Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Amérique centrale et du sud et Caraïbes

La leader indigène Nemonte Nenquimo parle de la lutte pour défendre l’interdit d’extraction du pétrole en Amazonie équatorienne dans le futur

Mons message est que la forêt et Mère nature sont importantes. Nous devons les aimer, nous lier à elles. Nous devons revenir aux liens, soigner nos corps parce que nous donnons la vie. Je vous apporte le message que nous les peuples indigènes sommes minoritaires mais nos territoires sont plus grands, comme notre diversité et nous allons donner vie à la planète.

Democracy now, 14 octobre 2024
Traduction, Alexandra Cyr

Note préliminaire : la parole de Mme Nenquimo est ici traduite depuis la traduction anglaise (américaine) de une langue non identifiée. A.C.

Amy Goodman : (…) Nous examinons le vote du peuple de l’Équateur qui dans un référendum a réussi à faire interdire le pompage de pétrole dans la forêt tropicale du Parc Yasuni. Mais voilà que le nouveau Président, tout juste élu, M. Daniel Noboa, a déclaré que son pays était « en guerre » contre des gangs violents qui « ne sont plus dans la même situation que celle d’il y a deux ans ». Il a aussi dit que le pétrole du Parc Yasuni pouvait aider à financer la guerre contre les cartels de la drogue. Les militants.es et les indigènes se disent préoccupés.es par cette déclaration. Leur victoire avait pourtant été citée en exemple de l’utilisation du processus démocratique pour faire en sorte que le pétrole reste dans le sol.

Pour y voir plus clair, nous sommes avec une personne qui a aidé à la direction de cette lutte pour le référendum et plus encore. Mme Nemonte Nenquimo a reçu le prix de leader Waorani de l’Amazone de l’Équateur. Elle a fondé, avec d’autres le groupe « Premières lignes de l’Amazone » et « l’Alliance Ceibo ». Elle a publié récemment un article dans The Gardian intitulé «  Ecuador’s president won’t give up on oil drilling in the Amazon. We plan to stop him – again  ».

Elle vient aussi de publier ses mémoires intitulés : «  We Will Be Jaguars : A Memoir of My People », dans lequel elle écrit : « Au fond de moi-même j’ai compris qu’il existe deux mondes ; un où se trouve notre feu et sa fumée (près duquel) je tourne le manioc en miel dans ma bouche, où les perroquets répètent « Mengatowe », où ma famille m’appelle Nemonte, mon véritable nom qui signifie beaucoup d’étoiles. Et il y en a un autre où des personnes de race blanche nous surveillent du haut du ciel, le cœur du diable était noir ; il y avait quelque chose appelé « compagnie pétrolière » et les missionnaires m’appelaient Inés ».

Donc, pour creuser le sujet, Nemonte Nenquimo est ici dans nos studios de New York accompagnée de partenaire et co-auteur, Mitch Anderson qui est le fondateur et le directeur exécutif de « Amazon Frontlines. Il a longtemps travaillé avec les Premières nations de l’Amazone et défends leurs droits.

Soyez les bienvenus à Democracy Now. C’est un honneur de vous rencontrer. Nemonte, pour commencer, je voudrais que vous nous disiez votre nom. Parlez-nous aussi des nations indigènes, de vos origines, de la terre où vous avez vécu en Amazonie en Équateur.

Nemonte Nenquimo : Bonjour à vous tous et toutes.

Mon nom est Nemonte Nenquimo. Je suis une Waorani, dirigeante, mère qui vient du territoire Waorani à Pastaza en Équateur. Toutes les femmes amazoniennes en général sont sur les lignes avancées de défense. Elles donnent leur vie parce qu’elles sont plus respectées et que nous nous préoccupons pour nos fils et nos filles. Nous voulons que nos filles aient leur propre espace de vie, l’eau, la terre, les connaissances, les valeurs, les plantes, les animaux, pour que nous vivions bien libres et dans la dignité. En ce moment, tous les jours notre territoire est menacé. Pourquoi, nous les femmes devrions-nous être menacées sur notre propre territoire ?

