Tio’tia:ke (Montréal), 09 juillet 2024. À l’aube du 5 juillet 2024, la
police anti-émeute du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a
expulsé de force les campeurs et campeuses du campement de solidarité avec
la Palestine Al-Soumoud, détruisant une partie de ses installations. Le
même jour, le camp des personnes sans-abri du parc des Faubourgs a
également été démantelé.
D’autres campements de solidarité palestinienne ont également été
démantelés au Québec et au Canada au cours des dernières semaines. Et
aujourd’hui, alors que nous publions cette déclaration, l’Université McGill
a déployé une sécurité privée pour démanteler le campement de solidarité
avec la Palestine à l’université.
Ceux qui s’opposent aux campements de solidarité recourent fallacieusement
mais délibérément à des questions de loi et d’ordre, d’utilisation de
l’espace public et d’allégations fabriquées de peur et d’intimidation pour
détourner l’attention de ce qui doit être le centre d’intérêt - le génocide
qui continue de se dérouler en Palestine et la façon dont nous,
Montréalais.e.s, Québécois.e.s, étudiant.e.s, travailleu.r.se.s par défaut,
sommes rendu.e.s complices de ce génocide en investissant nos économies,
etc. dans des entreprises et des institutions financières qui sont
directement liées aux meurtres de masse et à l’élimination physique en
cours des Palestiniens.
Le camp Al-Soumoud, récemment démantelé, et le collectif Désinvestir pour
la Palestine ont pointé du doigt les 14,2 milliards investis par la Caisse
de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans 87 entreprises liées à des
violations du droit international et des droits du peuple palestinien. Le
gouvernement québécois, quant à lui, attend toujours l’ouverture d’un
bureau québécois en Israël.
Cela s’inscrit dans une logique répressive de contrôle et de police de
l’espace public et des luttes sociales, en particulier la lutte pour la
Palestine et les luttes décoloniales sur les terres non cédées de l’île de
la Tortue, par des gouvernements et des institutions qui exécutent les
ordres des entreprises et des élites financières, tout en ignorant la
volonté publique et les milliers de personnes qui s’opposent à eux.
Plutôt que de cesser leur complicité avec le génocide en cours à Gaza, et
d’écouter les sons et les voix de la rue, occupée par des centaines de
milliers de manifestant.e.s au cours des 9 derniers mois, les institutions
royales du Québec et du Canada refusent d’accepter leurs responsabilités et
s’entêtent à endosser les crimes commis par l’entité sioniste contre le
peuple palestinien. Ce n’est pas la démocratie. Ce n’est pas la justice.
À ce jour, à Gaza, plus de 186 000 personnes ont été tuées (The Lancet) et
80 000 blessées depuis le début du génocide à Gaza. Un grand nombre des
morts sont des femmes et des enfants. On assiste également à une famine de
masse délibérée. Les enfants meurent de faim en nombre impressionnant.
(Gaza, où vivent près de deux millions de Palestinien.ne.s, a été réduite
en ruines par les attaques et les bombardements incessants. La destruction
massive des infrastructures - maisons, stations d’épuration et destruction
des hôpitaux - a rendu la vie impossible, même si les mères tentent de
fournir un peu de nourriture dans les situations les plus difficiles.
L’impact se fera sentir pendant des générations, les survivant.e.s vivant
avec des amputations et des traumatismes. Dans le même temps, les attaques
de l’armée israélienne et des colons juifs contre les Palestiniens de
Cisjordanie, qui se soldent par des morts, des arrestations et des
destructions de maisons et de moyens de subsistance, se poursuivent à un
rythme soutenu.
Aucun autre massacre, aucune autre destruction, aucune autre attaque
systématique et délibérée contre des hôpitaux et des écoles ne seraient
tolérés ailleurs. La déshumanisation des Palestinien.n.e.s et la
prévalence de l’islamophobie et de l’arabophobie contribuent à la situation
actuelle. Les Palestinien.n.e.s sont considéré.e.s comme sacrifiables. Et
les campements sont considérés comme le problème. Au lieu de s’attaquer aux
raisons de la présence des campements.
Femmes de diverses origines (FDO) dénonce cette complicité et demande
l’arrêt immédiat du financement du génocide et des différents liens avec
Israël. Elle dénonce également le démantèlement des différents camps ainsi
que la répression et la violence qui caractérisent le traitement par l’Etat
des défenseurs des causes sociales, notamment palestiniennes. FDO exprime
sa plus profonde solidarité avec les Palestinien.n.e.s et salue le courage
et la persévérance de ceux qui se sont mobilisés par le biais de campements
pour attirer l’attention sur les massacres en cours. Le slogan "Plus jamais
ça" signifie "plus jamais ça" pour tous les peuples. Comme le disait une
affiche du campement du Parc des Faubourgs, "Démantelons l’injustice, pas
les campements" !
Longue vie à la Palestine et à toutes les causes justes !
– 30-
Source : Femmes de diverses origines
Contact : saadaziza@gmail.com
Références :
Liste des 87 entreprises
https://docs.google.com/document/d/1WidjOTaHSvg8jBp3VG3xqzmbNZa5UT7Od-prqUkeTJU/edit
Mouvement pour une paix juste au 31 décembre 2023
https://www.justpeaceadvocates.ca/la-cdpq-a-investi-14-milliards-de-dollars-dans-des-entreprises-complices-de-crimes-de-guerre-et-de-genocide-alors-meme-que-la-cour-internationale-de-justice-se-penche-sur-le-genocide-israelien-a-gaza/
Étude du Lancet :
https://www.aljazeera.com/news/2024/7/8/gaza-toll-could-exceed-186000-lancet-study-says
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Un message, un commentaire ?