Fusions des commissions scolaires : la mauvaise cible
Dans la mire de la réforme anticipée, la fusion de commissions scolaires n’est pas la solution à un problème qui relève davantage de leur fonctionnement, et surtout de l’encadrement à outrance des enseignantes et des enseignants, premiers experts de la pédagogie. « Les orientations que semble prendre le gouvernement Couillard témoignent encore une fois d’une incompréhension des besoins réels du milieu de l’éducation, ce qui menace le maintien d’une école publique de qualité, affirme Sylvain Mallette, président de la FAE. Si l’on respectait véritablement l’autonomie professionnelle du personnel enseignant, et qu’on reconnaissait son expertise, les commissions scolaires pourraient investir davantage dans les services offerts aux élèves plutôt que multiplier inutilement les structures d’encadrement. »
Financement des écoles privées : un premier pas
Par ailleurs, si le gouvernement libéral a l’audace de diminuer d’au moins 50 % le financement des écoles privées, la FAE ne peut qu’encourager le ministère de l’Éducation à poursuivre sur cette route. « Il s’agirait d’un premier pas très positif pour le système public, mais la Fédération autonome de l’enseignement continuera bien sûr à demander l’abolition totale du financement des écoles privées », a insisté M. Mallette. Une telle décision politique permettrait d’injecter plus d’un demi-milliard de dollars dans le système d’éducation public québécois.
Refus d’un ordre professionnel
« La FAE est une institution démocratique qui consulte ses membres afin d’orienter ses actions. Or, nos 32 000 enseignantes et enseignants ne veulent pas d’un ordre professionnel, car des mécanismes d’évaluation sont déjà en place et assurent la protection du public », pointe M. Mallette.
La FAE rappelle que l’Office des professions du Québec a aussi statué qu’un ordre professionnel n’était pas nécessaire, considérant que la profession enseignante était déjà suffisamment encadrée. Les enseignantes et enseignants doivent non seulement obtenir leur brevet d’enseignement, mais aussi respecter la Loi sur l’instruction publique, les différents régimes pédagogiques, le Programme de formation de l’école québécoise et les Instructions annuelles.