Le Collectif Échec à la guerre et la Fédération des femmes du Québec vous invitent à la conférence que prononcera à Montréal l’ex-députée afghane Malalaï Joya :
le mardi 24 novembre à 19h
à la salle Marie-Gérin-Lajoie de l’UQAM
(métro Berri-UQAM) dans le cadre de la tournée qu’elle effectue présentement aux États-Unis et au Canada à l’occasion de la publication de ses mémoires A Woman Among Warlords : The Extraordinary Story of an Afghan Who Dared to Speak Out (le livre paraîtra en français en 2010).
La conférence sera prononcée en anglais,
avec traduction simultanée vers le français.
Contribution volontaire : 5 $
Au lendemain des élections présidentielles en Afghanistan, scandaleusement marquées par la fraude, la corruption et la collusion avec les seigneurs de guerre, cette conférence de celle que la BBC a qualifié de "femme la plus courageuse de l’Afghanistan" ne pourrait tomber plus à point. En effet, dès 2003, lors de l’assemblée constituante à Kaboul, Malalaï Joya s’est levée pour dénoncer les puissants seigneurs de guerre avec lesquels l’OTAN s’était alliée. Deux ans plus tard, elle est élue députée de la province pauvre de Farah au parlement afghan :
« En 2005, j’étais la plus jeune personne élue au nouveau parlement afghan. Ce sont des femmes comme moi, entrant dans leurs nouvelles fonctions, qu’on présenta comme l’illustration de la libération apportée aux femmes par la guerre en Afghanistan. Mais cette démocratie était une façade et cette suppposée libération un énorme mensonge. »
En 2007, elle est suspendue du Parlement en raison de ses critiques incessantes contre les seigneurs de guerre, les barons de la drogue et leurs acolytes... qui partagent les sièges du parlement avec elle ! Une suspension illégitime qu’elle consteste toujours. Elle a survécu à quatre tentatives d’assassinat jusqu’à maintenant. Souvent comparée à Aung San Suu Kyi, Malalaï Joya est devenue un symbole de l’aspiration des Afghanes et des Afghans à se libérer de la corruption, des seigneurs de guerre et de l’occupation étrangère. Son père, qui a perdu une jambe en combattant l’occupation soviétique de son pays, l’avait nommée en l’honneur d’une héroine de la lutte contre l’empire britannique au 19è siècle, Malalaï de Maiwand.
Son livre raconte l’histoire de sa vie dans le contexte de trois décennies de guerre. Elle y explique les raisons de son opposition à la guerre de l’OTAN et propose une démarche concrète pour construire un pays indépendant et authentiquement démocratique. Elle souhaite aussi contribuer à « corriger la montagne de désinformation qui est véhiculée à propos de l’Afghanistan » :
« Les Afghans sont parfois dépeints par les médias comme un peuple arriéré, rien d’autre que des terroristes, des criminels et des hommes de main. Cette fausse représentation est extrêmement dangereuse pour l’avenir de mon pays et de l’Occident. La vérité c’est que les Afghans et les Afghanes sont des gens braves, épris de liberté, qui ont une culture riche et une fière histoire. Nous sommes capables de défendre notre indépendance, de nous gouverner nous-mêmes et de déterminer notre propre avenir. »
La tournée de conférences de Malalaï Joya aux États-Unis et au Canada se déroule alors que le président Obama devrait bientôt annoncer une augmentation des troupes étasuniennes en Afghanistan et que le gouvernement Harper cherche comment nous faire avaler l’extension de la participation canadienne à cette guerre au-delà du mois de juillet 2011.
Sa conférence à Montréal et les discussions que nous aurons avec elle constitueront un moment-clé d’information et de réflexion dans la phase préparatoire du Sommet populaire contre la guerre et le militarisme (19-21 mars, 2010) ainsi que pour les actions dans le cadre de la Marche mondiale des Femmes 2010 dont le lancement est prévu pour le 8 mars prochain.
Un événement à ne pas manquer ! Informez-en vos collègues, parents et amiEs.
pour le Collectif Échec à la guerre, Raymond Legault
pour la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi