Pointe-Saint-Charles, le 5 mai 2018 – Après plus de 10 années de militance et de développement, les portes du Bâtiment 7 s’ouvrent enfin, marquée par la coupure des chaînes qui aura lieu le 5 mai à 17h, lors du Banquet des Allié-es. L’événement, réservé à la communauté et aux appuis du projet, sera suivi d’une journée portes-ouvertes destinée au grand public, le 7 mai de 9h à 19h. Il s’agit d’un accomplissement irréfutable pour le 7 À NOUS, l’organisme en charge du développement du projet.
« Dès le 7 mai 2018, le Bâtiment 7 sera ouvert à son quartier, avec une ferme volonté d’être accessible à tous et à toutes, 15 ans après qu’un premier drapeau citoyen fut planté sur les anciens terrains du CN en 2003 », se rappelle Karine Triollet, coordonnatrice de la Table de concertation locale Action-Gardien et administratrice du 7 À NOUS. « C’est une première phase de 20 000 p 2 qui ouvre ses portes, le Pôle des Pratiques. D’autres sont à venir, avec encore plus d’espaces pour la communauté », précise-t-elle.
Le Pôle des Pratiques comporte 13 projets, dont une épicerie autogérée, une brasserie artisanale coopérative, un atelier coopératif de travail du métal, une arcade coopérative pour les jeunes, une école d’art et des ateliers collaboratifs : mécanique, vélo, sérigraphie, bois, impression numérique, grand atelier à usages multiples, chambre noire et céramique. « Ces projets vont démarrer progressivement au fil du mois de mai. Ils sont tous portés par des personnes du quartier ou des complices d’ailleurs et ils fonctionnent pour la plupart en autogestion », explique Marcel Sévigny, militant pour le Bâtiment 7 et membre de l’épicerie Le Détour.
Le projet du Bâtiment 7 est marqué par des actions distinctives multiples. « Pour acquérir le bâtiment, pour le financer à hauteur de 4,2M$, pour réaliser ce chantier, pour nous organiser, nous avons tout fait à notre manière : notamment en menant une lutte de quartier, en émettant des obligations communautaires, en agissant à titre de constructeur-propriétaire dans un chantier paritaire et en bâtissant une structure profondément démocratique », détaille Judith Cayer, chargée de projet au développement et militante. La centaine de personnes qui s’y impliquent, pour la plupart de façon bénévole, s’active intensivement en vue de l’ouverture imminente : « S’il y a tant d’énergie mobilisée, c’est que ce projet fait écho dans le cœur de plusieurs personnes et organismes du quartier. Nous travaillons pour ce projet car nous en avons besoin et que nous y croyons, depuis longtemps et par delà les épreuves » partage Gabrielle Gérin, présidente du conseil d’administration du 7 À NOUS et membre-fondatrice du bar-brasserie-coop Les Sans-Taverne.
Le Bâtiment 7 est appelé à devenir, à terme, un milieu de vie inédit où se côtoieront également agriculture urbaine et fermette, CPE et services de santé, autres ateliers et espaces pour la communauté : « Il nous reste 70 000 p 2 à convertir et habiter et nous voilà pas mal plus aguerris pour le faire, notamment par notre capacité à émettre des obligations communautaires, des prêts par la communauté, sans intermédiaire », affirme Kevin McMahon, chargé de projets aux Finances. Il ajoute : « Et pourquoi pas envisager d’autres usages sur les espaces environnants, entre autre avec le projet de Ruelle Verte et Bleue sur le lot public adjacent ? Tout est à construire. » 13 années après la lutte contre le Casino et le Centre de foires internationales, la petite communauté de Pointe-Saint-Charles entend bien poursuivre sa mobilisation pour la réappropriation de son quartier.
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