Consultez le rapport en cliquant sur ce lien
De mars 2022 à mars 2023, R.A.P. a mis en ligne un formulaire permettant aux citoyen·nes de dénoncer et documenter des publicités sexistes subies dans leur quotidien. En un an, sur 285 contributions provenant de toute la France, 87% ciblent le genre féminin. L’analyse précise de ces contributions montre que les techniques et les mises en scène observées entre 2019 et 2020 restent utilisées par le secteur publicitaire. Les secteurs d’activité les plus représentés sont ceux de l’habillement et de la parfumerie (55%) ainsi que l’hygiène et la beauté (18,5%) qui constituent à eux seuls presque trois-quart des publicités jugées sexistes dans l’échantillon. Cette prédominance annonce déjà le rôle de l’esthétisme et de l’apparence dans le « publisexisme ».
L’ensemble des stéréotypes et injonctions sexistes véhiculés par la publicité est majoritairement propagé par les images, quoique des slogans sexistes continuent d’être diffusés. Des femmes sexualisées, y sont représentées dans des postures de séduction et/ou de soumission. Elles y apparaissent en général comme mises à nues, fragmentées, infantilisées, érotisées, et réduites à être traités comme des objets plutôt que comme des sujets, Les corps représentés répondent aux mêmes normes discriminantes (minceur, blanchité, jeunesse, épilation) et/ou irréalistes (par l’emploi de mannequins et le recours systématique à la retouche photographique) que précédemment. Quand, parfois, des corps moins normés sont représentés, c’est pour être soumis à de semblables traitements sexualisants. Les hommes restent dans le rôle du sachant, fort et protecteur. Autres éléments, le modèle du couple est systématiquement hétéronormé et le partage des tâches toujours aussi genré.
Face à ces abus persistants, le rapport conclut que les mesures censées réguler l’industrie publicitaire sont insuffisantes : mentions légales, chartes de bonne conduite et instances d’« autorégulation » échouent à filtrer ou contrebalancer ces campagnes. C’est pourquoi R.A.P. préconise la création d’une autorité indépendante, dotée de réels pouvoir de régulation ; l’inscription de l’interdiction du sexisme publicitaire dans la loi ; l’interdiction de la représentation des corps (entiers ou morcelés, humains ou humanoïdes, réalistes ou caricaturés) en publicité. « Face à un publisexisme qui se perpétue et s’accommode de toutes les chartes ou comités d’éthique, il nous faut des lois. Si la publicité prétend nous transmettre des informations sur des produits, ce sont les produits qu’elle doit montrer », déclare Jeanne Guien, porte parole de R.A.P.
Introduction
Chaque jour, nous recevons des centaines de messages publicitaires. Cette pression permanente, non sollicitée, contribue à façonner nos jugements et nos représentations.
En effet, les messages publicitaires sont stéréotypés : ils recourent de façon répétitive à des repré- sentations et injonctions similaires. Lorsque ces messages stéréotypés ciblent certains groupes sociaux, ils contribuent au développement de normes, souvent caricaturales voire discriminantes. C’est notamment le cas en ce qui concerne la représentation des femmes et minorités de genre dans la publicité.
En 2019, l’association Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) a créé l’Observatoire de la Publicité Sexiste (OPS), dans le but d’enquêter sur les stéréotypes et injonctions sexistes véhiculés par la publicité (ou « publisexisme »). Réunissant et analysant des publicités observées dans toute la France pendant un an, nous avons publié un premier rapport en 2021, qui constatait que le publisexisme était un problème actuel, touchant principalement les femmes et s’appuyant sur des mises en scène stéréotypées : des corps sexualisés, épilés, blancs, minces, jeunes, en position de soumission, de séduction, d’infantilisation, de travail domestique, etc.
Entre mars 2022 et mars 2023, nous avons relancé ce dispositif, afin d’étudier la persistance de ces mises en scènes et leurs éventuelles évolutions. 285 contributions ont été envoyées sur notre formulaire en ligne (contre 165 pour le premier rapport), issues de toute la France et tirées de différents supports (affichage extérieur, réseaux sociaux, télévision, prospectus, etc.). Sur la base de ces contributions, ce nouveau rapport montre que l’industrie publicitaire ne parvient pas à réformer ses pratiques sexistes. En effet, les mises en scène observées entre 2019 et 2020 restent utilisées. De plus, certains efforts consentis par cette industrie (notamment, le fait d’inclure des mannequins non blanc·he·s ou non maigres) tendent à renforcer le publisexisme, en appliquant ces mises en scène à de nouveaux groupes sociaux, devenus de nouvelles cibles marketing.
Parce qu’à l’heure actuelle, rien ne nous protège de ces pratiques, nous concluons ce rapport en présentant nos revendications, pour en finir avec ces agressions sexistes quotidiennes et banalisées.
Consultez le rapport en cliquant sur ce lien
https://antipub.org/wp-content/uploads/2023/11/RAP-SEXISME-PUB-FINAL.pdf
https://antipub.org/rapport-sexisme-dans-la-publicite-francaise-2/
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