Le Mouvement met en garde le gouvernement contre la tentation d’encourager ce que d’aucuns appellent le « Québec inc. » au détriment de l’intérêt de l’ensemble des Québécois, ceux d’aujourd’hui et de demain. Le projet de reconstruction de G-2, estimé il y a 3 ans à 1,9 milliards $, ferait maintenant état d’un minimum de 4 milliards selon les estimés d’experts indépendants d’Hydro-Québec. Il est important de noter qu’en 2008, lors de l’annonce de la réfection de G-2 par Thierry Vandal et la ministre Julie Boulet, H-Q s’est engagé à défrayer tout les dépassements de coûts susceptibles de subvenir lors de la réfection de G-2.
Les coûts de réfection et ceux associés aux retards de livraison de la centrale jumelle de Pointe Lepreau au Nouveau Brunswick confirment l’évaluation soumise par ces experts indépendants. Le contrat liant ÉACL et le gouvernement du N.B en mars 2008 mentionnait des délais de réalisation des travaux sur 18 mois et ce au coût de 1.4 $ milliard. L’échéancier prévoit maintenant la remise en opération de Pte Lepreau pour l’automne 2012 soit trois ans de plus que prévu et un dépassement des coûts de l’ordre de 2.4 milliards… si cette fois l’échéancier de 2012 est respecté. Heureusement pour les Néo-Brunswickois, l’entente contractuelle négociée par leurs dirigeants stipulait que les dépassements de coûts éventuels devaient être assumés par le gouvernement fédéral.
Le Mouvement Sortons le Québec du nucléaire demande au gouvernement du Québec de ne pas relancer le Québec dans la poursuite de l’aventure nucléaire. Le MSQN suggère au gouvernement du Québec une alternative à la reconstruction de G-2 qui, tout en respectant le souhait de la grande majorité des québécois d’abandonner la filière nucléaire, en permettrait une sortie avantageuse tant au niveau sociale qu’économique et environnementale. La proposition du MSQN se résume de la façon suivante :
1. La réhabilitation complète et définitive du site nucléaire de G-1
Du fait que le gouvernement fédéral a mis en place un fond dédié à la décontamination de sites radioactifs canadiens ainsi qu’au déclassement de certaines infrastructures de l’industrie nucléaire incluant Gentilly-1 nous sommes d’avis que SNC-Lavalin doit immédiatement procéder au déclassement complet de ce site nucléaire, propriété d’ÉACL. Ce fond dédié, le Nuclear Legacy Liability program, réunira près d’un milliard $ par année pour les années à venir…pour un total évalué à 7 milliards $.
Pour les québécois, les avantages stratégiques de procéder à la réhabilitation du site de G-1 sont nombreux :
Étant la propriété d’ÉACL (nous doutons que SNC en a fait l’acquisition), la facture du déclassement incombe exclusivement au gouvernement fédéral.
En arrêt depuis plus de 30 ans et ayant fonctionné pendant très peu de temps (180 jours), il offre un site « laboratoire expérimental pour le déclassement des Candus » beaucoup moins contaminés par les substances radioactives que les vieux réacteurs tels G-2.
G-1 offre ainsi un contexte d’élaboration et d’exécution des protocoles liés au déclassement des réacteurs nucléaires beaucoup plus sécuritaire pour les travailleurs et la population.
Il permet ainsi de remettre à plus tard certaines opérations à très haut risques du déclassement de G-2 tout en stimulant l’activité économique régionale grâce à l’acquisition des expertises nécessaires à solutionner les problèmes liés à l’électronucléaire
2. La mise à l’arrêt immédiat du réacteur nucléaire de G-2 et, dans l’attente de son déclassement définitif, la sécurisation complète du site nucléaire propriété d’H-Q
Pendant que le déclassement de G-1 serait en voie d’exécution, le réacteur de G-2 devrait être mis en état d’arrêt préparatoire à son déclassement complet
Les avantages de cette proposition pour les québécois :
Contrairement au projet de réfection de G-2 les sommes dédiées à son déclassement ont déjà été mises en réserve par H-Q et garanties par le gouvernement du Québec.
La stratégie proposée implique la création de nombreux emplois liés non seulement aux activités préparatoires de déclassement du site de G-2 mais également à la sécurisation complète et immédiate des infrastructures du site dans l’attente de leur déclassement définitif.
Les infrastructures à sécuriser contre de potentiels actes terroristes, catastrophes « naturelles » tels les tremblements de terre, les inondations ou les accidents imprévus … comprennent le réacteur de G-2, la salle de contrôle, la piscine et les entreposages à sec qui contiennent les déchets de combustible irradié ainsi que tous les autres déchets radioactifs.
Les travaux ainsi requis à G-2 s’effectueraient dans un contexte beaucoup plus sécuritaire pour les travailleurs et la population.
Hydro-Québec et, éventuellement, SNC Lavalin profiteraient ainsi d’un contexte économique, environnemental et d’acceptabilité sociale propice à l’acquisition des expertises liées au déclassement des réacteurs nucléaires.
Ainsi les tenants de la protection des emplois et le maintien de l’expertise nucléaire à Gentilly-2 pourront être satisfaits de cette opportunité offerte dans un contexte économique offrant beaucoup moins d’imprévus négatifs que le scénario suggéré de la reconstruction de G-2.
Cette proposition du MSQN se fait à un moment où l’électronucléaire est remis en question partout dans le monde et où les coûts de construction ou de reconstruction des centrales grimpent en flèche.
L’avenir est aux développements tout azimut des énergies renouvelables. Nous invitons fortement SNC-Lavalin et Hydro-Québec à s’investir dans ces filières prometteuses pour nous et les générations futures, plutôt que d’investir les argents des contribuables dans du rafistolage économiquement injustifiable de réacteurs CANDU vétustes, dangereux. Ils pourraient s’inspirer de la multinationale Siemen qui vinet de décider de tourner le dos définitivement à l’énergie nucléaire.
Rappelons que SNC-Lavalin s’est portée acquéreur pour « une somme pouvant atteindre 15 millions $ » d’actifs d’Énergie atomique du Canada pour lesquels Ottawa et les contribuables canadiens ont investi 1,2 milliards au cours des cinq dernières années (source Le Devoir).
Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire a été créé à la suite de l’annonce, en août 2008, du projet de réfection de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Le mouvement a pour objectifs de sensibiliser et de mobiliser les citoyens et les décideurs politiques concernant l’ensemble des enjeux sociaux, économiques et environnementaux touchant la réfection de la centrale nucléaire de Gentilly-2