Le rapport de la SCHL indique des taux d’inoccupation faméliques dans plusieurs municipalités, se situant en bas de 1 %, notamment de 0,9 % à Amos, de 0,8 % à Rouyn-Noranda et à Mont-Laurier, comme dans l’ensemble des agglomérations de recensement comptant entre 10 000 et 50 000 habitants, de 0,7 % à Thetford-Mines, Sainte-Agathe-des-Monts (dans le comté de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau), Rivière-du-Loup, Marieville et Shawinigan, de 0,6 % à Alma, Saint-Raymond et Rimouski, de 0,5 % à Saint-Georges, Baie-Comeau et Granby, de 0,4 % à Val-d’Or et Sainte-Adèle, de seulement que 0,2 % à Salaberry-de-Valleyfield, Sainte-Marie, Pont-Rouge et Montmagny et carrément à zéro pourcent dans les villes de Saint-Sauveur, Mont-Tremblay, Prévost et Sainte-Sophie.
L’explosion des loyers se confirme
Le FRAPRU souligne que l’explosion des loyers se confirme, au point où la SCHL elle-même arrive à la conclusion que « l’augmentation des loyers a dépassé à la fois l’inflation et la progression des salaires ». Le loyer moyen, qui avait déjà augmenté de 9 % l’an dernier, a encore bondit de 7,4 %.
Dans la RMR de Québec, la hausse du loyer moyen du marché est de 5,8 % ; il atteint 8,7 % dans celle de Trois-Rivières et de 8,6% à Saguenay ; il est de 11,7 % dans celle de Sherbrooke et de 7,6 % dans celle de Montréal. Certains centres urbains ont vécu une détérioration encore plus sérieuse, remarque le FRAPRU qui qualifie les hausses d’ahurissantes. Ainsi, à La Tuque, l’accroissement a été de 10,2 %, à Shawinigan de 12,3 %, à Victoriaville de 10,7 %, à Sorel-Tracy de 10,2 %, à Alma de 7,9 %, à Victoriaville de 8,0 %, à Sept-Îles de 8,7 %, à Lachute de 9,0 % , à Sorel-Tracy de 9,4 %, à Matane et à Thetford-Mines de 9,5 %, à Baie-Comeau de 10,1 % , à La Tuque de 10,2 %, à Val-d’Or de 10,3 %, à Rivière-du-Loup de 10,5 %, à Sainte-Agathe-des-Monts de 10,6 % , à Dolbeau-Mistassini de 11 %, à Gaspé de 12,8 %, à Salaberry-de-Valleyfield de 13,0 %, à Rawdon 14,2 % et atteint 15,2 % à Granby.
Le Rapport de la SCHL met aussi en lumière la hausse importante du loyer moyen du marché lors du changement de locataire ; il est de 19 % lorsqu’il s’agit d’un 4 ½ à Montréal. La différence de loyers entre les logements occupés et ceux non occupés par un ménage locataire est également assez impressionnante. À Gatineau, le coût des loyers des logements inoccupés atteint 1659$ par mois, soit 39,1 % plus cher que ceux occupés. À Québec, cet écart est de 24,7 % et à Montréal, de 21,3 %. Dans ce dernier cas, le loyer des logements disponibles à la location est de 1299 $, alors qu’il est de 1071 $ dans le cas des logements occupés. Dans les circonstances, la période de recherche de logement s’annonce extrêmement difficile pour les locataires qui n’auront pas pu renouveler leur bail.
Plus rares dans les logements les moins chers
Sans surprise, une analyse plus approfondie des rapports de la SCHL permet d’affirmer que dans la majorité des régions métropolitaines, les appartements ayant les loyers les moins chers restent les plus rares. Sur l’Île de Montréal, le taux d’inoccupation est de 2,9 % dans les logements se louant plus de 1000 $, mais varie entre 0,3 % et 1,1 % pour les logements moins chers. Dans la RMR de Québec, le taux est en-dessous de 1,0 % dans toutes les gammes de loyer, sauf pour ceux de plus de 1100 $ (1,5 %). À Gatineau, les impacts de la pénurie sont encore plus flagrants : les logements ayant des loyers de plus de 1000 $ par mois ont un taux de vacances de seulement 1,6 %, alors que dans tous les autres, il est égal ou inférieur à 0,5 %. Saguenay et Sherbrooke vivent des situations à peu près similaires.
« Le Rapport sur le marché locatif 2024 de la SCHL montre à quel point la situation du logement est catastrophique partout au Québec. C’est incompréhensible que le gouvernement caquiste en refuse toujours les mesures structurantes proposées depuis son arrivée au pouvoir. Comment peut-il ne pas mettre la crise du logement dans ses grandes priorités, dans un contexte aussi dramatique ? Au-delà des chiffres, ce sont de véritables drames humains qui se vivent ! », s’indigne Véronique Laflamme. À son avis, le prochain budget du ministre des Finances, Éric Girard, doit redresser la barre pour faire progresser la part de logements sans but lucratif dans le parc locatif. À ce sujet, le FRAPRU a lancé une opération de visibilité intitulée La clé, c’est le logement social, cette semaine. Il invite la population à interpeller la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, et le premier ministre, François Legault. Un courriel leur demandant de financer le logement social à la hauteur des besoins peut ainsi leur être envoyé, en quelques clics à l’adresse : https://www.frapru.qc.ca/cle/.
Le FRAPRU demande au gouvernement du Québec de financer la réalisation de 50 000 logements sociaux en 5 ans, sous différentes formes (HLM, coopératives et OSBL d’habitation), ainsi qu’un programme pérenne et spécifiquement dédié au logement social pour assurer la mise en chantier rapide de ces logements. Le regroupement presse aussi le gouvernement caquiste d’intervenir pour arrêter la hausse démesurée des loyers. À l’instar du Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ), il demande un contrôle obligatoire des loyers, un registre public et universel des loyers et des protections légales renforcées contre les évictions frauduleuses visant à augmenter les loyers. Enfin, le FRAPRU rappelle que l’interdiction immédiate de l’hébergement touristique via les plateformes de type Airbnb par Québec permettrait de remettre des milliers de logements sur le marché locatif.
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