La classe politique américaine et en particulier la caricature sur deux jambes qui sert de président du pays, refuse de croire à la responsabilité israélienne dans cette affaire.
« Tout est possible, mais je n’y crois pas », a clamé le milliardaire.
Mais un responsable américain dont on ignore l’identité a affirmé sans détour : « Ces appareils devaient sûrement servir à espionner le président Donald Trump ».
Ce qui est très plausible, en effet.
Ce responsable regarde la réalité en face. Bien entendu, Tel-Aviv a nié avec la dernière énergie toute implication.
On ne peut être certain de sa culpabilité tant que la responsabilité du gouvernent israélien n’est pas formellement prouvée.
Mais la vivacité colérique de Donald Trump à réfuter toute responsabilité israélienne dans cet espionnage en règle est suspecte. Elle ressemble à celle d’un époux qui découvre que sa femme bien-aimée le trompe et qui, par dépit et pour éviter de perdre la face devant ses amis, nie les faits avec la dernière vigueur. L’appui américain à l’État hébreu tourne à la caricature.
Ce fait divers comique débouche toutefois sur des interrogations sérieuses.
Par exemple, est-ce la première fois qu’une telle manœuvre arrive ? Si non, les responsables politiques américains en ont-ils eu connaissance et choisi de cacher ces magouilles par fidélité fanatique envers Israël ? Ces responsables et des agents du Renseignement, au courant d’éventuelles manipulations israéliennes, se sont-ils trouvé muselés par de hauts gradés de la Maison-Blanche ? Jusqu’où ira la complaisance de la direction américaine envers Israël ?
Le même genre de questionnement intervient à propos d’Ottawa dans ses relations privilégiées avec Tel-Aviv. Quand on sait à quel point le gouvernement Trudeau est pro-israélien (comme l’illustre la récente affaire Hassan Guillet) tout comme son prédécesseur conservateur Stephen Harper, ce genre de combine a pu se produire ici aussi. Il faudrait vérifier. Un beau sujet pour le journalisme d’enquête...
Si l’implication israélienne était démontrée dans cette histoire, cela prouverait à quel point la direction de l’État hébreu pense pouvoir se permettre n’importe quoi à l’égard de ses alliés occidentaux, du moins de certains d’entre eux. Elle représenterait un sommet dans l’insolence. Mais ce mépris est sans doute justifié en ce qui concerne les classes politiques de ces États protecteurs qui semblent disposées à avaler de multiples couleuvres si elles revêtent une teinte israélienne.
Jean-François Delisle
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