Alors que les organismes d’action communautaire autonome (ACA) peinent à se relever de la pandémie, il est aberrant de constater le faible taux d’investissement pour soutenir leurs missions. « Les nombreuses crises actuelles (inflation, logement, itinérance, climat et biodiversité, etc.) augmentent la vulnérabilité d’un bon nombre de personnes qui se tournent vers le milieu communautaire, leur dernier rempart social », explique Caroline Toupin, coordonnatrice.
Alors qu’il y a un écart salarial de 33% entre le communautaire et la moyenne québécoise, les enjeux de recrutement et de rétention des équipes représentent des défis encore plus importants que dans les autres secteurs d’emploi. « Dans l’état actuel, les faibles sommes investies ne permettent pas aux organismes de faire face aux enjeux cruciaux et urgents de rareté de main-d’œuvre et de l’inflation. À terme, c’est la population qui en subira les conséquences », ajoute Hugo Valiquette, président.
Questions en suspens
– La ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire est-elle consciente de l’ampleur des difficultés vécues sur le terrain par les organismes d’ACA ?
– Peut-elle s’engager à mobiliser ses collègues des autres ministères à investir davantage dans les programmes de financement à la mission globale des organismes d’action communautaire autonome d’ici la mise à jour économique ?
– La ministre peut-elle nous confirmer qu’elle travaille pour instaurer une indexation annuelle des subventions à la mission globale pour l’ensemble des organismes ?
– Peut-elle nous confirmer que le plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) sera renouvelé en 2027 ?
Compte tenu des retombées sociales et économiques importantes du mouvement communautaire et du rôle central qu’il joue dans le filet social, le RQ-ACA demande au gouvernement de corriger le tir en planifiant un plan de relance courageux de son soutien financier à la mission globale permettant d’enfin réduire les écarts entre notre secteur d’emploi et la moyenne québécoise.
Faits saillants
– Le taux moyen de postes vacants dans les organismes d’ACA était de 22 % en 2021-2022 (CSMO-ÉSAC, 2022) alors que ce même taux était de 5,8 % dans la province (Roxane Léouzon, Le Devoir, 2023).
– Le taux de roulement moyen dans les organismes d’ACA était de 35 % en 2021-2022 (CSMO-ÉSAC, 2022), alors que pour l’ensemble du Québec, ce taux était de 9,1 % en 2021 (Roxane Léouzon, Le Devoir, 2023).
– En 2021-2022, les organismes d’ACA exprimaient avoir besoin de 3 personnes de plus en moyenne, ce qui représente 13 500 emplois supplémentaires pour l’ensemble du milieu (Observatoire de l’ACA 2022).
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