Heidi Yetman, présidente de la CTF/FCE, et Éric Gingras, président de la CSQ, rappellent que le Canada traverse actuellement une crise de rétention et de recrutement du personnel de l’éducation sans précédent et qu’aucune province ni aucun territoire n’est épargné.
« Les Canadiennes et Canadiens reconnaissent toute l’importance que revêt l’éducation publique comme socle d’une société saine et prospère. L’instruction est la clé pour lutter contre la désinformation et protéger la démocratie. Nous pensons que, loin de passer inaperçue, l’absence de délégation canadienne au SIPE ne manquera pas de susciter des réactions négatives », souligne Heidi Yetman.
Parmi les principales causes expliquant cette crise figurent notamment le manque de soutien ministériel, les conditions de travail insoutenables et l’augmentation de la violence et des agressions sur le lieu de travail.
« On pourrait penser que cela relève uniquement des provinces et des territoires, mais il existe un lien indéniable entre une saine démocratie et la qualité de l’éducation publique. C’est pourquoi nous nous inquiétons grandement de l’érosion tant de l’une que de l’autre si le Canada brille par son absence aux importants rassemblements internationaux comme le Sommet », souligne Éric Gingras, président de la CSQ.
Une tribune nécessaire
Rappelons que le SIPE, coorganisé par l’Internationale de l’Éducation (IE) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), est la seule tribune qui réunisse des ministres de l’Éducation et des porte-paroles de syndicats nationaux de l’enseignement des pays « les plus performants » selon le PISA (Programme international pour le suivi des acquis). Toutes les organisations profitent du SIPE pour aborder les priorités de la profession enseignante et partager des pratiques prometteuses.
Sans surprise, les États-Unis ne participeront pas non plus au SIPE de 2025.
« Depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump, il apparaît clairement que nous devons nous libérer de notre dépendance envers les États-Unis. Choisir de participer aux échanges sur la scène et dans les tribunes internationales, alors même que les États-Unis mettent un point d’honneur à ne pas le faire, est un pas clair dans cette direction et nous permet de prendre nos distances avec un partenaire de plus en plus hargneux qui tend à s’isoler », ajoute la présidente de la CTF/FCE.
Finalement, Éric Gingras rappelle que le Canada accueillera en juin 2025 le 51e Sommet du G7 à Kananaskis, en Alberta : « Pour nous il est clair que l’éducation doit faire partie des sujets de discussion. Ce sera l’occasion pour le gouvernement canadien de prouver son leadership et sa capacité d’engager un dialogue constructif, d’agir en concertation avec les autres pays membres du G7 et de proposer des solutions innovantes pour servir l’intérêt de tous les peuples », conclut le président de la CSQ.
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