La majeure partie des coups du gouvernement sont réservés à l’opposition de droite, majoritaire à l’Assemblée nationale depuis décembre dernier. Ainsi, le référendum révocatoire contre le président de la République est délibérément retardé pour que la nouvelle majorité législative ne puisse pas le convoquer avant janvier 2017 et permettre ainsi au vice-président chaviste, Aristóbulo Isturiz, de remplacer Nicolás Maduro, sans convocation de nouvelles élections présidentielles. Dans sa volonté de garder ses prérogatives coûte que coûte, Nicolás Maduro a adopté un décret sur l’État d’exception et d’urgence économique qui dépossède l’Assemblée Nationale de la plupart de ses pouvoirs mais restreint également le droit à manifester librement pour l’ensemble de la population.
Loin de remobiliser son camp, le gouvernement de Nicolás Maduro réprime également les militants de gauche qui lui étaient jusqu’à une date récente les plus fidèles. Ainsi, les militants de Marea Socialista, qui défendent un « chavisme critique » et étaient encore membres du PSUV, le parti présidentiel, il y a deux ans, sont directement visés. Leur droit à se présenter aux élections législatives de décembre dernier leur a été nié par le CNE, acquis au gouvernement. La répression dont ils sont victimes semble s’accélérer ces dernières heures. Hier, vendredi 10, une commission de la police judiciaire est venue, lourdement armée, réaliser une perquisition au siège national de l’organisation. Les forces de l’ordre n’ont rien trouvé mais la manœuvre relève bien évidemment d’une intimidation politique. Depuis ce matin du samedi 11, la page internet aporrea.org, liée à Marea Socialista, très lue au Venezuela pour trouver un débat entre des informations favorables au gouvernement ou extrêmement critique, est inaccessible, victime d’une attaque informatique. Nous ne savons pas pour l’heure s’il existe un lien entre les deux événements.
Depuis la France, nous nous solidarisons entièrement avec les camarades de Marea Socialista face à toute persécution, intimidation dont ils seraient les victimes pour critiquer un gouvernement plus préoccupé par son maintien au pouvoir que par l’amélioration des conditions de vie des classes populaires. D’un côté comme de l’autre de l’océan Atlantique, lorsqu’un gouvernement prétendument de gauche réprime les militants anticapitalistes, il mérite d’être combattu avec la même détermination que n’importe quel gouvernement de droite. Qu’aporrea soit rétabli et que les persécutions cessent contre Marea Socialista !