Le 22 mai dernier, le syndicat des enseignantEs de l’état de Oaxaca entraient en grève, exigeant une hausse salariale et une amélioration des conditions d’enseignement qui sont à l’heure actuelle déplorables. Le 14 juin, le gouverneur tentait d’en finir avec le mouvement en répondant par une forte répression contre les grévistes pacifiques, radicalisant les enseignantEs et indignant l’ensemble de la population. Ces événements ont donné naissance à un plus vaste mouvement que l’on connaît aujourd’hui comme l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), qui est un rassemblement de plus de 360 organisations sociales (communautés autochtones, syndicats, associations civiles). L’APPO fait sienne les revendications des professeurEs et demande la démission du gouverneur, autoritaire et corrompu. Depuis, ils et elles ont multiplié les manifestations pacifiques et les actes de désobéissance civile (occupation d’édifices publiques et marches rassemblant des dizaines de milliers de personnes, entre autres) pour parvenir à se faire entendre. Le gouverneur s’est retranché à l’extérieur de l’état mais conserve le pouvoir officiel. Il a répondu aux revendications par des agressions contre la population qui ont causé des disparitions, de la torture et même des morts.
Le 27 octobre dernier, le gouvernement fédéral a décidé de faire intervenir l’Armée, la Marine et la police fédérale préventive (PFP) pour « mettre fin » au conflit en provoquant de fortes confrontations contre la population désarmée. Le solde jusqu’à présent est d’une vingtaine de morts, dont un jeune journaliste et cinéaste indépendant étasunien, et des centaines de disparuEs et d’incarcéréEs. Aujourd’hui, l’APPO subsiste tant bien que mal à l’intérieur de l’Université Autonome Benito Juarez de Oaxaca, toujours encerclée par les forces armées officielles et paramilitaires. Elle est en train de mettre sur pied un gouvernement autonome pour se gouverner avec justice, bien que le gouvernement tente de réprimer le mouvement par la force. Leurs revendications sont simples :
– La démission ou la destitution du gouverneur ;
– Le retrait des forces militaires et de la police fédérale ;
– La libération des prisonniers politiques et le retour des « disparus » ;
– Justice pour les victimes de ces agressions.
Nous, un comité de solidarité avec les peuples de Oaxaca, appuyons ces revendications et dénonçons les violations de droits humains commises par les forces armées et l’État mexicain. Nous invitons la population de la ville de Québec à se joindre à nous pour un rassemblement le lundi 20 novembre à 17h30 devant la résidence de la Consul honoraire du Mexique à Québec (380, Grande-Allée).
Il y aura sur place des messages de solidarité, de la soupe chaude et de l’animation.
