Montréal, le 20 avril 2012. La grève étudiante est entrée dans une phase
critique. Pour la Ligue des droits et libertés, les interventions des
autorités ces derniers jours soulèvent des questions fort préoccupantes et
ont donné lieu à des violations des droits et libertés.
La stratégie gouvernementale encourage la judiciarisation du conflit et
l’utilisation des tribunaux pour brimer le droit de grève des étudiants.
En ayant recours aux injonctions, les autorités refusent de reconnaître
les décisions prises démocratiquement par les instances des associations
étudiantes et portent ainsi atteinte à la liberté d’association.
Plutôt que d’être à l’écoute des étudiants et de favoriser la négociation
de bonne foi, le gouvernement et les autorités des institutions
d’enseignement optent pour la répression. Nous assistons à l’emploi, par
les forces policières, de techniques de contrôle de foule condamnées par
le Comité des droits de l’Homme : encerclement et arrestation massive
(comme en Outaouais), utilisation d’armes chimiques tel le poivre de
Cayenne et les gaz irritants. Même des professeurs se font intimider par
des agents de sécurité, comme à l’Université de Montréal.
De plus, la décision de recourir de plus en plus fréquemment au Code de la
sécurité routière pour mettre fin à diverses manifestations porte atteinte
au droit de manifester. Nous avons été informés que des policiers
empêchent systématiquement l’accès à l’université à ceux qui portent un
carré rouge : il s’agit là d’une pratique de profilage politique qui porte
atteinte à la liberté d’expression et d’opinion.
Pour Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés, «
la répression actuelle porte directement atteinte au droit d’association
et à la liberté d’expression ». La lutte étudiante rappelle le Québec à
l’ordre face à ses obligations en matière de droit à l’éducation et nous
rappelle que nous avons aussi, tous et toutes, l’obligation de défendre et
de promouvoir ce droit dans l’espace public.