« Les besoins de logements décents et véritablement abordables pour les gens à modeste et à faible revenus sont criants et devraient être au sommet des priorités gouvernementales, surtout dans le contexte budgétaire actuel », fait valoir Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Elle rappelle que selon le recensement de 2016, 195 635 ménages locataires du Québec consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. Parmi ceux-ci, 58 000 en consacrent plus de 100 %.
Le FRAPRU rappelle que les paramètres d’AccèsLogis, dont les coûts de réalisation, n’ont pas été indexés depuis 2009. De plus, les mesures qui facilitaient la réalisation des coopératives et des OSBL d’habitation dans les régions éloignées de la capitale et de la métropole ont été coupées, dans la vague des compressions budgétaires adoptées ces dernières années. Selon le FRAPRU, cela expliquerait pourquoi à peine 9953 logements sociaux ont été livrés au Québec, au cours des 5 dernières années. Le regroupement rappelle également que dans le Plan pour l’inclusion économique et la participation sociale, déposé en décembre dernier, le gouvernement a déjà prévu 38,8 millions $ de plus pour AccèsLogis, afin de livrer quelque 7000 logements sociaux déjà planifiés, mais n’a pas encore annoncé les modalités d’attribution de cette somme. Des sommes supplémentaires ont aussi été annoncées pour permettre le déblocage de 2000 unités à Montréal, le 16 mars dernier. Selon le FRAPRU, c’est l’aveu que le programme doit être indexé de toute urgence.
Le FRAPRU s’expliquerait mal qu’après avoir promis de généreuses baisses d’impôt, les Libéraux ne prévoient pas davantage d’investissements, dans leur dernier budget avant les élections, pour améliorer les conditions de logement, de même que pour lutter contre l’itinérance et la pauvreté. Pour répondre aux besoins les plus urgents, l’organisme réclame des investissements suffisants pour réaliser 50 000 logements sociaux en cinq ans. Il demande d’ailleurs que le financement d’AccèsLogis se fasse sur un horizon d’au moins 5 ans, pour que les incertitudes qui planent à chaque année cessent, mais aussi pour accélérer la livraison des logements et faciliter le développement de logements sociaux en achat-rénovation. « Les importants surplus budgétaires et les sommes annoncées par le fédéral, dans sa Stratégie canadienne sur le logement, rendent cela tout à fait possible », conclut Véronique Laflamme.
La porte-parole du FRAPRU sera présente au huis-clos des médias le 27 mars et le FRAPRU réagira par voie de communiqué immédiatement après le dépôt du budget.
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