Édition du 19 novembre 2024

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Canada

La précarité : l'avenir de l'emploi au Canada après la crise

L’impact immédiat de Covid-19 sur la situation nationale de l’emploi a été tout simplement catastrophique, le Canada subissant des pertes d’emplois sans précédent au cours des premiers mois de la crise. Plus d’un million de Canadien-ne-s ont perdu leur emploi en mars et 800 000 autres ont vu leurs heures rémunérées réduites de plus de 50%  [1]. L’ enquête de Statistique Canada sur la population active publiée (EPA) en avril est le premier rapport du gouvernement à tenir compte d’un mois complet de données sur l’emploi depuis le début de la crise. L’EPA d’avril suggère que le chômage a plus que doublé depuis février, pour atteindre 13%  [2]. Aussi stupéfiant que soit ce chiffre, il sous-estime encore la véritable ampleur de la crise, car les données officielles reposent sur une définition stricte et étroite du chômage. Si l’on tient compte de tous les facteurs du chômage, le véritable taux de chômage et de grave sous-emploi en avril dépasse 30 pour cent de la main-d’œuvre nationale  [3].

Monthly Review Online -
15 mai 2020 • Traduction PTAG
The Coming Precarity : Employment in Canada after the Crisis
Originally published : Socialist Project - The Bullet by Bruce Kecskes (15 mai, 2020)
https://mronline.org/2020/05/16/the-coming-precarity-employment-in-canada-after-the-crisis/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=the-coming-precarity-employment-in-canada-after-the-crisis

Ces chiffres sont stupéfiants et devraient s’aggraver avant que cette crise n’atteigne son apogée. Une crise de cette ampleur aura des répercussions durables sur le paysage de l’emploi au Canada. D’ici les prochains mois, à mesure que le sentiment de « normalité » reviendra et que les taux d’emploi commenceront à rebondir, les répliques de la crise de l’emploi liée à la pandémie constitueront une menace importante pour les structures de l’emploi et le pouvoir de classe de la main-d’œuvre canadienne dans son ensemble.

Il faut tenir compte de l’incidence que ce niveau de chômage sans précédent aura sur la structure post-pandémique du marché du travail canadien, la force des syndicats et des organisations de classe en général. Une attention particulière doit être accordée à l’impact de la crise sur l’expansion de l’emploi atypique et précaire. Comment cette hausse massive du chômage couplée à l’accélération du taux de croissance du travail précaire affectera-t-elle les relations économiques de la classe ouvrière, le pouvoir syndical et le statut de la relation d’emploi type en tant que mode d’emploi normatif ? Pour les socialistes, ces questions doivent être soigneusement examinées lors de l’évaluation du profil politique du monde post-pandémique, car leur résolution est susceptible de jouer un rôle crucial dans la détermination des nouvelles frontières du possible.

Le déclin du statut d’emploi type

Depuis les années 1980, le régime économique néolibéral au Canada et dans le reste des centres capitalistes a affaibli les garanties d’emploi, permettant l’avènement de nouvelles relations d’emploi définies par des niveaux accrus de précarité sociale et économique. Ces formes d’emploi émergentes existent en dehors de ce que les théoriciens du travail appellent la relation d’emploi standard (statut de relation d’emploi type). Le statut d’emploi type, compris comme un emploi permanent à temps plein pour un seul employeur dans un établissement, a été le statut d’emploi type au Canada des années 1950 à 1970. Cependant, les tendances de l’emploi au cours des 40 dernières années ont révélé une érosion graduelle du statut d’emploi type au Canada, la déréglementation du marché du travail ayant permis différentes situations d’emploi atypiques.

