La CSN, la CSQ et l’APTS ont tenu aujourd’hui un point de presse devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé pour réagir à cette annonce de compression rendue publique dans les derniers jours, lorsque le CSSS a reçu la confirmation des montants qui lui sont octroyés pour l’année en cours. Ces montants résultent de l’approbation récente des crédits du budget Leitao. Cette exigence de compression de 12 M$ s’ajoute à une autre coupe de 5 M$ qui avait été imposée l’an dernier.
Les organisations syndicales dénoncent d’une même voix l’effet qu’auront ces compressions sur le personnel. « Le personnel sur le plancher est déjà à bout de souffle et ne peut plus encaisser à lui seul les conséquences des resserrements budgétaires. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, on a la démonstration que les coupures affectent les services à la population », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN, venu en appui au BBQ de solidarité intersyndicale organisé aujourd’hui.
Pour sa part, la CSQ exprime de sérieuses interrogations sur le bien-fondé de la décision de la direction d’interdire le recours aux heures supplémentaires et de ne pas procéder à certains remplacements. « Cette décision est complètement irréaliste et ne tient pas compte des besoins de la population et des contraintes auxquelles le personnel doit faire face pour assurer des soins et services de qualité. On risque de sérieux débordements s’il n’y a pas assez de personnel en place lors des périodes plus achalandées qui vont certainement arriver », prévient Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Malheureusement, tout porte à croire que 2014-2015 ne sera pas la dernière ni la pire année de coupes. « Des signaux provenant de l’Agence de la santé et des services sociaux de Laval nous laissent croire que des compressions budgétaires plus massives devraient suivre au cours des deux prochaines années. Avant de couper dans les services directs, examinons le taux d’encadrement Les compressions annoncées ne touchent même pas les cadres. Ça n’a aucun bon sens », affirme Carolle Dubé, présidente de l’APTS.
Plus de 500 M$ de coupes au Québec
Le CSSS de Laval est loin d’être le seul établissement de santé et de services sociaux aux prises avec ces difficultés. Pour le Québec, ce sont des efforts budgétaires de plus de 500 M$ qui sont demandés pour cette année seulement et qui vont se répercuter de différentes façons en fonction des décisions régionales et locales. Ce sera encore pire si l’étalement de la hausse de rémunération des médecins n’est finalement pas convenu avec les fédérations médicales.
La situation est même jugée « inquiétante » par l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), qui représente les établissements du réseau.
Notons au passage que le service de la dette du ministère de la Santé et des Services sociaux est en hausse de 13,2 % cette année et que 69 % de cette croissance s’explique par le début du paiement du CHUM et du CUSM en PPP. Il s’agit là d’un des rares postes de dépenses en croissance importante au MSSS avec celui du salaire des médecins.