Édition du 12 novembre 2024

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LGBT

La 4e marche pour les droits des personnes trans revendique la reconnaissance juridique pour les personnes trans migrantes

Montréal, le dimanche 6 août 2017 à 14h – À Montréal, à l’occasion de la 4e Marche pour les droits des personnes trans, organisée par le collectif Euphorie dans le genre, environ 400 personnes se réuniront au coin de Bleury et Maisonneuve, métro Place-des-Arts, pour ensuite marcher en soutien aux droits des personnes trans migrantes.

En effet, malgré la mobilisation des militant.e.s trans migrant.e.s durant l’année précédente et le dépôt du projet de loi 895 le 17 mai 2017, l’article 71 du Code civil québécois interdit toujours aux personnes trans migrantes de changer de prénom et de mention de sexe si elles ne sont pas citoyennes canadiennes. Cela empêche les personnes trans migrantes de disposer de documents légaux qui sont conformes à leur identité et à leur apparence physique. Cela les expose à des situations de discrimination et contribue à leur marginalisation. « Nous nous sommes mobilisé.e.s l’année passée : nous avons organisé une marche, parlé aux médias, sensibilisé des politicien.ne.s à nos réalités. Nous avons même été au parlement, mais le gouvernement libéral ne veut toujours pas nous écouter », affirme D. T., porte-parole de la marche trans 2017. « Nous avons marre de vivre avec des documents officiels qui ne concordent pas avec nos identités. Quand tu es une femme trans migrante, tu te fais refuser des services, tu n’as pas accès au logement et à l’emploi, tu vis des discriminations parce que tu es une femme mais tes papiers d’identité disent autrement », ajoute D.T..

L’absence de reconnaissance légale des identités trans migrantes expose les personnes trans migrantes à des violences et à des refus de service dans le système de santé, sur le marché du travail, pour l’accès au logement, etc., et contribue à faire d’elles l’un des groupes les plus vulnérables dans notre société. « Nous voulons que le projet de loi 895 passe pour que nous puissions changer nos prénoms et notre mention de sexe sur les documents d’identité et ainsi ne pas vivre des discriminations à chaque fois qu’on a à montrer nos pièces d’identité » note Mme Anaïs Montenegro.

En plus de revendiquer le droit des personnes trans migrantes de pouvoir changer leur prénom et leur mention de sexe sans avoir à être citoyen.ne.s canadien.ne.s, la marche exige que le Ministère de l’Immigration soit sensibilisé aux réalités des immigrant.e.s trans afin de leur garantir un processus d’immigration plus accueillant et respectueux. Une autre revendication est de déployer davantage de ressources financières pour favoriser l’intégration des personnes trans migrantes, notamment en soutenant les organismes travaillant avec ces personnes.

« Nous nous battons pour la dignité et la sécurité de toutes les personnes trans. Nous voulons des procédures simples et accessibles, et nous en avons besoin maintenant. C’est au gouvernement d’agir à présent », explique Mme Anaïs Montenegro, deuxième porte-parole de la marche.

ANNEXE : Revendications de la 4e marche pour les droits des personnes trans migrantes

• Que le projet de loi 895 soit approuvé et devienne une loi afin de permettre aux personnes trans migrantes de changer leur prénom et leur mention de sexe sur les documents d’identité ; 

• Que l’examen médical en lien avec la demande de résidence permanente soit inclusif et sécuritaire pour les personnes trans migrantes et que le personnel impliqué dans l’examen médical soit sensibilisé aux enjeux auxquels sont confrontées les personnes trans migrantes ; 

• Que les entrevues avec les agent.e.s d’immigration en lien avec la demande du CSQ et/ou de la résidence permanente soient objectives, sécuritaires et sans discrimination sur la base de l’identité de genre ;
• Que les centres de détention soient abolis et que les déportations des personnes trans migrantes cessent ; 

• Que Montréal soit une « ville sanctuaire » pour les personnes trans migrantes en général et les personnes trans migrantes sans statut en particulier ; 

• Que le casier judiciaire lié au travail du sexe - qui est un travail, pas un délit, et qui doit être décriminalisé - ne soit pas pris en considération dans le contexte des démarches d’immigration faites par les personnes trans migrantes. 


Mots-clés : Communiqués LGBT Québec

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