La dégradation des emplois type, à la fois quantitativement et en tant que mode d’emploi normatif, a de profondes répercussions matérielles sur la vie des travailleurs, tout comme elle a joué un rôle central dans le développement de l’État providence d’après-guerre et des titres liés au travail. Le statut d’emploi type d’après-guerre a permis un certain degré de démarchandisation du travail. Le découplage partiel de « l’emploi » de la « tâche » était au cœur du potentiel de démarchandisation du contrat de travail d’emploi type. Alors que l’emploi était fondé sur l’accomplissement d’une tâche de travail, la désignation légale d’« employé » conférait certaines protections et certains droits au travailleur  [4]. Le statut d’emploi type étant érodé depuis les années 80, la distinction entre emploi et travail est devenue de plus en plus intangible. Les employeurs ont cherché à éviter la relation formelle employeur-employé et les obligations légales qui en découlent. Cela a été rendu possible par l’avènement de formes d’emploi de plus en plus flexibles, notamment le travail à temps partiel, les contrats de zéro heure, la dotation en personnel par le biais d’agences de placement et les contrats à court terme ou à durée déterminée.

Si ces nouvelles relations de travail ont permis aux employeurs de brouiller la distinction entre emploi et travail, elles ont également mis en évidence les insuffisances des titres liés au travail d’après-guerre. Les travailleurs qui sont employés dans ces conditions d’emploi atypiques émergentes ne sont souvent pas protégés par l’État-providence qui utilise le statut d’emploi type comme cadre de référence pour les conditions d’emploi admissibles. Avec le statut d’emploi type en déclin, et la révision accompagnant peu ou pas la politique de l’État-providence occidental, la croissance de l’emploi atypique a encore renforcé la marchandisation du travail.

Ces formes d’emplois atypiques qui posent de nouveaux défis aux travailleurs et travailleuses, pour les mêmes raisons se sont avérées bénéfiques pour les employeurs et le capital des entreprises. Les emplois ayant des profils d’emploi non standard sont en moyenne moins bien rémunérés que des postes similaires qui s’inscrivent dans le statut d’emploi type. Outre les salaires plus bas, l’emploi atypique donne rarement lieu à une compensation non salariale telle que des avantages sociaux fournis par l’employeur. Les travailleurs et travailleuses employés en dehors du statut d’emploi type sont également plus facilement licenciés, sans grande raison ni compensation supplémentaire requise. Cela offre aux employeurs une plus grande flexibilité en matière de recrutement ainsi que des pouvoirs disciplinaires accrus sur leurs effectifs. Les travailleurs employés dans des postes atypiques sont également confrontés à de plus grands obstacles pour ce qui est de la syndicalisation et de à la négociation collective.

Les avantages accordés aux employeurs qui évitent les obligations du statut d’emploi type découlent directement de la précarité de leurs travailleurs et travailleuses. Compte tenu de ces avantages pour le capital, il n’est pas surprenant que le taux d’emploi précaire au Canada ait augmenté de façon constante depuis le tournant néolibéral, alors que la réglementation du marché du travail est devenue de plus en plus flexible. En Ontario, l’emploi atypique a augmenté d’un taux moyen de 2,3% par année entre 1997 et 2015, et représente maintenant près de 30% de la main-d’œuvre de la province  [5]. Ce taux de croissance de l’emploi précaire est près de deux fois plus élevé que la croissance de l’emploi type au cours de la même période (1,2% par an entre 1997-2015). En 2015, plus de 50% des travailleurs d’Hamilton et de la Grande région de Toronto étaient employés dans des conditions atypiques.

Emploi précaire et reprise après la crise

Comme le soutient David Harvey (2005), la gestion et la manipulation des crises jouent un rôle crucial dans l’accumulation par dépossession et constituent une dimension centrale du capitalisme néolibéral. Les périodes importantes de crise économique offrent donc au capital des entreprises la possibilité d’affaiblir le pouvoir structurel de leurs travailleurs et d’approfondir leur degré de marchandisation. Les chiffres actuels du chômage ne tiendront pas et l’emploi commencera à rebondir à un moment donné au cours de la reprise économique post-pandémique. Cependant, les tendances récentes des normes d’emploi examinées ci-dessus, ainsi que l’analyse de la reprise après 2008, suggèrent que les chiffres positifs de l’emploi au lendemain de la crise actuelle s’appuieront sur l’expansion significative des emplois précaires.

