Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Élections législatives en France

En France il fait chaud

Ces derniers jours, dans tout le territoire français, une phrase est répétée sans cesse par tous : « il fait chaud ! » … c’est devenu une obsession nationale !

Samedi 18 juin :
Et en effet les températures ici dépassent les 42 degrés Celsius … hier ma piscine était à 38, ce n’est certes pas une piscine olympique mais elle mesure 6m par 2m et elle n’est jamais montée aussi haut alors que nous ne sommes qu’en juin !!!
Comme vous pouvez l’imaginer, les conséquences sont multiples, en particulier pour la faune et la flore. Pas de salades ni de radis cette année dans mon potager, sitôt plantés ils montent en fleur … les pommes de terres sont rachitiques et demandent un arrosage inhabituel, une eau qui nous fait défaut puisqu’il n’a presque pas plu depuis le mois d’avril, et très peu cet hiver. La terre est impraticable à la main, sèche et crevassée, les nappes se vident dangereusement et tout le monde craint pour les récoltes. Qu’est ce qui nous attend pour la suite de l’été ? S’il ne pleut pas bientôt ce sera catastrophique !

Moi, je retombe en enfance, quand j’allais passer mes étés chez ma grand mère en Andalousie … je retrouve cette étrange odeur de bitume brûlé, cette sensation de peau moite même la nuit, ce vent chaud comme un sèche cheveux. Sauf que là bas, leur vie est adaptée à ce climat ; les murs des villes sont blancs et épais, les commerces et les écoles sont fermés de 14 à 17 heures, il y a des ventilateurs aux plafonds de toutes les maisons et des cours intérieures pour faire entrer un peu d’air. Ici, nous ne sommes pas armés pour ça, les étudiants passent leur bac dans des salles mal isolées, les employés du bâtiment travaillent sous un soleil de plomb et les vendeurs de clim se frottent les mains !

Mais rassurez vous, le gouvernement s’occupe de tout. Ils ont mis en place … un numéro vert ! Miracle ! Ceux de ma génération penseront immédiatement au « Tape HOT au 81212 » qui ventait les services des hôtesses de charme en ligne. Mieux vaut en rire …

un aveu un peu honteux … nous sommes plusieurs militants de gauche à espérer que la canicule se poursuive au moins jusqu’à dimanche, dissuadant les personnes âgées de sortir pour se rendre au bureau de vote. En effet les plus de 70 ans représentent à eux seuls plus de 40% de l’électorat macroniste !

Oui, car je ne sais pas ce qui est le plus pesant entre la canicule ou les élections … cette année électorale a révélé un véritable conflit de générations qui n’est pas prêt de s’apaiser, et il semble que les politiques attisent ces clivages pour en tirer profit.
Le week-end dernier, le score de l’union des gauches (NUPES) au premier tour des législatives nous redonnait un peu d’espoir … mais nous laissait tout de même un étrange sentiment ; 51% d’abstention dont une très grande majorité de jeunes ! Pari réussi pour les libéraux, qui œuvrent depuis des années à dépolitiser les citoyens, les plus jeunes n’ayant jamais connu qu’une politique inefficace et corrompue. Ils ont un terrible sentiment d’impuissance et leur frustration les pousse à se désintéresser de leur citoyenneté. Pour ces élections législatives, la gauche et le parti présidentiel sont au coude à coude, mais le second tour s’annonce risqué car macron va bénéficier d’un large report de voix de toute la droite alors que la gauche, déjà unie, ne peut compter que sur la mobilisation des abstentionnistes.

Il y a plusieurs choses intéressantes que nous révèlent ce premier tour :
 Tout d’abord un grand enthousiasme pour la NUPES dans certaines régions ou des élus réalisent des scores historiques, parfois à vingt points de leurs concurrents. Si nous avions le scrutin proportionnel que macron nous avait promis en 2017, les scores seraient bien plus avantageux pour la gauche !
En revanche, les membres du gouvernement sont sur la sellette, le tristement célèbre ministre de l’éducation nationale, Jean Michel Blanquer, se fait directement éjecter au premier tour, tout comme Manuel Valls (ancien premier ministre sous François Hollande) l’opportuniste en chef.

