« Même si la FSE-CSQ milite depuis longtemps pour le retour de ces notions à l’école, la façon de procéder rappelle le mauvais scénario du film dans lequel les enseignants jouent trop souvent : on balance un mandat de plus à l’école, aussi important soit-il, sans vision d’ensemble et sans consulter les gens directement interpellés. C’est désolant. Encore une fois, on manque une occasion de valoriser les enseignants », a déclaré la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini.
D’ailleurs, compte tenu des résultats mitigés des projets pilotes dévoilés au printemps dernier, la FSE-CSQ déplore que le ministère de l’Éducation n’ait pas jugé bon de réunir le Comité consultatif sur l’éducation à la sexualité pour lui permettre d’ajuster le tir sur ce qui avait achoppé.
La FSE-CSQ prend acte de l’ajout de ressources et de formation dans les milieux, mais considérant le court délai pour une implantation d’envergure sur onze niveaux scolaires simultanément, beaucoup de questions demeurent. Est-ce que ça répondra aux importants besoins dans les milieux ? Est-ce que les ressources spécialisées pourront aussi l’enseigner ? Si les écoles seront tenues de dispenser les contenus d’éducation à la sexualité, qui le fera, dans quel cadre, avec quels outils pédagogiques ? Devra-t-on obligatoirement retrancher du temps d’enseignement des cours obligatoires à la grille-matières ? Si tel est le cas, le contenu et temps d’enseignement de quel cours obligatoire devra-t-on amputer pour faire place à ces nouvelles activités ? Prend-on en considération l’augmentation de la tâche des enseignants ?
« L’urgence de l’annonce politique dans ce dossier a clairement pesé plus lourd dans la balance que la mise en œuvre responsable et respectueuse de l’éducation à la sexualité dans les écoles, aussi pressante fut-elle. Il aurait été plus simple de regarder la grille-matières dans son ensemble et de lui trouver un espace bien structuré. Encore une fois, on pellette dans la cour des enseignants qui devront compenser l’improvisation du gouvernement. Les enseignants, eux, ne veulent pas improviser sur un enjeu aussi délicat et crucial », de conclure Mme Scalabrini.
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