche ne souhaiterait pas que l’on arrête un peu la machine néolibérale et que ses ardents supporters connaissent quelques sévères déconfitures ? De quoi les ramener, tout simplement, à la raison ! Sur la scène électorale par exemple, mais pas seulement, sur le terrain des luttes sociales aussi : rappelez-vous entre autres, la loi 142 de triste mémoire et la saga du Mont Orford sous l’égide de Jean Charest, sans oublier le projet Rabaska, ou plus dramatique encore le déni des accords de Kyoto et l’engagement des troupes canadiennes en Afghanistan sous la houlette du conservateur Harper.
L’envie de rêver
L’envie de rêver : imaginez simplement que nous soyons capables d’invalider la loi 142 devant les tribunaux et que nous puissions redonner ainsi un peu d’élan au mouvement syndical divisé, désorienté et paralysé ; imaginez que l’on puisse préserver la vocation de parc naturel du Mont Orford, arrêter les horreurs appréhendées du projet Rabaska et que l’on n’aie plus peur de mettre au pas les grandes entreprises de l’Ouest contrevenant au protocole de Kyoto ; imaginez enfin qu’en faisant fi de nos peurs chroniques d’indisposer l’arrogant voisin« étatsunien », l’on arrive à rapatrier les troupes canadiennes de l’Afghanistan. Juste cela, et l’on aurait déjà fait un bon pas en avant… ne serait-ce que pour nous rappeler que parmi les grands défis qui préoccupent les humains, tous les humains de la planète, en ce début d’année 2007, il y a en trois absolument décisifs : l’approfondissement des inégalités à l’échelle du monde, la rupture annoncée des grands équilibres écologiques, la remontée pernicieuse des logiques de la guerre.
Des représentantEs au parlement
Il y a ensuite ce qu’il est le plus facile d’imaginer : 2007 sera selon toute probabilité, année d’élection, notamment au Québec.
Alors quand on a parié sur Québec solidaire, quand on aspire à l’émergence d’une formation politique de gauche capable de faire entendre la voix des sans voix, évidemment qu’on aspirerait à ce que cette gauche puisse, ne serait-ce que d’un ou deux représentantEs, se retrouver au parlement. Histoire de montrer que la gauche peut avancer, tirer leçon des échecs du passé, commencer à faire sentir sa présence… en somme n’être pas simplement une présence symbolique… mais aussi déjà une force reconnue, capable d’influer sur les véritables rapports de force traversant la société entière.
En sachant toutefois qu’il n’y aura pas de victoire électorale digne de ce nom pour la gauche, sans qu’elle se montre en même temps capable de gagner en influence sur la société entière. Car c’est toute une hégémonie -sociale, politique, culturelle- qu’il faut tenter de reconstruire, loin des erreurs et travers du passé, loin aussi de la désorientation et du cynisme actuel. Travail de longue haleine et qui nécessite soit dit en passant —à la manière d’un passage obligé— une présence accrue sur la scène médiatique, tant cette dernière revêt aujourd’hui une importance stratégique considérable.
Des gerbes de souhaits aux couleurs du renouveau
Impossible donc de ne pas aspirer –pour cette année 2007— à ce que Presse-toi à gauche ! se fasse connaître d’avantage, et participe à ces efforts plus larges de faire naître un ou des médias critiques et alternatifs à la hauteur de cette force prometteuse que la gauche cherche à devenir.
On le voit : côté collectif, ce ne sont pas les vœux qui manquent, et sans doute peut-on les garder dans notre besace aux côtés des voeux plus individuels. De quoi en faire une gerbe de souhaits aux couleurs du renouveau à offrir à tous et toutes ! Alors, bonne et heureuse année !