Un gouvernement qui ferme les yeux
Alors que le rapport fait état des témoignages entendus et qu’il invite à prendre conscience des ravages encore présents d’un passé de colonisation, nous voyons difficilement comment les appels de la commission pourraient trouver un écho auprès du gouvernement conservateur, celui-là même qui a signé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones avec trois ans de retard, en déclarant qu’elle n’aurait pas de conséquences juridiques. Il nous faudra des signes tangibles pour pouvoir espérer.
Nous nous réjouissons de l’accueil positif du gouvernement du Québec et nous l’encourageons fortement à poser des actions conséquentes, notamment en consultant les nations autochtones dans sa démarche d’introduction de l’histoire autochtone dans l’enseignement de l’histoire au Québec et en plaidant auprès du gouvernement fédéral pour la mise en œuvre des 94 recommandations issues du rapport de la Commission de vérité et réconciliation. Nous l’exhortons à respecter intégralement les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, en les consultant sur toute question qui les touche ou qui touche leurs territoires et en négociant de bonne foi.
Une reconnaissance nécessaire
La Fédération des femmes du Québec et Femmes autochtones au Québec continueront à travailler ensemble, d’égales à égales, de nation à nation, comme nous nous sommes engagées à le faire dans la Déclaration solennelle de solidarité que nous avons signée il y aura bientôt 11 ans, offrant un exemple d’espace partagé, d’éducation mutuelle et d’action commune.
Aussi incroyable que cela paraisse, le ministère fédéral des Affaires autochtones ne reconnaît pas Femmes autochtones au Québec comme une organisation autochtone représentative. FAQ existe depuis 40 ans et est présentement en démarche à ce propos. La FFQ réclame du ministère fédéral qu’il ouvre les yeux et ne prive pas les femmes autochtones de cette organisation indispensable pour faire avancer leurs droits.
La réconciliation entre nos peuples ne pourra se faire que sur la base de la vérité et d’une collaboration respectueuse, égalitaire, qui reconnaît les ressources de chacune des nations et qui en partage équitablement les fruits.