Le gouvernement neo-libéral du Manmohan Singh, a du céder devant des forces sociales et politiques puissantes qui ont fracturé la coalition majoritaire. Walmart était déjà présent en Inde depuis quelques années, mais son activité était limitée à la vente en gros. Les commerçants locaux craignaient d’être anéantis par Walmart et Tesco grâce à leur capacité d’offrir une sélection plus grande d’articles et aux prix les plus bas. On estime que 50 millions de personnes pourraient perdre leur emplois dans les petits magasins si Walmart et Tesco obtienent le droit de penetrér le marché Indien alors que la plupart des emplois crées seraient peu payés et peu qualifié.
Aux Etats-unis Walmart est le symbole du commerce anti-social. Partout où ses magasins s’installent, les petits commerces souffrent la concurrence du géant. Les municipalités sont obligées de fournir l’infrastructure (lignes éléctriques, voies d’accès, structures sanitaire, etc)aux frais du contribuable ainsi que des cadeaux fiscaux importants. La société pratique des politiques de bas salaries, de discrimination raciale et sexiste. Elle s’oppose farouchment à toute tentative d’implantation des syndicats. Ceux-ci, ainsi que des associations progressistes organisent un boycott des magasins Walmart depuis longtemps. Walmart est déjà présent en Asie où une bonne partie des produits qu’elle vend sont produit en Chine dans des conditions de travail atroces.
Impérialisme du XXI siècle
Mais les supporteurs de Walmart et Tesco en Inde essaient d’exploiter le fait que 40% des produits frais pourrisent avant d’arriver sur les marchés, faute des moyens de transports et des appareils frigidaires suffisants. Des paysans croient que ces multinationals les paieraient plus pour leurs produits tandis que les consommateurs pourraient être séduits par les bas prix pratiqués par ces chaînes.
Le pays se trouve donc coincé entre les dommages provoqués par les multinationales et les éventuels avantages ponctuels. L’orgine de la contradiction se trouve dans les rapports entre les pays riches du nord et les pays dominés du sud. Si l’infrastructure économique indienne est sous-développée, c’est le résultat des siècles de domination impérialiste. Cinquante ans après la fin de la colonisation directe pour tous sauf quelques pays, l’impérialisme domine toujours les pays du sud. L’exploitation de la main-d’œuvre, des marchés et des ressources naturelles des pays pauvres par les pays riches reste un élément central du système des inegalités planétaires au XXI siècle.
* Paru dans L’Anticapitaliste n°60, 20 déc. 2011. www.gauche-anticapitaliste.ch