Édition du 19 novembre 2024

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Revenu minimum garanti

Il suffirait de 3,6 G$ annuellement pour que tous les Québécois-e-s couvrent leurs besoins de base (IRIS)

MONTRÉAL, le 23 févr. 2016 - Alors que Philippe Couillard et François Blais souhaitent étudier la mise en place d’un revenu minimum garanti, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dévoile un outil qui permet de calculer ce qui manque pour que tous les Québécois·e·s comblent leurs besoins de base.

« Il existe un déficit invisible, dont le gouvernement ne parle jamais et dont il ne tient pas compte dans ses politiques publiques. C’est un déficit humain imposé aux plus pauvres d’entre nous qui porte sur les revenus qui leur manquent pour combler leurs besoins de base. Quand on n’a pas le minimum pour vivre, on est forcé de faire des choix qui hypothèquent notre santé, qui réduisent notre durée et notre qualité de vie. L’IRIS a calculé l’ampleur du déficit de revenu au Québec sur une période de 10 ans, soit de 2002 à 2011. Si, en 2002, le déficit équivalait à 2,5 G$, il était passé à 3,6 G$ en dollars constants, soit une aggravation moyenne du manque de 1210 $ par ménage concerné. », note Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS et auteur de la note socioéconomique.

Évidemment, alors qu’il y a des gens qui sont en situation de déficit humain, il y a également des personnes qui ont plus que le minimum nécessaire pour vivre. « En 2002, cet excédent correspondait à 81 G$ et, en 2011, à 92,8 G$ - une augmentation moyenne de 1357 $ par ménage concerné. Notons toutefois que de 50 à 55 % de ces surplus sont concentrés entre les mains des 20 % les mieux nantis. Ces données apportent un autre exemple de la croissance des inégalités constatée dans plusieurs étude : au Québec, les plus pauvres voient l’écart se creuser entre leurs revenus et leur capacité à couvrir leurs besoins de base, pendant que les plus riches voient augmenter ce qu’ils ont en surplus », observe Vivian Labrie, chercheure-associée à l’IRIS et auteure de la publication.

« Si toute la croissance du niveau de vie des plus riches avait été dirigée vers les plus pauvres, il aurait été possible de combler le déficit constaté. La couverture des besoins de base de toutes et tous aurait pu être assurée. Il serait même resté des sommes pour améliorer le niveau de vie de tout le monde », affirme Simon Tremblay-Pepin.

« Bref, ce que cela veut dire, c’est que nous avons collectivement les moyens de permettre à tout le monde de combler ses besoins de base. Espérons que cette nouvelle façon de mesurer permettra au gouvernement de prendre des décisions éclairées en matière de lutte à la pauvreté », souhaite Vivian Labrie.

Le déficit humain imposé aux plus pauvres est disponible gratuitement au iris-recherche.qc.ca.

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