En conférence de presse ce matin, la présidente du SIIIAL-CSQ, Isabelle Dumaine, soutient que cette réorganisation dans le réseau de la santé n’a eu aucun effet bénéfique, bien au contraire.
« Le ministre Gaétan Barrette promettait que sa réforme contribuerait notamment à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins tout en favorisant un meilleur accès aux services pour la population. Un an plus tard, nous constatons au contraire que la réorganisation en cours n’a pas empêché la détérioration des services et des conditions de travail du personnel », blâme sévèrement la leader syndicale.
Des situations qui augmentent les risques
Isabelle Dumaine précise que plusieurs situations sont inacceptables et préoccupent grandement le SIIIAL-CSQ.
« À l’urgence, à la Cité de la santé de Laval, l’achalandage a augmenté significativement au cours de l’année sans qu’il y ait ajout de ressources. Ainsi, des patients déjà évalués, pouvant se trouver en situation précaire ou de crise, se retrouvent anormalement longtemps en salle d’attente, malgré les risques pour leurs propres santé et sécurité comme celles des autres », explique Isabelle Dumaine.
Déshumanisation des soins
Dans les unités de médecin et de chirurgie, on recourt toujours à de nouvelles stratégies de gestion, non pour améliorer la qualité des services, mais strictement pour satisfaire les commandes d’objectifs budgétaires du gouvernement. Après avoir normalisé l’ajout d’une civière dans des chambres dont les quatre lits sont déjà occupés, la direction en est rendue à placer des fauteuils de départ dans le couloir pour des patients dans l’attente de leur congé.
« Il est même arrivé que des médecins aient dû faire leur dernier examen de ces patients dans le corridor à la vue de tous, sans respect de la confidentialité et de l’intimité de la personne », dénonce Isabelle Dumaine. Cette déshumanisation des soins s’étend également dans les CHSLD, en santé mentale et dans les soins à domicile.
Détérioration des conditions de travail
Isabelle Dumaine ajoute que le ministre a non seulement échoué dans sa tentative d’améliorer les soins, les services et l’accessibilité pour les patients, mais également contribué à une sérieuse détérioration des conditions de travail du personnel de la santé.
« La surcharge de travail du personnel s’est intensifiée, notamment au module mère-enfant où il y a eu des coupes de postes, à un tel point qu’il est difficile de convaincre des gens d’aller y travailler. À l’urgence, au plus fort de l’achalandage, le manque de personnel engendre des ratios personnel-patients trop élevés. Ça ne va guère mieux au soutien à domicile dans les CLSC, où l’on exige de plus en plus de paperasse à remplir, tout en continuant à répondre aux besoins de la population. Malheureusement, cela a des conséquences sur les soins à la population, notamment sur les prélèvements à domicile, dont les critères d’accessibilité sont devenus plus contraignants », explique la présidente du SIIIAL-CSQ.
Gaétan Barrette doit changer de cap
De son côté, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, interpelle le ministre Gaétan Barrette : « Il est urgent que le ministre prenne acte de la situation et revienne rapidement à la raison. Il doit mettre fin à l’opération de démolition en cours lancée par son gouvernement dans le secteur de la santé. »
Elle ajoute que « le ministre Gaétan Barrette a trompé la population et le personnel de la santé sur les objectifs de sa réforme qui a eu tous les effets contraires de ceux pour lesquels il s’était engagé. Il doit maintenant avoir le courage de faire face à la réalité. Nous lui demandons de s’asseoir avec nous pour trouver des solutions afin de garder notre système de santé public et accessible à tous. Des solutions, nous en avons à lui proposer ! ».