Le gouvernement libéral n’a pas attendu la Commission sur la révision des programmes pour commencer à amputer les mesures et programmes destinés aux personnes assistées sociales. En plus du Supplément pour le retour au travail, qui est passé au couperet en août dernier, on a aboli en catimini le programme Alternative Jeunesse visant à soutenir les moins de 25 ans dans leurs démarches d’intégration en emploi. « Aucun nouveau participant n’est admis à Alternative Jeunesse ; ces jeunes sont privés d’un soutien financier supplémentaire, ce qui compromet les efforts de milliers de jeunes pour s’en sortir. Devant cet appauvrissement programmé, nous demandons au gouvernement de mettre en place rapidement un nouveau programme qui mise sur l’aide financière supplémentaire, le volontariat, la flexibilité et l’accompagnement personnalisé » affirme Tristan Ouimet-Savard, du Regroupement des Auberges du coeur du Québec.
Julie Nicolas, directrice du RACOR en santé mentale, témoigne que « cette année, le budget alloué au Programme d’aide et d’accompagnement social (PAAS-ACTION) sera amputé de 12.5% passant de 16 à 14 millions $. Concrètement, ce sont des centaines de personnes éloignées du marché du travail et vivant avec des problèmes physiques et mentaux, partout au Québec, qui sont privées d’une opportunité d’intégration sociale significative leur permettant d’améliorer leurs conditions de vie et leur santé ». Mme Nicolas précise que les personnes en situation de handicap sont particulièrement visées par les compressions menées actuellement à Emploi-Québec alors que les nouvelles demandes pour des Contrats d’intégration au travail (CIT), qui favorisent l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées sur le marché régulier du travail, sont actuellement suspendues.
Les rumeurs de nouvelles coupures ébruitées récemment dans La Presse ne sont donc pas une surprise pour les membres de la Coalition, elles sont toutefois très alarmantes. Amélie Châteauneuf, porte-parole du Front Commun des personnes assistées sociales du Québec questionne les choix politiques du gouvernement : « Le premier ministre a affirmé que tout le monde devait faire sa part face à la situation des finances publiques. Mais pourquoi ne s’attaque t’il pas à l’augmentation des inégalités de revenus et à la concentration de la richesse ? Il est inadmissible que le gouvernement fasse de nouvelles coupures dans le revenu déjà insuffisant des personnes assistées sociales ; il faut plutôt renforcer le soutien financier et humain à l’aide sociale. Il a été démontré que l’augmentation des revenus des personnes les plus pauvres permettait à l’État de sauver de l’argent, notamment à cause d’une baisse importante des coûts en santé. ».
La Coalition pour l’accessibilité aux services dans les Centres locaux d’emploi réunit différents groupes communautaires préoccupés par les droits des personnes qui reçoivent de l’aide de dernier recours ou qui en font la demande. Elle travaille sur l’amélioration des communications aux prestataires et demandeurs-euses, et l’humanisation des services du ministère.
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