« C’est tout simplement scandaleux ! », s’insurge Véronique Laflamme, porte parole du RODCD et du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Elle rappelle que le RODCD revendique justement un rehaussement de 40 millions $ du financement de base des organismes de défense collective des droits dans le budget qui sera déposé le 28 mars. Elle ajoute que « c’est à cette seule condition que des groupes comme le Mouvement Action-Chômage Lac-Saint-Jean pourront mener à bien leur mission à l’année longue », affirme madame Laflamme. « Il est urgent que le gouvernement réagisse et réponde enfin aux revendications du RODCD ! » (http://www.defensedesdroits.com/nos-revendications/), conclut-elle.
Selon le Regroupement, les organismes en défense collective des droits sont parmi les organismes communautaires les moins bien financés ; leur financement annuel moyen dépasse à peine 50 000$ par année. Pire encore, 20% des organismes en défense collective des droits qui reçoivent du financement gouvernemental - car n’oublions pas que près d’une trentaine d’organismes attendent toujours d’être financés - se retrouvent dans la situation extrêmement précaire du Mouvement Action-Chômage Lac-St-Jean, avec un maigre 30 000$ par année. « Le plus triste c’est que la situation du Mouvement Action-Chômage Lac-St-Jean n’est vraiment pas un cas isolé. Malheureusement, plusieurs organismes en défense collective des droits se voient contraints de fermer périodiquement leurs portes faute de financement adéquat », déplore Marie-Hélène Arruda, coordonnatrice du RODCD et du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE). « Ce que le gouvernement a dit est tout simplement insultant, quand on voit à quel point les membres des conseils d’administration, les employé.e.s et les bénévoles de ces organismes font des miracles avec si peu de moyens, et comment ils se démènent pour améliorer les conditions de vie des personnes les plus vulnérables », renchérit Mme Arruda.
Le RODCD note que la déclaration du premier ministre va à l’encontre de la Politique de reconnaissance et de soutien de l’action communautaire, adoptée en 2001 par le gouvernement. Celle-ci prévoit que les organismes soient financés pour leur mission globale ; elle engage Québec à reconnaitre l’importance de l’action communautaire dans l’exercice de la citoyenneté et du développement social et à assurer aux organismes un financement stable et continu. « Dans cette politique, le « mérite » n’est en aucun cas un critère de financement », renchérit Mme Arruda.
Le Regroupement des organismes en défense collective des droits est composé de plus d’une vingtaine d’organismes nationaux tels que la Fédération des femmes du Québec, l’AQDR, le MASSE et le FRAPRU. Le RODCD œuvre à la reconnaissance et au financement des organismes en défense de droits et représente ainsi plus de 350 organismes au Québec.