Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Grèves illimitées dans 32 résidences privées pour aînés (SQEES-FTQ)

MONTRÉAL, le 21 juin 2016 - C’est près de 3000 travailleuses et travailleurs de 32 résidences privées qui sont en grève illimitée depuis minuit. Si le personnel de ces résidences en est rendu à faire la grève tous les jours, après 3 journées de grève au mois de mai, c’est que les employeurs touchés démontrent de l’intransigeance et un manque flagrant d’ouverture pour une amélioration notoire des salaires. La revendication principale de ces travailleuses et de ces travailleurs est simple : un minimum de 15 $ de l’heure.

« Les employeurs ne peuvent pas être surpris des revendications salariales. Ça fait maintenant plus d’un an qu’ils connaissent nos demandes. Pourtant, plusieurs continuent à faire des offres ridicules. Ici, à la résidence les Floralies de LaSalle, un préposé gagne à l’embauche 12,55 $ de l’heure et 13,28 $ au sommet de l’échelle après quatre ans. Ce qu’on nous offre, c’est de faire passer ces salaires, à la troisième année de leur convention à 13,29 $ à l’embauche et 14,05 $ au sommet de l’échelle. À d’autres endroits, on va jusqu’à proposer 0 % d’augmentation alors que les salaires sont tout près du salaire minimum », affirme Richard Belhumeur, président du Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ).

« Ce sont 80 % des grévistes qui sont des femmes. Personne ne va nous faire croire que 15 $ de l’heure c’est trop demandé pour ces travailleuses, s’objecte Daniel Boyer, président de la FTQ. Ce sont elles qui prennent soin aujourd’hui de celles et ceux qui, hier, ont participé à construire le Québec. Ce sont elles qui les nourrissent. Ce sont elles qui veillent à la salubrité des lieux et à leur sécurité. Elles méritent d’être traitées aussi dignement qu’elles traitent les résidents. Et oui, ça passe par un salaire décent qui permet de payer le loyer, l’épicerie, les vêtements de leurs enfants, les comptes et de faire en sorte qu’il en reste un peu pour la fin du mois. Nous faire dire que de les payer 15 $ de l’heure c’est trop, c’est cantonner ces femmes dans la précarité. La FTQ offre son appui sans condition à ces personnes qui ne demandent qu’à être considérées et respectées. »

Des ententes de principes à la portée des travailleuses et des travailleurs

Depuis les journées de grève du 11, du 30 et 31 mai dernier, des ententes de principes sont survenues avec plusieurs employeurs. L’objectif du 15 $ de l’heure est atteint. Le SQEES-FTQ tient d’ailleurs à souligner la lucidité de ces employeurs qui ont choisi de respecter le personnel qui participe à leur succès : La résidence Aviva (Québec), le Manoir Outremont, L’Image d’Outremont, Domaine des Forges I (Laval), Domaine des Forges II (Laval), Manoir le Sapinois (Picourt), Résidence l’Étincelle (Sainte-Thérèse), Résidence du Marché (Sainte-Thérèse), Résidence du Bonheur (Laval), et hier la résidence L’Alto (Ville Saint-Laurent).

« Si des indépendants et certaines résidences qui appartiennent à des plus grands groupes sont en mesure d’arriver à un salaire de 15 $ de l’heure, nous considérons que tous les joueurs du marché, notamment les plus importants comme le groupe Chartwell, peuvent y parvenir. Le consensus est clair, pas seulement chez les membres du SQEES-FTQ, mais dans la population : il est nécessaire de mieux rémunérer les travailleuses et les travailleurs du secteur des résidences pour aînées », constate Richard Belhumeur.

Minimum 15 $

« Non seulement la FTQ appuie les membres du SQEES qui sont en grève, mais pour nous, un salaire minimum à 15 $ assurerait que toutes les travailleuses et tous les travailleurs en arrivent à un salaire décent. C’est pourquoi la FTQ a initié la campagne « Minimum 15 $ ». Pour nous, les travailleuses et les travailleurs des résidences privées pour aînés pavent la voie afin de démontrer qu’un minimum de 15 $ de l’heure, c’est possible », conclut Daniel Boyer, président de la FTQ.

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