Tu m’as plantée, et de plus belle Geint la lettre au courriel Je n’y peux rien en vérité C’est la loi de la célérité, Fit le mél en toute fierté Tu as brûlé les étapes Charriant le Monde sous ta cape J’en suis ravi, s’éblouit l’ami Ça change la vie Mon Dieu comme c’est cruel D’avoir du plomb dans les ailes T’as qu’à booster ton mutagène Une vraie bouffée d’oxygène J’étais une messagère au caractère trempé Qui rayonnait son épopée Déleste-toi de ton passé Et épouse un Mégaoctet Ignores-tu mon histoire Moi que la Noblesse conservait dans son tiroir ? Hein ! Réminiscence dérisoire. Au risque d’attiser ton désespoir, je te dis bonsoir ! Courriel, courriel s’il te plait, une question. Manne-toi, quelqu’un va me poster Je peux quitter la rime en te la posant ? Va-s’y, t’es relou* ! - Combien de destinataires t’ont serré la main en leur faisant parvenir le message, aujourd’hui ? - Aucun ! Je suis virtuel, et toi ? - Ha ! Je ne les compte pas. Chaque matin, j’ai droit à des poignées chaleureuses, une bonne dose désopilante, et des cafés corsés. – Pour un courrier, c’est vraiment de la veine. – On peut dire ça. Je comprends, on n’a pas les mêmes valeurs. Mais je préfère être relou en contact avec le réel et l’Humain que réactif dépourvu d’interactions avec mes prochains. Allez, viens je t’offre une Kahwa !
Omar HADDADOU Journaliste
* lourd en verlan.
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