Petite enfance : l’heure du redressement
Dans un contexte de pénurie de places sans précédent en petite enfance, avec les six milliards offerts par le gouvernement du Canada, la présente négociation des conditions de travail du personnel des centres de la petite enfance et le projet de loi fort attendu sur l’avenir du réseau, le président de la CSQ, Éric Gingras, estime que le gouvernement du Québec dispose actuellement de tous les leviers pour investir massivement dans le développement du réseau. « En sachant aussi que les retombées des investissements en petite enfance ne sont plus à démontrer depuis longtemps, sur le "tableau de bord" du Québec, tous les voyants sont actuellement au vert pour donner un véritable coup de barre. Tant pour la création de places, la bonification des conditions de travail des intervenantes que le renforcement du réseau, le gouvernement Legault n’a tout simplement plus aucune excuse pour ne pas injecter des fonds importants qui permettront d’avoir un réseau de la petite enfance universel et essentiel à notre essor économique », explique-t-il.
Contrer la pénurie de personnel pour de meilleurs services
En éducation et dans les cégeps, la pénurie de main-d’œuvre continue d’affecter les services offerts aux élèves et aux étudiants sur une base quotidienne. Pour la CSQ, il est temps pour le gouvernement de s’engager pour que le statu quo ne perdure pas dans le réseau scolaire et collégial. « Que ce soit chez le personnel enseignant, de soutien ou professionnel, on manque de monde partout pour offrir des services à la hauteur des défis qui se présentent à nous et auxquels les familles sont en droit de s’attendre : décrochage scolaire, élèves ou étudiants à besoins particuliers, accompagnement, transport et surveillance, aide et soutien psychologique… On ne pourra pas continuer sur la même trajectoire en espérant que le problème de recrutement et d’attraction se règle par lui-même », dit le président de la Centrale en souhaitant que le discours d’ouverture accorde un espace privilégié sur cette question.
Mode de scrutin : passer de la parole aux actes
À l’aube du discours fixant les priorités gouvernementales, la CSQ interpelle également le premier ministre sur sa promesse de changer le mode de scrutin au cours du mandat pour assurer une représentation politique plus démocratique à l’Assemblée nationale. Malgré tous les prétextes invoqués par le gouvernement, la CSQ estime qu’il n’est jamais trop tard pour passer de la parole aux actes et que toute la société gagnerait à avoir un mode de scrutin moderne et représentatif de la société québécoise. « Une grande idée ne meurt jamais. Dans ce dernier droit avant l’élection, il est possible pour le gouvernement d’éviter de rompre une promesse électorale majeure. S’il est déterminé à respecter sa parole, un engagement en faveur d’un nouveau mode de scrutin est incontournable, à défaut de quoi la CAQ ajoutera son nom à la triste liste des partis politiques ayant contribué à augmenter le cynisme sur cette question. Nous joignons notre voix à l’ensemble des acteurs de la société civile qui tendent la main au gouvernement sur cette question. Il est encore temps de faire adopter un projet de loi sur la question d’ici les prochaines élections », mentionne Éric Gingras.
Les femmes au cœur de la relance
Les femmes ayant été plus touchées que les hommes par la crise économique générée par la pandémie, la CSQ souhaite que le discours d’ouverture consacre une place importante à ces dernières quand viendra le temps d’aborder la relance. « La pandémie a démontré toute l’importance que prennent les métiers traditionnellement féminins dans notre économie et notre société. Durant la crise, au moment où tout était arrêté, les femmes ont littéralement porté à bout de bras nos réseaux de santé, d’éducation et de la petite enfance…, et ça continue encore aujourd’hui. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les femmes en emploi mériteraient qu’on arrête de les prendre pour acquises en leur octroyant de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Un des gestes les plus simples et concrets demeure l’engagement du ministre du Travail d’effectuer la révision de la Loi sur l’équité salariale. Non seulement la Loi dans sa forme actuelle contient des dispositions que nous jugeons discriminatoires, mais, en plus, la longueur pour le traitement des plaintes en matière d’équité salariale des employées du secteur public est inadmissible. À quelques semaines du 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale, le gouvernement peut choisir d’incarner cette priorité en permettant aux femmes d’obtenir une pleine reconnaissance de leur travail », conclut Éric Gingras
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