Ce caractère particulier de la manipulation de la crise est apparu à la suite de l’effondrement financier de 2008. Au cours de la crise, le Canada a perdu 431 000 emplois  [6]. En septembre 2010, tous les emplois perdus avaient été remplacés, comme l’a annoncé fièrement le gouvernement fédéral. La restauration des emplois perdus avant la crise ne s’est toutefois produite que sur un plan quantitatif plutôt que qualitatif, car une part importante des emplois de statut d’emploi type perdus ont été remplacés par les diverses formes d’emplois précaires évoquées ci-dessus.

Par conséquent, l’un des effets de la reprise après la crise a été une escalade sans précédent du taux national de travail précaire. Entre 2009 et 2011, le Canada a connu la plus forte augmentation d’emplois temporaires depuis 1997  [7]. La part des travailleurs canadiens participant à l’économie a également connu une pointe historique entre 2008 et 2009  [8]

Il y a tout lieu de croire que la reprise après la crise actuelle liée à la pandémie aura des effets similaires sur la structure de l’emploi, mais d’une ampleur beaucoup plus grande. Les taux de croissance des précaires suite à la Covid et de l’emploi type suggèrent qu’une partie importante des emplois perdus de statut d’emploi type ne seront pas remplacés par des postes comparables. Les niveaux de chômage sans précédent actuels offriront aux employeurs la possibilité de brouiller davantage la distinction entre « emploi » et travail. Les tâches précédemment exécutées par des employé-e-s à plein temps, permanents, parfois syndiqués, ayant un statut d’emploi type seront réaffectés à des travailleurs et travailleuses à bas salaire sur des contrats flexibles (lire précaire).

À ce jour, avant le dénouement de la crise, le chômage national a déjà plus que triplé par rapport au taux de chômage post-2008. Même si le taux de remplacement des emplois de statut d’emploi type à des postes atypiques se produit au même rythme qu’en 2009-2011, l’ampleur des pertes d’emplois liées à Covid suggère qu’il y aura une augmentation sans précédent du travail atypique dans le marché du travail pandémique.

Comme le nombre de chômeurs diminuera au cours des mois et des années à venir, les chiffres de l’emploi à statut d’emploi type seront rapportés avec une grande fierté par les dirigeants fédéraux et provinciaux. Ce dont ils ne se vanteront pas, c’est du fait que ces chiffres de la reprise des emplois de statut d’emploi type seront probablement gonflés par des emplois importants dans des postes atypiques. Ces tendances suggèrent que l’expansion prochaine du travail à temps partiel, des contrats temporaires, des contrats de zéro heure, de la dotation en personnel intermédiaire et du faux travail indépendant sera encore plus important qu’au lendemain de 2008. Le résultat cumulatif sera une dégradation supplémentaire des emplois à statut d’emploi type comme mode d’emploi normatif.

Impacts sur la politique post-pandémique

Une telle expansion de l’emploi précaire est clairement troublante en soi. Si les tendances existantes se maintiennent, la reprise économique post-pandémique impliquera un nombre massif de travailleurs canadiens plongés dans des conditions de travail de plus en plus précaires, marquées par des niveaux accrus de difficultés sociales et économiques. Leur vie professionnelle sera de plus en plus définie par l’hypermarchandisation, car leur rémunération non salariale sera réduite à néant et leur accès aux redevances de l’État providence sera bloqué par leurs relations de travail atypiques.

Il y a cependant une autre dimension problématique à cette crise qui peut émerger de cette transformation rapide du paysage de l’emploi. Au-delà de l’impact direct que l’emploi précaire a sur la sécurité économique et la reproduction sociale d’un segment croissant de la classe ouvrière, il y a également un impact significatif sur la conscience de classe et la cohésion politique et, par conséquent, sur la stratégie post-pandémique de la gauche.

