Édition du 17 décembre 2024

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Santé

Déclaration inadmissible sur le temps supplémentaire

La FSQ-CSQ rappelle à Yves Bolduc qu'il est ministre de la Santé et non de l'Industrie

Montréal, le 26 février 2010. – « En déclarant que les infirmières n’ont le choix de que faire des heures supplémentaires parce qu’elles y sont obligées par leur code de déontologie, Yves Bolduc a oublié qu’il est le ministre de la Santé et non pas le ministre de l’Industrie et qu’à ce titre, les valeurs humaines devraient l’emporter pour lui sur de simples valeurs de productivité, ce qui malheureusement ne semble pas être le cas. »

La présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Mme Monique Bélanger, joint sa voix à celles qui, au cours des dernières heures, ont condamné les propos du ministre de la Santé sur les heures supplémentaires. « Yves Bolduc parle comme si la gestion d’un centre hospitalier n’était pas différente de celle d’une usine de production quelconque. Il n’a pas l’air de comprendre que les conséquences d’une erreur chez le personnel épuisé dans un hôpital ne sont pas les mêmes que dans une manufacture. Ce sont des êtres humains que nous soignons et cela nécessite toute notre attention », rappelle Mme Bélanger.

Un rythme de travail qui frise l’esclavage

La présidente de la FSQ-CSQ ajoute qu’il est inadmissible que les heures supplémentaires obligatoires pour les infirmières soient pratiquement devenues une façon normale et courante de gérer dans les établissements de santé.

« Les heures supplémentaires obligatoires devraient être un recours exceptionnel, ce qui est plutôt le contraire. C’est presque devenu la norme dans certains établissements. Ça n’a aucun sens et code de déontologie ou non, le ministre de la Santé devrait avoir le minimum de bon sens de comprendre qu’on ne peut pas imposer un tel rythme de travail à des êtres humains de façon permanente. Ça commence à friser l’esclavage », s’insurge Mme Monique Bélanger.

Un ministre qui devrait apprendre à se taire

La leader syndicale croit que le ministre de la Santé aurait intérêt à se taire plutôt que de faire des « déclarations irresponsables » qui viennent miner encore un peu plus sa crédibilité.

« Le ministre ne semble pas réaliser que les infirmières et les infirmiers portent le réseau public de santé à bout de bras depuis plus de dix ans pendant que lui, comme son prédécesseur, semblait incapable de prendre les mesures nécessaires pour rendre les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs de la santé plus humaines, et améliorer par le fait même la qualité des services de santé. Les infirmières ont fait plus que leur part au cours des dernières années et il serait grandement temps que le ministre et son gouvernement le reconnaissent en profitant des présentes négociations dans le secteur public pour améliorer de façon importante leurs conditions de travail », conseille Mme Monique Bélanger.

Le triste héritage de Lucien Bouchard

En terminant, la présidente de la FSQ-CSQ tient à décocher une flèche à l’ancien premier ministre Lucien Bouchard qui, ces jours-ci, multiplie les envolées publiques pour faire connaître ses recettes pour améliorer la situation au Québec.

« Il faut avoir la mémoire courte pour avoir oublié que c’est justement au passage de Lucien Bouchard à la tête du Québec que nous devons en grande partie les sérieuses difficultés que connaît notre système public de santé. À l’époque, comme aujourd’hui d’ailleurs, Lucien Bouchard trouvait qu’il y avait trop d’infirmières au Québec et que ça coûtait trop cher. Il a pris les moyens pour « soulager » les finances publiques, mais depuis ce temps-là il y a une grave pénurie de personnel dans l’ensemble du réseau. Et dire qu’aujourd’hui, il essaie de nous convaincre d’appliquer à l’ensemble du secteur public sa « médecine de droite » qui a tant fait mal à notre système public de santé. Si Lucien Bouchard est incapable d’apprendre de ses erreurs, j’espère que ce n’est pas le cas de la majorité des Québécoises et des Québécois », conclut Mme Monique Bélanger.

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