Répondant aux militants libéraux, qui réclament l’abolition de l’accréditation syndicale unique en agriculture, le ministre Corbeil a affirmé qu’aucun, parmi la vingtaine d’intervenants entendus à ce jour devant la Commission parlementaire chargée d’étudier son Livre vert, n’avait parlé du monopole de de l’Union des producteurs agricoles (UPA). C’est faux ! M. Corbeil le sait parfaitement et les membres de la Commission sont en mesure de lui rafraîchir la mémoire.
Pour un, la Coalition SOS-Pronovost, qui a fait un passage remarqué à la Commission le 21 septembre, a clairement expliqué au ministre et aux députés qu’il sera impossible de modifier comme il se doit les règles actuelles du financement, de la mise en marché et du zonage agricoles « sans l’abolition d’un monopole syndical qui permet à l’UPA d’imposer la domination d’un modèle unique d’agriculture commerciale et de contrôler les politiques agricoles du gouvernement lui-même », et cela, « sans référendum préalable, puisqu’il s’agit d’un droit fondamental et d’une condition essentielle à la diversification de notre agriculture ».
La Coalition SOS-Pronovost est loin d’être négligeable dans le débat puisqu’elle est formée de plusieurs groupes d’agriculteurs, dont l’Union paysanne, plusieurs groupes majeurs de citoyens, tels l’Union des consommateurs, Greenpeace, les Amis de la Terre, Québec solidaire, les Banques alimentaires et les Jardins collectifs, sans compter une centaine de fermes et de personnalités engagées. M. Corbeil a également en main, faut-il le rappeler, les mémoires de plusieurs groupes d’agriculteurs et d’intervenants majeurs qui réclament la fin du monopole pour les mêmes raisons. Il n’y a plus guère que les dirigeants de l’UPA qui s’y accrochent pour des raisons qu’il est facile de deviner.
« Il est temps, d’affirmer le coordonnateur de la Coalition, Roméo Bouchard, que ce gouvernement se rende compte que les militants libéraux sont loin d’être les seuls à réclamer l’abolition d’un monopole rétrograde qui paralyse l’adaptation de notre agriculture aux besoins des agriculteurs et des consommateurs d’aujourd’hui ».