« Les représentants du PLQ ont fermé la porte à toute forme de consultation et d’étude sur l’avenir de l’amiante au Québec. Avant même les travaux en Commission, ils ont préféré adopter le décret qui octroie une garantie de prêt de 58 millions $ pour la relance de la mine Jeffrey ».
Une telle attitude tranche avec les principes affichés hier par le Premier ministre Charest alors qu’il commentait la réélection du gouvernement Harper. M. Charest avait mis en garde M. Harper sur la tentation d’abuser des pouvoirs que lui confère son statut de gouvernement majoritaire. M. Charest affirmait que « ne pas tenir compte de l’avis des autres, même de ceux qui sont dans l’opposition, c’est une chose qui met en péril un gouvernement. C’est ça la démocratie telle que nous devons, à mon avis, la pratiquer. » Selon le député de Mercier, « le premier ministre Charest vient de bafouer ce principe. Il foule au pied l’esprit d’une motion adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale et viole encore une fois sa propre Loi sur le développement durable. Rappelons que le gouvernement libéral majoritaire a obtenu 42% des votes aux dernières élections. »
Une motion avait été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale appelant la Commission parlementaire responsable des ressources naturelles sur l’industrie de l’amiante en raison de l’avis des responsable de santé publique du Québec qui appellent à mettre fin à l’exploitation de ce produit. Or, le gouvernement Charest a préféré agir de manière unilatérale et a adopté aujourd’hui le décret permettant l’octroi d’une garantie de prêt de 58 millions $ pour le projet de mine Jeffrey. « Encore une fois, les principes sont oubliés. Derrière cette décision irrationnelle se trouvent des intérêts purement électoralistes et malheureusement encore la filière du financement du PLQ. »
Rappelons que les médias avaient questionné la composition de la délégation québécoise lors du récent passage du ministre Clément Gignac en Inde, où la controverse autour de l’amiante était venue le hanter. La délégation québécoise comptait à ce moment sur la présence d’un dirigeant de Balcorp, une entreprise associée à la relance de la mine Jeffrey. En janvier dernier, La Presse canadienne révélait les liens entre le parti libéral du Québec et la compagnie Balcorp. Baljit Chadha, un homme d’affaires associé au projet de la mine Jeffrey, a agi à titre de collecteur de fonds pour le Parti libéral du Québec à l’occasion d’un cocktail de financement organisé en août 2009 à sa résidence de Westmount, un événement qui avait permis de recueillir un total de 19 000 $.