Ils réagissaient ainsi à l’attaque contre la liberté de négociation des conditions de travail des employés municipaux, prévues dans le « pacte fiscal 2016-2019 » entre le gouvernement du Québec et les municipalités du Québec. Les maires membres de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ont accepté ce pacte à 80% hier soir à Lévis.
Les mesures d’austérité ont amené une réduction de 350 millions de dollars que le gouvernement versait aux municipalités, et en retour, le gouvernement leur donne le droit absolu de décréter les conditions de travail de leurs employés municipaux.
« Déjà la loi 15, contestée devant les tribunaux, permet aux municipalités de piger dans les régimes de retraite négociés librement, voilà maintenant qu’ils s’en prennent à nous en bafouant à nouveau notre droit constitutionnel de pouvoir négocier librement », de déclarer Laurie Savard du CPSM.
L’ensemble du monde syndical considère ce Pacte comme un abus de droit enlevant toute capacité de négociation à l’une des partie au profit d’une autre en plus de mettre en péril la capacité des villes à livrer elles-mêmes des services et effectuer à l’interne ses travaux. Ce changement nous ramène au même contexte qui a engendré la corruption et la collusion, révélées lors des audiences de la commission Charbonneau dernièrement.
« Le gouvernement, à la demande de quelques maires, a décidé de continuer à passer les employés municipaux du Québec au tordeur, mais nous ne le laisserons pas faire. Il n’y a aucun des syndicats que nous représentons dans la région qui acceptera de négocier avec une arme sur la tempe », a déclaré Yanick Proulx de la FTQ.
Il faut combattre le préjugé véhiculé à l’effet que les employés municipaux sont surpayés. Pourtant, la rémunération des employés municipaux, notamment en ce qui a trait aux ouvriers spécialisés, peine à rivaliser avec des emplois comparables dans le secteur privé et l’industrie de la construction.
« Présentement, 84 % des conventions collectives dans le secteur municipal sont signées, et environ 98 % d’entre elles ont été signées sans conflit de travail. » conclut Yanick Proulx.