 Et surtout apparaît une grande fébrilité de la Macronie. Plusieurs ministres actuels sont en grande difficulté pour le second tour, s’ils perdent ils devront quitter le gouvernement … c’est donc leur carrière qu’ils jouent, ce qui peut expliquer (mais non justifier) certains comportements. Amélie de Montchalin par exemple, ministre-lobbyiste de la transition écologique, accuse carrément son adversaire Jerome Guedj (pourtant socialiste modéré) d’être un « anarchiste d’extrême gauche » soumis à des puissances étrangères et antisémite … Elle fustige avec une certaine hystérie cette alliance des gauches « anti républicaine (...) qui n’est pas un accord de fond et qui promet aux français désordre et soumission. La soumission à la Russie. La soumission à des idées antisémites » (son adversaire est d’origine juive mais tant pis). Elle refuse évidemment tout débat contradictoire …

Autre cas désespéré, Roxana Miracineanu, ex ministre des sports, est devancée de 13 points par la candidate NUPES Rachel Kéké dans le Val de Marne. Elle appelle donc « au front républicain » pour faire barrage à son adversaire qui, en plus d’être noire, est femme de ménage et syndicaliste ! Tout cela est très anti républicain en effet, la république c’est évidemment l’exclusion raciale et sociale, tout le monde sait ça ! Son soutien, le célèbre militant macroniste Sylvain Maréchal, se lâche sur les réseaux sociaux en tweetant : « Soutien absolu !! Pas de bonniche ni de boulanger à l’assemblée ! Qu’ils laissent les adultes diriger le pays ! » On pourrait s’attendre à ce que le parti présidentiel dénonce de tels propos … mais non, ils assument !
Visiblement ils sont tellement paniqués à l’idée de perdre leur majorité législative qu’ils sont prêts à tous les coups bas, sans peur du ridicule. Plusieurs médias s’amusent à répertorier les fake news du gouvernement au sujet de la gauche, Libération allant même jusqu’à titrer ironiquement sous une photo de Mélenchon : « Cet homme mange-t-il les enfants ? ». Les ministres défilent sur les plateaux télé pour nous promettre l’apocalypse si la gauche obtient la majorité, ce sera l’anarchie, le chaos, le Venezuela, les chars russes dans Paris … et peut-être même une invasion de zombies ?

Ces attaques décomplexées poussent certains à des extrêmes assez drôles, comme Willy Schraen, dirigeant du syndicat des chasseurs et très bruyant soutien à Macron, qui déclare que la canicule est un complot de la NUPES pour manipuler les élections … oui, oui !

 Autre fait intéressant, Eric Zemmour est éliminé au premier tour, il s’était pourtant présenté dans la région où il avait fait le plus haut score aux présidentielles. Malgré l’insistance des médias, les français ne veulent pas de ses théories fumeuses !
De même l’extrême droite est très loin derrière le duo de tête … pourquoi un tel écart par rapport aux présidentielles ? Bon, rappelons tout de même que le RN fait un meilleur score qu’à l’accoutumé aux législatives et risque d’obtenir pour la première fois un groupe parlementaire. Cela dit pas de panique, les élus RN se contentent en général de toucher leurs indemnités pendant cinq ans sans broncher, s’abstenant très régulièrement de voter les lois. Mais surtout Marine Lepen n’a pas fait campagne pour cette élection, elle a déclaré qu’en France il était nécessaire que le président ait sa majorité pour diriger correctement le pays … étrange venant de celle qui se prétendait la première opposante à Macron ! Il semble que le rideau se lève sur le spectacle que nous jouent les libéraux et l’extrême droite, une opposition mise en scène pour préserver le pouvoir en place.

