Par ailleurs, le regroupement constate que la composition du Conseil consultatif québécois des TI ne reflète pas la pluralité des acteurs du milieu. De fait, aucune des 17 organisations de la société civile réclamant une enquête publique n’a été contactée par le SCT pour être partie prenante de ce comité. Ainsi, le gouvernement se prive volontairement de l’ensemble des intervenants qui peuvent discuter des problèmes et des solutions aux contrats informatiques, non seulement les organisations syndicales de la fonction publique et parapublique, mais aussi tous ceux qui réclament un débat public sur cet enjeu crucial pour les finances publiques et l’avenir de l’informatique au gouvernement du Québec et de l’impact du numérique dans les services publics.
Ce nouveau comité ne doit pas devenir un cercle d’influence pour la planification stratégique des investissements en informatique du gouvernement, lesquels totalisent annuellement près de 3 milliards de dollars. Le Conseil consultatif québécois des TI n’est pas sans rappeler la mise en place d’un comité similaire en 2004 au Ministère des Transports (MTQ) avec des acteurs du privé. On se souviendra que ce club fermé avait tissé sa toile de réseautage jusqu’en 2010, année où furent découverts les scandales de collusion et de corruption de l’industrie de la construction. Rappelons que cette pratique, décriée dans les médias, permettait aux firmes de génie-conseil de s’installer au sein du MTQ et ainsi jouer un rôle déterminant dans la façon dont étaient octroyés les millions de dollars investis dans les routes et les infrastructures du Québec.
Le regroupement rappelle, qu’au fil des ans, les pratiques dans les TI sont demeurées inchangées : absence de concurrence, donc présence des mêmes firmes qui se séparent la majorité des contrats publics ; dépassements de coûts ; retards dans les échéanciers de livraison ; et dépendance du gouvernement envers les firmes privées. Les indices témoignant de la perte de contrôle sur les dépenses en technologie de l’information se sont multipliés dans les dernières années. Le recours aux sous-traitants pour des travaux récurrents en informatique coûte jusqu’à deux fois plus cher en moyenne que le personnel à l’interne.
Le regroupement des organismes de la société civile réclamant une enquête publique dans les technologies de l’information est composé de :
Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Association Science et bien commun
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Centre Justice et Foi/Revue Relations
Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC)
Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics
Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
FACIL, pour l’appropriation collective de l’informatique libre (FACIL)
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Hackons la corruption
Ligue des droits et libertés
Regroupement des organismes communautaires de la région 03
Réseau québécois d’action communautaire autonome
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)