« Le gouvernement Harper fait preuve d’obsession, voire d’acharnement dans les coupures qu’il impose à Environnement Canada. Cette année, c’est près de 9% de réduction supplémentaire en 2012 qu’il fait subir à Environnement Canada. Rappelons que ce ministère a fait l’objet de coupures plus importantes que n’importe quel autre ministère depuis 2006 » dénonce André Bélisle, président de l’AQLPA. Ainsi, le budget 2012 fait état de coupures substantielles dans les dépenses d’Environnement Canada : les réductions annoncées sont de 19,5 M$ pour 2012-2013 et le gouvernement anticipe des réductions de 56,4M$ en 2013-2014 et 88,2 M$ en 2014-2015.
L’AQLPA déplore aussi l’abolition de la Table ronde nationale de l’environnement et de l’économie, un outil qui permettait de trouver des solutions de développement durable intégrant les considérations environnementales et économiques. De plus, le gouvernement menace les groupes environnementaux et les groupes citoyens ayant des statuts d’organismes pouvant recevoir des dons de perdre leurs reconnaissances légales s’ils s’engagent dans des « actions politiques ». Selon l’AQLPA, cela démontre clairement que le gouvernement Harper vise spécifiquement les défenseurs de l’environnement.
Lutte aux changements climatiques
Pour Patrick Bonin, directeur climat-énergie, « le gouvernement Harper refuse toujours de financer sérieusement la lutte aux changements climatiques et ne met pas en place les mesures nécessaires pour favoriser la décarbonisation de l’économie ce qui a pour effet d’augmenter encore une fois la dette écologique pour laquelle nous et nos enfants devrons inévitablement payer ». Par ailleurs, le budget 2012 confirme qu’il accentuera la production de pétrole dans les sables bitumineux sans égard aux changements climatiques.
Subventions aux pétrolières et gazières
« Comment se fait-il que le gouvernement Harper continue de subventionner les compagnies pétrolières et gazières, au détriment de la santé des Canadiens et de leur environnement alors qu’il s’était engagé au G20 en 2009 à abolir les subventions aux combustibles fossiles’ » s’indigne Patrick Bonin. Bien que le budget fasse état de réduire les préférences fiscales, rien n’est encore fait cette année. Parallèlement, le gouvernement Harper a décidé de retirer son financement à des programmes de recherche tels ceux menés par le PEARL (Polar Environment Atmospheric Research Laboratory), installée dans le grand nord canadien et qui mesure les effets du réchauffement climatique depuis 2005. À l’opposé, le budget annonce des augmentations significatives des subventions liées à la recherche et développement industrielle.
Changement de la loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE)
Le processus d’approbation de certains projets sera accéléré au nom de l’efficacité économique. Ainsi, le budget indique que le gouvernement est déterminé à modifier le régime réglementaire du secteur des ressources naturelles de manière à ce que les examens soient effectués en temps opportun. De plus, le Plan d’action économique de 2012 énonce l’engagement de déposer des mesures législatives en vue d’atteindre l’objectif de mener un seul examen par projet dans des délais clairement établis. « Ottawa veut simplifier et accélérer le développement de l’industrie de l’énergie. Les compagnies pétrolières et gazières ainsi que l’industrie nucléaire seront avantagées et les questions liées à l’environnement seront largement handicapées » affirme André Bélisle.
Ce budget annonce un avenir sombre pour les causes environnementales au Canada pour les prochaines années.