C’est ce qui s’appelle souffler le chaud et le froid. Avant-hier, intervenant à propos du programme nucléaire iranien, le président israélien Shimon Pérès évoquait « la possibilité d’une attaque militaire contre l’Iran », considérant cette possibilité comme « plus proche qu’une option diplomatique ».
Ce matin, changement de ton. Cette fois, c’est Ehud Barak, le ministre de la Défense, qui parle : « il est irresponsable et démagogique d’effrayer l’opinion…nous ne voulons pas de la guerre ».
Ces déclarations, sans doute moins contradictoires qu’il n’y parait, n’ont pas été faites au hasard. Elles interviennent alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique s’apprête à publier un nouveau rapport consacré à l’Iran. Rapport qui, selon des fuites, permettrait de conclure que Téhéran a bien l’intention de se doter de l’arme nucléaire.
Ce qui est indéniable, c’est que les dirigeants iraniens s’intéressent depuis longtemps à cette technologie. Ainsi le Shah, dans les années 60. Mais ce n’est que depuis le tournant des années 2000 que cet intérêt, en partie concrétisé dans les faits, est perçu comme une véritable menace pour la paix dans la région, et la paix dans le monde.
Depuis, à intervalles plus ou moins réguliers, il est question de sanctions internationales contre le régime des mollahs, plus ou moins appliquées, et pas très efficaces si l’on en juge par la situation actuelle. Au point qu’on peut se demander si elles ont la moindre utilité. Sauf à considérer que la pression internationale qui s’exerce depuis plusieurs années contre l’Iran poursuit d’autres objectifs. A quoi servent les menaces contre l’Iran ?
Ecoutez le contrepoint de Julie Gacon, par ailleurs notre archive INA du jour. En 1957 au Collège de France, l’orientaliste André Dupont-Sommer revisite les origines mythologiques des relations israélo-iraniennes.
Invité(s) :
Alain Gresh, directeur adjoint du Monde Diplomatique
Freddy Eytan, diplomate israélien et ancien ambassadeur, directeur du Centre des affaires publiques et de l’Etat (CAPE) à Jérusalem
Pierre Conesa, essayiste, écrivain et historien