L’ampleur croissante de l’emploi précaire a conduit à une fracture importante de la classe ouvrière. Guy Standing suggère que, comme le néolibéralisme a érodé le statut d’emploi type, l’État providence et les titres liés au travail d’après-guerre, l’opposition classe bourgeoise-prolétariat ne fournit pas le cadre d’une compréhension réaliste de la dynamique de classe capitaliste. Le prolétariat industriel existe toujours mais sa taille diminue, car nombre de ses anciens membres sont de plus en plus contraints à des situations d’emploi atypiques, les obligeant à mener une vie de plus en plus précaire. La différence de normes d’emploi pour ces deux groupes a conduit à des relations divergentes avec l’État et les moyens de production et, par conséquent, à des expériences de vie très différentes. En réponse, Standing suggère l’existence d’une nouvelle « classe en devenir » : le prolétariat précaire, qu’il nomme succinctement le précariat.  [9]. On peut discuter si le précariat constitue une classe littéralement parlant. Bryan Palmer soutient, par exemple, que les efforts visant à sous-catégoriser de travailleurs n’ayant pas de statut d’emploi type qui, par définition, relèvent tous de la bannière unificatrice de la dépossession, sont à la fois anhistoriques et improductifs  [10]. Il est cependant utile de considérer les conditions spécifiques et les relations sociales auxquelles sont confrontés les travailleurs qui ont perdu les couvertures de protection dont bénéficiaient els travailleurs et travailleurs ayant un statut d’emploi type.

La croissance d’une sous-classe précaire pose un défi stratégique important au mouvement ouvrier pour deux raisons distinctes. D’une part, comme indiqué ci-dessus, les relations de travail atypiques qui définissent la vie professionnelle du précariat compliquent considérablement l’organisation et l’adhésion à des syndicats. Comme les emplois de type statut d’emploi type, en particulier ceux qui sont actuellement organisés, sont remplacés par des postes atypiques, l’affiliation syndicale en souffrira et leur influence institutionnelle menacera de décliner.

Deuxièmement, une qualité cruciale du précariat, selon Standing, est le manque d’une forte identité basée sur le travail. La relation de travail atypique qui définit la vie professionnelle du précariat signifie que « lorsqu’ils sont employés, ils occupent des emplois sans carrière, sans traditions de mémoire sociale, un sentiment d’appartenance à une communauté professionnelle imprégnée de pratiques stables, de codes d’éthique et les normes de comportement, de réciprocité et de fraternité »  [11].

Les positions contractuelles précaires du précariat ont fait en sorte qu’il leur manque le sens d’une identité cohérente liée au lieu de travail. Cela est dû à la prévalence accrue de l’emploi à temps partiel et à court terme, du travail hors site et du travail en dehors des heures normales parmi les précaires par rapport à leurs homologues qui bénéficient d’un statut d’emploi type. Par conséquent, les membres du précariat sont moins susceptibles de se sentir membres d’une communauté ouvrière solidaire et de manquer de mémoire sociale et d’idéaux collectifs qu’a impliqué un tel sentiment d’appartenance dans l’après-guerre. La précarisation a donc entraîné la fragmentation des relations entre la classe ouvrière et ses idéaux politiques d’après-guerre, centrés sur le travail  [12]. [13]

Construire la solidarité dans les prochains mois

Sans sens collectif de classe et sans la direction d’institutions pro-travailleuses comme les syndicats ou un parti ouvrier de premier plan, le précariat crée une coalition politique peu fiable. Leur position particulièrement précaire les rend aptes à l’interpellation populiste, mais cela n’est pas associé à une allégeance particulière à gauche. Cela se reflète dans le soutien croissant des travailleurs précaires ces dernières années aux mouvements populistes de droite. Considérez le profil croissant du Rassemblement national en France, soutenu par un nombre croissant de travailleurs sous contrat à durée déterminée (la forme d’emploi atypique la plus répandue en France), ou la base de soutien de Trump en 2016 parmi l’ancien précariat industriel de la ceinture de rouille américaine (région frappée par la désindustrialisation).

Il y a des leçons à tirer de l’activité politique récente des travailleurs précaires qui doivent être prises en considération alors que la gauche tente de réinventer le possible dans le monde post-pandémique. La droite a réussi à exploiter l’insécurité et l’anxiété des employés précaires en s’adressant directement, quoique faussement, à leurs intérêts. Pendant tout ce temps, les principaux partis de « gauche » comme les démocrates ou le NPD ont dérivé vers le centre, devenant de plus en plus indistincts des partis du capital.