 Et c’est ce qui nous mène à la constatation la plus intéressante de ce petit drame électoral … « Le front républicain ». On entend cette expression à chaque élection depuis des années, un épouvantail brandi pour justifier des injonctions à voter pour tel ou tel candidat sans avoir à présenter un programme ou à défendre des idées concrètes.
Il y a un mois, lors du second tour de la présidentielle, le camp macroniste en appelait à ce fameux front républicain pour draguer les électeurs de gauche. Il fallait faire barrage au RN, au fascisme qui menaçait la sacro-sainte République … Et la plupart l’ont fait. Le nez bouché ils ont gentiment été placer leur bulletin Emmanuel Macron dans l’urne, sacrifiant leurs valeurs à la défense de celles de notre république.

Mais le problème, c’est que dans la situation inverse … le camp présidentiel semble incapable de rendre la politesse et tergiverse dans ce qui s’apparente à la pire des trahison !

Au soir du premier tour des présidentielles, la gauche vaincue avait immédiatement donné ses consignes de vote et de manière très claire : les socialistes, écologistes et communistes clamaient « Votez Macron ! » alors que les insoumis et le NPA se contentaient d’un « Aucune voix pour l’extrême droite », laissant à leur militant le choix de l’abstention … Cette consigne fut beaucoup reprochée à Jean Luc Mélenchon que l’on accusa de complicité avec le Rassemblement National et de lâcheté. Pourtant aujourd’hui, le président et ses disciples semblent incapables de faire ce qu’ils ont ordonné aux autres … Alors que le président de l’assemblée nationale Richard Ferrand nous disait le mois dernier « Nous avons beaucoup de valeurs communes avec la France insoumise », il déclare désormais « Nous n’avons pas les mêmes valeurs » … opportunisme ou sénilité ?

Le soir des résultats, quand on leur pose la question : « Quelles sont vos consignes de vote dans les circonscriptions qui opposent la gauche et l’extrême droite ? », les macronistes bafouillent. Ils apparaissent très mal à l’aise, en effet c’est le fameux front républicain contre l’extrême droite qui les a mis au pouvoir, mais ils risquent d’en perdre le contrôle s’ils respectent eux aussi ce front … Jusqu’à quand cette imposture peut tenir sans leur nuire ?

Pendant les jours qui suivent c’est la grande confusion, ils refusent de donner une claire consigne de vote. Le président renvoie d’abord dos à dos ce qu’il appelle « les deux extrêmes », sous entendant que l’union des gauches et l’extrême droite ont tous deux des projets anti républicains. Pourtant il est lui même issu du Parti Socialiste, qui fait partie de cette union … sa première ministre Élisabeth Borne a été la directrice de cabinet de Ségolène royale qui soutient aujourd’hui la NUPES … notre bien aimé président et notre première ministre auraient ils un passé d’anarchistes anti républicains ???

