« Même s’il n’est pas possible d’éliminer totalement les disparités régionales observées dans les conditions socio-économiques, il est illusoire et inacceptable de s’en remettre aux seules forces du marché pour assurer le développement des régions ressources, de déclarer Pierre Patry, trésorier de la CSN. L’État doit justement chercher, par sa politique économique régionale et sectorielle, à générer un rattrapage des régions ressources par rapport aux autres régions du Québec, a-t-il précisé. C’est pourquoi la CSN est d’avis que les aides fiscales aux régions ressources ainsi que celles dédiées à la nouvelle économie doivent être reconduites, en s’assurant toutefois de minimiser les distorsions économiques », a-t-il souligné lors de la présentation du mémoire de la centrale présenté au Groupe de travail sur le aides fiscales aux régions ressources et à la nouvelle économie.

Pour le représentant de la CSN, les aides fiscales aux régions ressources pour les activités de 2e et de 3e transformations devraient permettre aux entreprises de ces régions d’être à parité avec les entreprises des autres régions du Québec qui sont actives dans le même domaine, et non pas leur conférer un avantage fiscal indu. « Pour éviter une concurrence fiscale non souhaitée entre les régions, les aides fiscales devraient être modulées de façon à diminuer graduellement à mesure que l’on s’approche des grandes régions urbaines du Québec », propose Pierre Patry.

Le trésorier de la CSN a rappelé que lors des discussions au Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTMO) sur les stratégies de relance possibles pour le secteur manufacturier, la nécessité d’accentuer les interventions gouvernementales faisait consensus. De même, le Groupe de travail des partenaires pour la compétitivité et l’innovation sociale jugeait l’intervention publique nécessaire dans plusieurs domaines pour assurer la compétitivité du Québec. En outre, la CSN constate que les aides fiscales aux régions ressources et à la nouvelle économie ont produit des résultats en matière de création d’emplois et de diversification de l’économie.

Bien que les aides fiscales aient permis à ce jour de créer de l’emploi, il n’en demeure pas moins que les régions ressources sont les seules pour lesquelles l’indice de développement économique du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) a diminué de 1995 à 2004, passant de 93,7 à 90,9 alors que pour la même période celui des régions centrales est passé de 99,8 à 100,2.

Selon le porte-parole de la CSN, « chose certaine, des régions ont besoin d’un coup de pouce particulier non seulement pour se développer, mais pour ne pas régresser. L’occupation optimale du territoire québécois revêt une importance majeure. Il est important de maintenir une capacité de production suffisante dans les régions ressources, même en période de basse conjoncture, de façon à pouvoir profiter rapidement des cycles haussiers dans le domaine des richesses naturelles lorsqu’ils se présentent, comme c’est le cas actuellement dans le secteur minier, et de s’assurer d’avoir la main-d’œuvre nécessaire pour le faire », explique Pierre Patry.

« Pour nous, le soutien de l’État est indispensable au développement économique. C’est pourquoi nous sommes favorables à l’élaboration de stratégies industrielles porteuses, assorties de mesures d’aide aux entreprises. En contrepartie, la CSN s’attend à un engagement ferme des entreprises envers le maintien et la création d’emplois, les communautés et les régions », de conclure le trésorier de la CSN.

La CSN regroupe plus de 300 000 membres répartis dans le secteur privé et dans le secteur public.

Source : CSN - 3 octobre 2007

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