La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, réagit ainsi à l’annonce du ministre Lionel Carmant concernant le projet Agir tôt.
« Essentiellement, accompagner adéquatement des milliers d’enfants et leur famille demandera beaucoup de ressources. D’ailleurs, le ministre annonce aujourd’hui l’ajout de professionnels du réseau de la santé et des services sociaux ».
Des dizaines de milliers d’enfants touchés
Rappelons que selon l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2017, 11,1 % des enfants de moins de cinq ans présentent des troubles de développement cognitif et langagier, c’est-à-dire près de 49 000 enfants. « Selon le ratio d’un intervenant pour 40 enfants, déjà annoncé par le ministre, c’est plus de 1 200 intervenants supplémentaires dont nous aurions besoin pour les équipes en CLSC seulement. Donc, même si nous approuvons la volonté du ministre de rehausser le nombre d’intervenants à 800, ce dernier doit être conscient qu’il reste encore un bout de chemin important à parcourir », de dire Sonia Ethier.
« Les ressources doivent également être suffisantes dans le réseau de l’éducation et dans les services éducatifs à la petite enfance, tant en milieu familial qu’en CPE, si nous voulons assurer la continuité des services pour les enfants qui ont des besoins particuliers. L’aide doit être présente partout où ils se trouvent », ajoute la présidente de la CSQ.
Une prise en charge qui doit suivre
Pour la leader syndicale « repérer les difficultés c’est une chose, répondre aux besoins en est une autre. Il faut que les enfants, une fois que leurs difficultés sont identifiées, soient pris en charge rapidement ».
Sonia Ethier invite également le gouvernement à faire preuve de prudence quant au traitement des données pour assurer la confidentialité de celles-ci et pour éviter que les enfants éprouvant des troubles soient étiquetés et marginalisés.
Miser sur le public
D’autre part, la présidente tient à faire une mise en garde importante : « Il est nécessaire que l’expertise à laquelle on recourra dans ce projet provienne des réseaux publics. C’est essentiel pour préserver la prise en charge sociale de l’enfant dans une perspective de prévention et pour garantir à tous les enfants une accessibilité aux services ».
Ajouter et non remplacer
Enfin, Sonia Ethier rappelle que le gouvernement précédent avait promis d’injecter 190 millions de plus en éducation entre 2018 et 2021 dans le programme de dépistage précoce Partir du bon pied au préscolaire et en première année du primaire : « Pour nous, il faut absolument que la CAQ maintienne le financement de cet engagement en milieu scolaire. Car il ne faudrait surtout pas que le projet Agir tôt présenté aujourd’hui remplace ce programme. Ceux-ci doivent s’inscrire en continuité », conclut Sonia Ethier.
Un message, un commentaire ?