Pour les partisans de cette première « Constitution 2.0 », l’enjeu est capital : la nouvelle Constitution islandaise, si elle est définitivement adoptée par le Parlement, marquera la reprise en main, par les citoyens, de leur destin après la grave crise financière qui les a frappés.
Le résultat du référendum est à la fois fragile et encourageant.
Un fort niveau d’approbation
Fragile, car le taux de participation s’est avéré faible : 48,9%. Hostile au processus, la droite, actuellement minoritaire au parlement, risque de prendre prétexte de ce faible taux de participation pour enterrer le projet. Elle est en effet la mieux placée pour l’emporter lors des élections législatives d’avril prochain.
Mais le résultat est encourageant, car parmi les électeurs qui se sont rendus aux urnes, le niveau d’approbation est massif. Voici les résultats du vote pour les six questions qui étaient posées :
* 1. Voulez-vous que les propositions du Conseil constituant servent de base à la nouvelle Constitution ?
Oui : 66,3%
Non : 33,7%
* 2. Voulez-vous que, dans la nouvelle Constitution, les ressources naturelles qui ne sont pas propriété privée soient déclarées propriété de la nation ?
Oui : 82,9%
Non : 17,1%
* 3. Voulez-vous que figure dans la nouvelle Constitution une clause sur une Eglise nationale islandaise ?
Oui : 57,1%
Non : 42,9%
* 4. Voulez-vous que la nouvelle Constitution autorise plus que cela n’est le cas dans la présente Constitution l’élection personnelle ?
Oui : 78,4%
Non : 21,6%
* 5. Voulez-vous faire figurer dans la nouvelle Constitution une clause stipulant que les voix des électeurs pèsent d’un poids égal, quel que soit leur lieu de résidence dans le pays ?
Oui : 66,5%
Non : 33,8%
* 6. Voulez-vous faire figurer dans la nouvelle Constitution une clause permettant à un certain pourcentage des électeurs d’exiger un référendum sur un sujet donné ? [Le projet de Constitution prévoit que 10% des citoyens puissent provoquer un référendum, ndlr]
Oui : 73,3%
Non : 26,7%
Le résultat du référendum ne s’impose pas au parlement islandais, qui reste maître du processus. C’est à lui de décider s’il reprend ou non à son compte le texte proposé. Pour qu’un texte constitutionnel soit adopté, il doit être voté deux fois : une fois par le parlement actuel, une autre par le parlement issu de la prochaine élection législative, prévue en avril.