À l’instar de plusieurs groupes et de citoyens, la CSN demande un moratoire sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, et ce, jusqu’à ce que toute la lumière sur les impacts environnementaux, sociaux, économiques ainsi que ceux sur la production et la sécurité alimentaire du Québec soit faite. Lors de la présentation du mémoire de la centrale syndicale, le vice-président de la CSN, Roger Valois, réclame, de plus, de connaître le cadre législatif et le régime de redevances qui devraient régir cette filière énergétique.
« Il n’y a pas urgence à s’engager dans un développement qui aura des impacts importants sur notre collectivité. Les citoyennes et les citoyens de l’ensemble du Québec doivent avoir un portrait exact de la situation et être associés au débat ; après tout, c’est dans leur cour que cela se passe », ajoute-t-il.
Une approche bâclée
La CSN considère que le mandat dévolu à la présente commission et les audiences qui ont cours ne règlent rien, éveillent la suspicion et risquent surtout de porter ombrage à la crédibilité du BAPE. « À défaut de pouvoir convaincre, une approche aussi bâclée renforce les inquiétudes et l’intolérance des citoyens à l’égard du gaz de schiste », déclare Roger Valois, vice-président de la CSN.
Plusieurs questionnements sur les impacts environnementaux relatifs à la consommation d’eau, au traitement des eaux usées, à la contamination des sols, à l’utilisation de produits chimiques, à la santé et à la sécurité des travailleurs et de la population restent sans réponse. Quant aux impacts sociaux, ils n’ont fait l’objet d’aucune analyse objective pour déterminer les effets à court, moyen et long termes sur les communautés qui vivront ces développements. Quelle place réserverons-nous aux citoyens, aux municipalités dans ces analyses ? Comment pourront-ils atténuer les inconvénients d’un projet, le modifier si nécessaire ou même le rejeter ? Beaucoup de questions à éclaircir avant d’entrevoir une acceptation sociale des projets annoncés.
Également, la CSN s’interroge sur les effets économiques : le Québec recevra-t-il sa juste part de l’exploitation des richesses naturelles ? Comment le développement de cette filière énergétique influencera la rentabilité de nos exportations d’électricité ? Comment comptabiliserons-nous les impacts environnementaux et sociaux ? Quelles seront les conséquences sur la production et la sécurité alimentaire ?
Élargir le mandat du BAPE
La CSN réitère donc sa demande d’élargir le mandat et d’allonger les délais du BAPE pour que de véritables études d’impacts puissent se faire, et qu’un moratoire sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste soit maintenu jusqu’à ce que les recommandations du rapport des études et des consultations soient rendues publiques et fassent l’objet d’un débat large, incluant la révision du cadre législatif et du régime des redevances.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale qui représente plus de 300 000 membres répartis principalement sur le territoire québécois. Elle est présente dans les régions directement touchées par les premières explorations, et éventuellement les exploitations des gaz de schiste (schale). La CSN y est représentée par le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, par le Conseil central du Coeur-du-Québec et par le Conseil central de la Montérégie.