Alors que le manque à gagner en soutien à la mission pour les 4000 organismes d’action communautaire autonome est estimé à 460 M$, seulement le quart de la somme demandée sera accordée en 2022-2023.
« Les investissements promis ne répondent pas aux besoins de pans entiers du milieu communautaire, que l’on pense aux groupes écologistes, aux organismes en défenses collectives des droits, aux médias communautaires et ceux en santé et services sociaux, déplore Hugo Valiquette, président du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) et porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Ces organismes sont pourtant essentiels pour agir face à la crise climatique, pour contrer les inégalités sociales et pour réaliser le droit à la santé. »
Le mouvement d’action communautaire autonome somme également le nouveau gouvernement à implanter sans tarder des mesures d’indexation du financement des organismes dans tous les programmes de financement, selon des règles couvrant la hausse des coûts de fonctionnement.
« Si rien n’est fait en contexte de crise inflationniste et de persistance du sous-financement, les organismes continueront de s’appauvrir, ce qui aura des conséquences dramatiques pour le filet social et les conditions des personnes qui y travaillent », s’inquiète M. Valiquette.
Des secteurs laissés pour compte
Dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire et de la Semaine nationale de l’action communautaire autonome (#SNACA), des organismes représentant des secteurs clés du milieu communautaire joignent leur voix au Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) afin de demander au premier ministre et au ministre des finances de combler dès le prochain budget le manque à gagner en financement à la mission pour l’ensemble des besoins exprimés sur le terrain.
« Comment se fait-il que seulement 15 des quelque 130 groupes écologistes d’action communautaire autonome soient financés à la mission et que faute de financement près du tiers ont cessé leurs activités ? Alors que nous vivons une crise environnementale sans précédent nécessitant une transformation sociale inédite, que la population veut se mobiliser pour agir pour la nature et les générations futures… C’est incompréhensible. »
– Chantal Levert, Coordonnatrice générale, Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE).
« Malgré le fait que les augmentations des dernières années ont aidé la majorité de nos membres, celles-ci compensaient à peine une inaction de plus de 15 ans. De plus, le récent PAGAC annonce de faibles hausses pour les prochaines années. Le principe d’une indexation complète est un minimum pour les groupes déjà financés. »
– Sylvain Lafrenière, Coordonnateur, Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD).
« Bien qu’ils représentent les ¾ des organismes financés pour la mission globale les organismes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS) n’ont obtenu que le tiers de l’enveloppe pour 2022-2023, soit 37,1M$. Réparti vers 3000 OCASSS cela ne correspond qu’à une augmentation moyenne de 12 000 $. Qui plus est, le gouvernement n’ajoutera que 3M$ à partir de l’an 2 du PAGAC et rien ensuite. Dans le contexte où les besoins s’élèvent déjà à 370M$ par année, en accorder seulement 10% est franchement insultant. »
– Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) et porte-parole de la Campagne CA$$$H - Communautaire autonome en santé et services sociaux - Haussez le financement.
Déposé en mai dernier, le PAGAC constitue une première étape vers le réengagement de l’État envers l’action communautaire autonome. Le RQ-ACA souhaite la bienvenue à Chantal Rouleau, nouvelle ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire. Le RQ-ACA souhaite poursuivre les efforts entamés avec le précédent ministre et misera sur la collaboration dans ses travaux pour s’assurer que le plan ait les moyens de répondre à l’ensemble des besoins des organismes.
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