Les centres de la petite enfance (CPE) offraient plusieurs services aux familles (infirmières, hygié - nistes dentaires, orthophonistes, éducatrices spécialisées et soutien pédagogique, etc.). Les travailleuses intervenaient auprès des familles, incluant au besoin le CLSC, et faisaient un lien avec l’école. Notre travail consistait, entre autres, à observer les enfants, à les faire cheminer, selon leurs besoins respectifs. Le travail en CPE commençait à être reconnu et les salaires augmentaient grâce à nos batailles.
Des attaques frontales à notre politique familiale
Mais le vent a viré de bord. Lors des deux dernières négociations, on a appris que les acquis étaient difficiles à conserver. Les gouver - nements ont commencé à s’en prendre à la politique familiale.
Des coupes ont été annoncées, on a mis fin au tarif universel en plus d’imposer la modulation des services en fonction des revenus familiaux. Avec cette offensive, nous pensons vraiment que le gouvernement abandonne les CPE. Nos installations sont soumises à des critères de qualité et de formation.
La renommée du réseau des CPE du Québec fait l’envie de toutes et tous. Par pure idéologie, les libéraux favorisent le privé.
Toutes ces attaques ont un impact direct sur les services donnés aux enfants. Activités et sorties annulées, matériel éducatif réduit, temps de planification diminué : les compressions font mal à nos CPE. Les travailleuses et travailleurs sont aussi atteints par ces compressions.
Plusieurs directions de CPE ont aboli des postes de conseillère pédagogique, fusionné des postes, remanié des horaires, coupé dans la formation continue, réduit le nombre de postes dans les cuisines, etc. Les employé-es sont inquiets et ils ont bien raison de l’être !
Organiser la réplique !
Quand les compressions s’accumulent d’une année à l’autre, il devient de plus en plus difficile pour les CPE de maintenir des services de qualité. Nous savons que le gouvernement a imposé en 2014 une première coupe de 46 M$, une autre de l’ordre de 74 M$ en 2015 et dès avril, une compression supplémentaire de 120 M$ s’ajoutera. Les CPE sont gérés par des CA composés majoritairement de parents et l’ensemble des revenus doit être réinvesti dans chaque CPE. Une garderie privée est une entreprise gérée par un propriétaire.
Que recherche l’entreprise privée ? Faire des profits !
Pourquoi le gouvernement s’acharne-t-il à vouloir détruire le réseau de services de garde ? Parce qu’il poursuit ainsi son programme d’austérité qui vise à attaquer tous nos services publics pour favoriser le recours au privé. Il est odieux de transformer le réseau des services de garde en entreprise commerciale. Les enfants du Québec ne sont pas une marchandise !
Après les coupes en éducation, dans les groupes communautaires ainsi que dans la santé et les services sociaux, c’est au tour des CPE. Il faut démontrer les dommages qui sont en train de se produire dans les services de garde. Il faut dénoncer concrètement les effets de ces coupes massives dans un réseau qui a fait ses preuves. La colère des travailleuses doit être dirigée vers le gouvernement, vers les vrais coupables. Pour ces raisons, nous prenons la parole sur toutes les tribunes pour défendre le réseau des services de garde et celles et ceux qui y travaillent.
Il faut dénoncer ces attaques à notre réseau par tous les moyens ! Ça suffit !