Évidemment c’est un tollé de la part de tous ces électeurs qui ont fait barrage le mois dernier ! Alors la première ministre tente de redresser la barre en empruntant à Mélenchon lui même sa fameuse formule « Pas une voix pour le RN ». Étrangement quand c’est le gouvernement qui le dit, ça n’est pas du tout honteux …
Mais tous les macronistes ne suivent pas cette consigne, le ministre de l’intérieur en personne appelle à « Faire barrage » oui … mais à la gauche, sous entendant par là « quitte à voter RN » ! Rappelons qu’il est tout de même le deuxième personnage du gouvernement et celui chargé de veiller à la neutralité des élections. C’est gênant …
Petit aparté à son sujet ; durant la campagne législative Gérald Darmanin a refusé d’inscrire l’alliance des gauches dans les nuances officielles. Il a évidemment inscrit l’alliance du parti présidentiel et des partis centristes sous le nom Ensemble, mais il a jugé la NUPES comme une « fausse alliance ». C’est évidemment scandaleux et le but est très clair : effacer l’union de gauche au soir des résultats afin que leur score apparaisse divisé entre plusieurs petits partis. Le conseil d’état, immédiatement saisi, a rétabli cette injustice, fort heureusement. Mais Darmanin ne lâche jamais rien, ainsi, alors que c’est son ministère qui est responsable du comptage et de l’annonce des voix, il décide arbitrairement de ne pas comptabiliser certains candidats soutenus par la NUPES dans l’alliance des gauches. Il donne plusieurs excuses étranges, il n’a inclus les candidats d’outre mer dans aucune alliance parce que … on ne sait pas trop pourquoi … Il a désinscrit trois candidats qui auraient déclaré ne plus vouloir faire partie de l’alliance (Dont un avait effectivement envoyé un courrier officiel demandant son changement d’affiliation. Les deux autres avaient exprimé sur des plateaux télé une certaine réserve quand à la NUPES, disant qu’une fois à l’assemblée ils s’en remettraient aux consignes de leur parti uniquement. Darmanin en a conclu qu’ils ne faisaient pas partie de l’accord des gauches).

Cette manipulation peut paraître anodine mais ne l’est pas car elle permet au camp présidentiel de se déclarer vainqueur. En effet les scores sont si serrés que selon les comptes de Darmanin, Ensemble arrive en tête avec 25,75 % des voix et 25,66 % pour la NUPES. Mais plusieurs médias (dont Le Monde, un des principaux journaux du pays) contestent ce résultat et nous livrent des chiffres légèrement différents 26,10 pour la NUPES qui apparaît finalement en tête. Chacun en tirera les conclusions qu’il souhaite … ce litige est actuellement entre les mains du conseil d’état.

Mais cela nous ramène une nouvelle fois à la question du moment : quelles sont les fameuses valeurs républicaines dont tout le monde nous parle ? Il y a quelques jours, le président s’adressait à la nation depuis le tarmac, devant son gigantesque Airbus dont les moteurs tournaient à vide … comme un pied de nez à tous les écologistes ayant cru à son green washing. Il déclarait que les citoyens devaient impérativement lui donner sa majorité afin « d’assurer l’ordre » pour « l’intérêt supérieur de la nation » et rappelait que « Dimanche aucune voix ne doit manquer à la république ». Je rêve où il vient de paraphraser Mélenchon et son fameux « La république c’est moi ! » qui lui avait valu cinq années d’insultes médiatiques ??? Mais quand c’est Emmanuel Macron que prétend personnifier seul la république … ça passe. Si je résume les diverses déclarations du président ; les camps adverses sont tous deux anti républicains, seul lui incarne la république, nous n’avons d’autre choix que lui pour sauver le pays … il n’y a plus qu’un seul parti qui soit acceptable. Et bien moi ça ne me paraît pas très républicain … et encore moins démocratique tout ça !

Le danger est pourtant évident :
 la première ministre refuse de débattre avec Jean Luc Mélenchon car ce serait « lui donner trop d’importance ». Donc désormais c’est au gouvernement et non aux électeurs de décider qui a de l’importance ?
 Gilles Legendre, patron du groupe présidentiel à l’Assemblée durant le dernier mandat, déclare quand à lui : « Après les élections, dès juillet, viendra la mise en œuvre d’une feuille de route radicale et profonde, et là ce sera le tapis de bombes ». Oui, oui, vous avez bien lu, non seulement il sous entend que, quelques soient les résultats des élections et le vote des élus de la nation, les réformes seront imposées, mais il les voit comme « des bombes » larguées sur les citoyens !!!
Quelques semaines plus tôt, au sujet de la polémique sur Damien Abad (candidat macroniste accusé de multiples viols), il disait « Nous allons réformer la justice, elle n’a pas à se mêler des politiques ».