Il convient de prêter attention à ces tendances au cours des mois et des années à venir, afin de garantir que les travailleurs et les travailleuses qui occupent un emploi précaire ne soient pas laissés pour compte. Plus d’efforts que jamais doivent être déployés pour organiser les travailleurs et travailleuses vivant des relations de travail atypiques. Ça ne sera pas facile. Il y a un mois, la syndicalisation des coursiers Foodora aurait été un brillant exemple d’organisation autour de l’emploi précaire. La récente annonce que le statut d’emploi pour la livraison de nourriture, qui s’appuie sur un faux travail indépendant d’emploi type, se retirerait du Canada, rappel brutal que la mobilité du capital et la menace connexe de fuite des capitaux demeurent un obstacle important à l’avancement de la classe ouvrière. Il y aura plus que jamais besoin d’instruments de solidarité et d’organisation pour contrebalancer le pouvoir structurel du capital.

Le moment politique actuel est marqué par une grande incertitude. Les gouvernements des États capitalistes, dont le Canada, ont montré leur volonté d’engager des dépenses extrêmement déficitaires pour répondre à un certain niveau de besoins humains. Cela représente une rupture dramatique avec l’orthodoxie néolibérale, et on ne sait pas actuellement comment le capital et ses partis affiliés réagiront, bien que l’histoire suggère l’imposition de mesures sévères d’austérité. Pendant tout ce temps, la crise actuelle a mis à nu les failles de classe qui définissent l’économie néolibérale. L’empressement des entreprises à rouvrir a souligné pour les travailleurs et les travailleuses que les intérêts de leur patron ne sont pas les leurs. Si l’incertitude du moment a suscité de l’inquiétude des deux côtés du spectre politique, elle en a également fait un moment propice à repenser le statut d’emploi type possible. Les limites du possible, cependant, ne seront pas modifiées en faveur des travailleurs si les questions abordées ici ne sont pas prises en compte. Ceux et celles qui ont déjà un emploi précaire et ceux et celles qui risquent d’être absorbés dans les rangs du précariat dans les prochains mois ne doivent pas être laissés pour compte.


[1Evans, Pete. 2020. “Canada Lost More Than 1 Million Jobs Last Month as Covid Struck.” CBC, April 9th, 2020.

[2Evans, Pete. 2020. “Canada Lost More Than 1 Million Jobs Last Month as Covid Struck.” CBC, April 9th, 2020.

[3Frade, Carlos, and Isabella Darmon. “New modes of business organization and precarious employment : toward the recommodification of labour ?” Journal of European Social Policy 15 (3) : 107-21

[4Harvey, David. 2005. A Brief History of Neoliberalism. Oxford : Oxford University Press.

[5Jeon, Sung-Hee, Huju Liu, and Yuri Ostrovsky. 2019. “Measuring the Gig Economy in Canada.” Statistics Canada, December 16th, 2019.

[6McaFree, Vivian. 2013. “Precarious Work : The New Reality ?” ETFO Voice, July 29th, 2013.

[7Mitchell, Michael C., and John C. Murray. 2017. The Changing Workplaces Review : An Agenda for Workplace Rights. Toronto : Government of Ontario.

[8Palmer, Bryan. 2013. “Reconsiderations of Class : Precariousness as Proletarianization.” Socialist Register 2014 : Registering Class, edited by Leo Panitch, Greg Albo, and Vivek Chibber, 51-67. London : Merlin Press

[9Standing, Guy. 2011. The Precariat : The New Dangerous Class. New York : Bloomsbury.

[10Stanford, Jim. 2020. “StatsCan says 13% of Canadians aren’t working–but the true number is more like 30%.” Toronto Star, May 9th, 2020.

[11StatsCan. 2020. “Labour Force Survey, April 2020.” May 8th, 2020.

[12StatsCan. 2019. “Temporary Employment in Canada.” May 14th, 2019.

[13Varga, Joseph. 2013. “Breaking the Heartland : Creating the Precariat in the U.S. Lower Rust Belt.” Global Discourse 3 : 430-446.

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