« En juin dernier, le ministre Proulx a présenté sa Politique de la réussite éducative, attendue depuis fort longtemps. Se doter d’une vision, c’est bien, mais maintenant il faut du concret. Cette semaine, des centaines de milliers d’élèves feront leur entrée sur les bancs d’école, certains éprouvent des difficultés, mais au lendemain de la présentation de la politique, qu’est-ce qui va réellement changer pour eux ? Des actions concrètes sont attendues rapidement », souligne d’entrée de jeu Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Pour illustrer son propos, la présidente de la Centrale souligne que plus de 88 % du personnel de l’éducation affirme être témoin au quotidien d’une insuffisance de services aux élèves en difficulté et 86,5 % constatent que des élèves de leur école ou de leur centre sont en attente des services professionnels ou de soutien auxquels ils ont droit.
Des préoccupations partagées
C’est ce qui ressort de deux enquêtes menées par la CSQ : un sondage CROP réalisé auprès de la population (1) et un deuxième auprès des membres du réseau scolaire (2) démontrent que tant la population que le personnel de l’éducation sont préoccupés par l’enjeu des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) et surtout par le manque d’accès aux services dont ils ont besoin pour les aider à réussir.
Le sondage CROP révèle notamment que 83 % des personnes sondées sont d’avis que les investissements du gouvernement pour soutenir les élèves HDAA sont insuffisants.
Le son de cloche du personnel
« Nous nous réjouissons que le gouvernement dise vouloir mettre l’accent sur la réussite éducative des élèves. Cessons donc la pression sur le personnel enseignant et la course aux statistiques. Évitons les solutions simplistes pour faire diversion et misons plutôt sur ce qui donne de vrais résultats. Plus de 97 % du personnel travaillant dans les écoles estime que le fait, pour un élève, de recevoir tous les services auxquels il a droit est une condition essentielle à sa réussite éducative. Tristement, tout près de 90 % du personnel terrain dit se sentir impuissant en n’étant pas en mesure de répondre aux besoins de tous les élèves. Les solutions sont claires. Agir pour la réussite doit commencer maintenant », a déclaré la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini.
De son côté, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, plaide pour une meilleure continuité dans les services. Mentionnons que 88 % du personnel et 85 % de la population sont tout à fait d’accord ou plutôt d’accord avec l’idée que les élèves HDAA puissent bénéficier des services professionnels et de soutien lorsqu’ils sont au service de garde ou au service de dîner si leurs besoins le nécessitent. « Les difficultés d’un enfant ne disparaissent pas comme par magie lorsqu’il arrive au service de garde ou de dîner, pensons aux graves difficultés de comportement. Ces élèves doivent pouvoir être accompagnés adéquatement lorsqu’ils sont à l’école. »
Quant à la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau, elle s’inquiète du fait que les personnes qui côtoient les élèves HDAA au quotidien constatent que les besoins de ces élèves, sur les plans scolaire et social, semblent de plus en plus complexes (91,6 %) et que ces élèves semblent de plus en plus nombreux (88 %). « Cela pose des défis supplémentaires. Il faut s’assurer que les services dont ces élèves ont besoin sont rendus disponibles rapidement afin de prévenir l’accumulation de retards. »
Une solution pour résoudre le problème
En terminant, les porte-parole du réseau scolaire de la CSQ dénoncent les surplus indécents accumulés par le gouvernement, et cela, au détriment des services publics. Rappelons que le taux de croissance des dépenses en éducation est inférieur aux coûts de système. Or, les sommes accumulées seraient beaucoup mieux investies dans les services aux élèves : « Nous avons d’un côté des surplus faramineux et de l’autre des milliers d’élèves HDAA qui n’ont pas accès aux services. Il me semble que l’équation est claire, un réinvestissement massif en éducation est nécessaire. Le gouvernement doit passer de la parole aux actes », conclut Louise Chabot.
Pour plus d’informations : education.lacsq.org
1- Sondage CROP effectué entre le 10 et le 14 août 2017 auprès de 1 000 répondantes et répondants à un questionnaire Web.
2- Questionnaire effectué du 22 juin au 15 juillet 2017, auprès de 2 084 membres du personnel scolaire de la CSQ (1 343 enseignantes et enseignants de commissions scolaires, 408 membres du personnel de soutien, 333 membres du personnel professionnel).
SOURCE Centrale des syndicats du Québec
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