Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Asie/Proche-Orient

Le drame au Bangladesh nous démontre qu’il reste tant à faire

L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) et le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) dénoncent les conditions inhumaines dans lesquelles travaillent des millions de personnes au Bangladesh et ailleurs dans le monde. Michèle Asselin, vice-pésidente de l’AQOCI et coordonnatrice du CISO explique que l’effondrement de l’immeuble au Bangladesh est loin d’être un événement isolé. Depuis 2006, toujours au Bangladesh, plus d’un demi-millier d’ouvriers et d’ouvrières du textile ont perdu la vie dans des incendies. « Et c’est sans parler de tous les accidents qui ne sont pas médiatisés et qui surviennent un peu partout dans le monde dans les ateliers de misère », ajoute Mme Asselin.

Devant ces conditions inhumaines de travail, pouvons-nous faire quelque chose ? Celle qui milite depuis des années pour la solidarité ouvrière est convaincue que, oui, nous pouvons et nous devons agir pour améliorer les conditions de travail des ouvriers et des ouvrières. C’est d’ailleurs pour cela que son organisme a mis sur pied la Coalition québécoise contre les ateliers de misère (CQCAM).

Pour éradiquer les ateliers de misère, la CQCAM propose plusieurs pistes de solution :

L’État canadien, lorsqu’il négocie des accords commerciaux avec un autre pays, doit s’assurer que ce dernier respecte les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) et les droits humains, notamment en prévoyant des mesures concrètes pour soutenir les organisations de la société civile qui militent pour la défense de ces droits.

* Le Canada doit aussi resserrer ses règles face aux entreprises canadiennes qui font affaires avec des fabricants à l’étranger. Il doit exiger de ces entreprises qu’elles fassent appliquer par ses fournisseurs des normes du travail respectueuses des droits humains et des normes environnementales strictes.

* Les détaillants de vêtements au Québec et au Canada doivent absolument exiger, par écrit, que leurs fournisseurs-importateurs s’approvisionnent dans des usines qui respectent les conventions internationales régissant les normes du travail.

* Les manufacturiers et les propriétaires d’immeubles ont, évidemment, leur part de responsabilité. Ils doivent procurer un lieu de travail sécuritaire à leurs employés. Ceux qui font preuve de négligence doivent être poursuivis en justice.

* Nous, les consommateurs et consommatrices, pouvons agir en consommant de façon responsable. Questionnons-nous lorsque le prix d’un vêtement est ridiculement bas. Comment un chandail importé du Bangladesh peut-il coûter seulement six dollars ? Combien la personne qui l’a confectionné a-t-elle été payée ? Au Bangladesh, des millions de personnes travaillent 6 jours par semaine, 12 heures par jour, dans des usines de textiles surpeuplées et délabrées. Devinez quel est leur salaire ? Une quarantaine de dollars par mois !

Tous ensemble, nous pouvons changer les choses ! En cette Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, parce qu’il reste tant à faire, l’AQOCI et le CISO vous invitent à devenir membre de la CQCAM

Centre international de solidarité ouvrière (CISO)

http://www.ciso.qc.ca/

La mission du CISO est de développer la solidarité internationale en renforçant les liens entre les travailleuses et travailleurs d’ici et du Sud en lutte pour le respect de leurs droits, pour de meilleures conditions de travail et pour l’instauration d’une société plus juste et démocratique.

Le CISO est un lieu essentiel de convergence de l’action syndicale québécoise en matière de solidarité internationale. Il favorise la mise en commun des ressources et facilite l’échange d’informations. Il assure une certaine veille et sert de levier à l’action dans les syndicats sur les questions émergentes. Il soutient et outille ses membres dans l’animation de débats sur les questions d’actualité et dans la mobilisation sur des enjeux stratégiques.

Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)

http://www.aqoci.qc.ca/

L’Association québécoise des organismes de coopération internationale, l’AQOCI, regroupe 65 organisations de 13 régions du Québec qui œuvrent, à l’étranger et localement, pour un développement durable et humain.

L’AQOCI a pour mission de promouvoir et soutenir le travail de ses membres ainsi que leurs initiatives en faveur de la solidarité internationale. En s’appuyant sur la force de son réseau, l’AQOCI œuvre à l’éradication des causes de la pauvreté et à la construction d’un monde basé sur des principes de justice, d’inclusion, d’égalité et de respect des droits humains.
Mandat

Le mandat de l’AQOCI consiste à :

* soutenir et promouvoir le travail de ses membres auprès des instances gouvernementales, des décideurs politiques, des médias et du grand public
* influencer les décideurs et participer à l’élaboration des politiques provinciales et fédérales en matière de coopération internationale, de stratégies d’aide au développement et de relations internationales
* renforcer les capacités de ses membres par la diffusion d’information et d’outils stratégiques ainsi qu’en offrant régulièrement des formations
* favoriser la concertation et la mobilisation du réseau en multipliant les occasions d’échange entre les ONG québécoises, les autres acteurs de la société civile du Québec et les partenaires des pays Sud
* produire et publier des mémoires, des analyses de fond et des prises de position en lien avec la politique étrangère canadienne et québécoise ainsi que l’actualité nationale et internationale
* sensibiliser, éduquer et promouvoir l’engagement du public québécois en faveur de la solidarité internationale.

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