Cela fait longtemps que nous alertons sur la dérive autoritaire menée par Emmanuel Macron, et nous sommes aujourd’hui à un doigt de basculer dans l’inéluctable … s’il obtient une majorité législative, se sera le tapis de bombes, le bâillonnement des contre pouvoirs indispensables que sont la justice et l’assemblée, la suppression de la redevance audiovisuelle qui garantit une information neutre, et tant d’autres modifications des piliers de la démocratie qui seront très difficiles, voire impossibles à reconquérir.

Si demain la gauche parvient à l’en empêcher, ce ne sera pas non plus gagné, ne rêvons pas ! Macron a déjà annoncé qu’il ne respecterait pas la règle qui veut qu’en cas de cohabitation le leader de l’opposition soit nommé premier ministre, il nommera, quoi qu’il en soit, un ministre de son choix. Il a déjà trahi à de nombreuses reprises les traditions républicaines et sans rencontrer d’opposition suffisante, il continuera et nous devrons le combattre sur plusieurs fronts … à l’assemblée, dans les urnes, dans la rue … avec toutes les armes légales, civiques et médiatiques que nous possédons.

Lundi 20 juin :

Ça y est, le couperet est tombé hier soir et c’est confirmé ce matin ; le paysage politique de la France est défiguré et cela risque de conduire à des temps bien sombres.

Voici les scores :
 Ensemble (coalition présidentielle) 38,6 % des voix 245 sièges
 La NUPES (Union des gauches) 31,6% des voix 131 sièges
 Rassemblement National 17,3 % des voix 89 sièges
 Les républicains 7 % des voix 61 sièges
51 sièges sont dispersés entre différents petits partis (socialistes dissidents ayant refusé l’union des gauches, UDI, etc …)

Le Rassemblement National obtient 89 sièges à l’assemblée, ce qui fait onze fois plus que lors du dernier mandat !!! Il devient le premier parti d’opposition du pays, car la NUPES n’est pas un parti mais une alliance de différents partis, au premier rang desquels la France insoumise n’obtient que 72 sièges. Pour eux aussi c’est une belle progression, ils n’en avaient que 17 sur le dernier mandat … mais tout de même …
Pour la première fois l’extrême droite va constituer un groupe parlementaire qui aura le pouvoir de motion de censure et un véritable poids dans les négociations. Le ministre de la justice Eric Dupont Moretti (sous le couperet de plusieurs mises en examen pour corruption) a déclaré hier en voyant les résultats que le gouvernement pourrait envisager « d’avancer ensemble » avec le RN à l’Assemblée. De quoi promettre de beaux jours à la France …

Le nouveau ministre de l’Agriculture Marc Fresneau déclare quand à lui que la direction de la commission des finances devrait revenir au RN … Comment ? Où est passé le front républicain que l’on brandissait il y a tout juste un mois et demi ??? Envolé ! Sur 61 duels gauche/extrême droite, 56 candidats d’Emmanuel Macron ont refusé d’appeler à voter à gauche …

Rappelons que, selon le règlement de l’Assemblée, la direction de cette commission des finances est attribuée au premier GROUPE d’opposition, c’est à dire à la formation qui a recueilli le plus de voix, ici c’est donc la NUPES et désigner le RN contre ce règlement est donc non seulement un déni des règles démocratiques mais aussi un aveu de trahison terrible pour tous ceux qui ont voté macron dans l’espoir d’empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir.

Voir le RN mettre la main sur cette commission serait une catastrophe car elle gère les points suivants :
• finances publiques
• lois de finances
• lois de programmation des orientations pluriannuelles des finances publiques
• contrôle de l’exécution du budget
• fiscalité locale
• conjoncture économique
• politique monétaire
• banques
• assurances
• participations de l’État

En revanche si la gauche obtient la présidence de cette commission elle pourra peut-être influencer positivement notre politique vers une transition écologique financée et contrôlée par l’état.

