Montréal, le 25 avril 2019 - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) procède aujourd’hui au lancement de l’ouvrage De l’administration à la gouvernance des universités : progrès ou recul ? L’expérience du Québec, qui dresse pour la première fois un bilan de la question.
Tirées de deux colloques organisés par la FQPPU, les analyses des auteurs soulignent les dérives observées depuis une vingtaine d’années en matière d’administration universitaire. Selon les co-directeurs du livre, Louis Demers, Jean Bernatchez et Michel Umbriaco, « on assiste au Québec comme ailleurs dans le monde à l’essor d’une conception entrepreneuriale de l’université et de sa gouvernance, inspirée du néolibéralisme et de la nouvelle gestion publique, qui mettent à mal les valeurs cardinales de l’institution ».
Et les conséquences sont nombreuses. « Placées en situation de concurrence et sujettes à une dépendance croissante envers la contribution des entreprises ou de philanthropes, les universités ont perdu de leur autonomie », déplore Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU. « Or, cette autonomie perdue à l’externe s’est accompagnée du recul de la collégialité et de la liberté universitaire à l’interne, avec la volonté affirmée de centralisation des pouvoirs par les directions », ajoute-t-il.
Outre l’accroissement du nombre de postes de cadres dans les directions universitaires – leur nombre a doublé en 15 ans –, la nomination de membres externes sur les conseils d’administration des établissements et la gestion autoritaire menacent le principe de collégialité qui prévalait dans les universités, minorant en cela le rôle des membres du corps professoral.
« Ainsi, les deux dernières décennies, qui ont vu le terme de « gouvernance » se substituer à celui d’« administration », se caractérisent par la subordination des membres de la communauté universitaire à des intérêts externes dans le fonctionnement de l’université et jusque dans la diffusion des résultats de recherche », conclut le président.
La FQPPU représente la majorité des professeures et professeurs réguliers dans les universités francophones et anglophones du Québec.
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