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Action communautaire

Des résident.e.s du Parc-Extension perturbent le lancement des activités éphémères du Campus MIL pour dénoncer la gentrification du quartier

Montréal, le 20 juin 2019 - Le comité d’action de Parc-Extension (CAPE) et des locataires du quartier ont perturbé le lancement des activités éphémères au Virage, situé sur le site du nouveau Campus MIL de l’Université de Montréal. Les locataires ont scandé des slogans, et circulé des tracts afin de dénoncer les pressions qu’exerce le nouveau campus sur le quartier.

« Le Campus MIL mobilise le visage vert et écologique du Virage et s’appuie sur sa certification LEED afin de se donner une bonne image », a dit Amy Darwish, organisatrice communautaire du CAPE. « La Ville de Montréal l’a même utilisé pour attirer des investissements, tels que le développement d’un nouvel Institut québécois d’intelligence artificielle. »

L’action s’est déroulé dans un contexte où les locataires de Parc-Extension subissent de plus en plus les impacts de l’arrivée du Campus. À Parc-Extension, la crise du logement est aussi une crise d’évictions, où de nombreux locataires font face à des hausses de loyers abusives, des reprises de logement et des réno-victions. Des propriétaires et promoteurs immobiliers investissent dans le quartier pour développer des condos et appartements de luxe, tandis que la hausse des prix de l’immobilier nuit à l’acquisition de terrains et de bâtiments destinés au développement du logement social dans le quartier. L’ouverture en septembre du nouveau campus annonce l’arrivée d’environ 10 000 étudiants, ce qui contribuera certainement à accélérer le processus de gentrification dans le quartier.

« Le Comité d’Action de Parc-Extension a fait appel à l’administration du Campus MIL à plusieurs reprises, afin de trouver des moyens d’atténuer les pressions », dit Amy Darwish, organisatrice communautaire au CAPE. « Nous avons demandé qu’ils construisent des résidences étudiantes sur leur site afin de diminuer la pression sur l’offre locatif, et de faire pression sur la Ville afin d’investir dans le logement social pour le quartier, sans aucun résultat. Nous souhaitons que l’Université reconnaisse que son arrivée amène avec lui des effets négatifs sur le quartier, particulièrement pour les locataires pauvres et racisé.e.s ».

Dans les prochaines années, la gentrification du quartier de Parc-Extension déplacera de plus en plus de locataires, qui peineront à se trouver un logement convenable et salubre à Montréal. Le logement social est une des solutions les maintenir dans leur milieu de vie. Pourtant, à travers tout le développement du campus et des abords, rien n’attends les locataires évincés, expulsés de leur logement. Face à cette situation, les locataires de Parc-Extension ont souligné leur intention de poursuivre leur lutte pour rester dans le quartier.

Comité d’Action de Parc-Extension

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