Bon, une fois annoncé le plus terrible et le plus inattendu, nous pouvons passer aux bonnes nouvelles !
Macron perd sa majorité et reçoit un camouflet terrible du peuple français qui lui fait comprendre qu’il l’a réélu sous la contrainte et ne veut plus le laisser régner sans partage. Le message est clair … saura-t-il l’entendre ?

Plusieurs membres du gouvernement se font éjecter comme Christophe Castaner (ministre de l’intérieur sous le mouvement des gilets jaunes et actuellement chef du parti présidentiel à l’assemblée), Richard Ferrand (mafieux notoire enfoncé jusqu’au coup dans des affaires de détournement et corruption, qui était jusqu’ici le président de l’Assemblée), Amélie de Montchalin (ministre-lobbyiste de l’écologie), Laetitia Avia (Porte parole du parti présidentiel, accusée de harcèlement sur ses collaborateurs, insultes racistes, sexistes et homophobes …), Brigitte Bourguignon (ministre de la santé).

La gauche reprend sa place d’opposant principal et l’on peut espérer le retour de débats sur l’égalité sociale et l’écologie. Mais saura-t-elle rester unie ?

Petite cerise sur le gâteau, Eric Zemmour et son parti de fachos font un zéro pointé. Aucun élu. Aucun intérêt … ce qui prouve que la France n’est pas tant fasciste que fâchée. Le vote d’extrême droite est un vote contestataire mais pas profondément raciste. Espérons le …

Et que va-t-il se passer maintenant ? Personne ne le sait … probablement un joyeux bordel ! L’Assemblée se retrouve divisée entre trois groupes irréconciliables, il va sans doute y avoir un jeu d’alliance, des trahisons de toutes parts etc … Je parierai que Yannick Jadot pourrait sortir le parti écologiste de l’union des gauches contre un poste de ministre par exemple. Les républicains, même s’ils dégringolent dans l’opinion publique, se retrouvent à jouer les faiseurs de rois entre Macron et le RN. Il est très difficile à ce stade de dire ce qu’il va se passer … mais il y a fort à parier que les français seront bientôt appelés à retourner aux urnes suite à une dissolution de l’Assemblée. Emmanuel Macron n’a jamais été capable de partager le pouvoir, on peut donc s’attendre à une crise de colère présidentielle et à des manipulations d’opinion pour tenter de refaire le match. La guerre en Ukraine, si elle s’étendait au reste de l’Europe, pourrait lui être d’un grand secours malheureusement.
Mais le drame de notre V ème république, c’est qu’elle a été conçue pour laisser les pleins pouvoirs au président et qu’il existe des outils légaux pour lui permettre de passer au dessus de l’Assemblée. Il suffira donc à Macron de rédiger des ordonnances présidentielles (comme il l’a déjà fait pour les lois sur le code du travail) ou de faire passer ses réformes par 49,3 (article lui permettant de se passer du vote parlementaire). Nous le connaissons suffisamment maintenant pour savoir qu’il trouvera toujours des moyens pernicieux pour contrer la censure des oppositions.

Mais moi ce que j’ai « hâte » de voir, c’est le comportement du Rassemblement National … Devant une problématique quelle qu’elle soit j’ai pour habitude de me demander « Est-ce un bien, est-ce un mal ? ». Le Rassemblement National a toujours été un parti d’opposition uniquement, ils ne proposent pas de loi, ne portent pas de projet, ils ne font que critiquer, et c’est ce qui leur a valu l’affection des classes populaires. Maintenant qu’ils ont des responsabilités, qu’en feront ils ? Et si cette percée au cœur du pouvoir permettait de les discréditer avant qu’ils n’arrivent à décrocher la présidence ? C’est une possibilité … il y en a des milliers d’autres et la politique française risque de ressembler de plus en plus à une passionnante série Netflix … du moins pour ceux qui n’en subiront pas trop cruellement les conséquences.

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