C’est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre sur la résistance, à propos de mon enfance, depuis le point de vue d’une enfant. J’ai grandi entre deux mondes. Les missionnaires nous parlaient du salut de notre âme en disant que nos croyances étaient mauvaises. Le pétrole est arrivé sur notre territoire avec le vol des hélicoptères et des promesses de développement. Ils ont fait beaucoup de dommages. Ils ont détruit notre eau. Ils ont contaminé notre population et nous ont séparé de nos savoirs et de nos valeurs. Les gouvernements et les grandes organisations sont arrivés pour nous dire qu’un parc national serait installé et en même temps, ils ont rendu les choses pires encore et ils se sont emparé de notre territoire.

La lutte que nous avons menée est très importante et je voudrais en donner le contexte. C’est une longue histoire avec tous ses détails. Mais, pour moi c’est très important. Comme le disait mon père : « Ma fille, moins les gens connaissent la jungle plus ils ont d’argent pour la détruire ». Mon histoire et notre culture sont orales. Avec mon mari Mitch j’ai voulu la livrer par écrit pour que le monde puisse comprendre comment nous vivons, nous les peuples indigènes liés à Mère Nature avec amour et respect.

Donc, c’est une histoire de résilience, de résistance pour que les autres peuples du monde puissent connaître la véritable histoire des peuples indigènes, de tous les peuples indigènes qui vivent une grande menace, une gigantesque menace parce le système d’ici atteint nos territoires jours après jours. Donc, ce message est très important. Vous pouvez lire le bouquin. Vous pouvez en être touchés.es et ouvrir vos cœurs, prendre un véritable engagement à agir.

Qu’est-ce que je tente de vous dire ? Vous ici, les communautés et la société civile vous devez ouvrir vos cœurs et condamner les compagnies qui continuent à investir dans ce qui mutile nos territoires qui les extermine comme nos connaissances et notre culture. Donc, à partir d’ici nous devons commencer à nous rééduquer à ne pas consommer ce qui détruit notre santé, à nous reconnecter à Mère Nature, nous reconnecter spirituellement, à aimer Mère Nature pour nous guérir. Voilà ce qui est important.

A.G. : Je veux que nous parlions de la bataille que vous avez menée pour faire adopter cette loi en Équateur. Mais, d’abord, le titre de votre livre qui vient juste d’être disponible est : We Will Be Jaguars : A Memoir of My People, aux États-Unis. En Europe où il vient aussi juste de sortir, ce n’est pas la même chose, c’est : We Will Not Be Saved. Pouvez-vous expliquer la différence ?

N.N. : Donc, j’ai grandi dans deux mondes différents. Les évangélistes venaient sauver nos âmes mais ils ont apporté les maladies dont la polio. Nos grands-parents, mes grands-parents et une de mes tantes en sont morts. Les compagnies pétrolières sont aussi venues disant qu’elles allaient développer nos vies dans nos communautés mais elles les ont détruites. Et encore maintenant, elles contaminent nos territoires et nous apportent des maladies. Les gouvernements et les grandes compagnies viennent avec les mêmes intentions, sans rien comprendre (à notre mode de vie).

C’est à cause de cela que j’ai tenté de dire « Nous ne serons pas sauvés.es » et cela aussi longtemps qu’ils n’écouteront pas les peuples indigènes, leur vision globale du cosmos. Parfois ils arrivent avec les structures propres à l’homme blanc pensant qu’elles sont meilleures, qu’ils ont de meilleures idées. Ils apportent des propositions de développement et causent des destructions. C’est ce que je tente de dire parce c’est ce que j’ai vécu depuis mon enfance dans la confusion et mon peuple, mon peuple était très directement lié spirituellement à la nature qui guérit. Mais les missionnaires parlent de nous sauver et disent que notre lien fort avec la nature est mauvais. C’est donc ce qu’ils sont venus faire : détruire.

C’est pour cela que j’ai choisi ce titre. Ils ne peuvent continuer à traiter les peuples indigènes comme s’ils étaient ignorants, comme si nous n’avions aucune connaissance. Pendant des milliers d’années les indigènes ont possédé leurs savoirs, ils ont respecté Mère nature, aimé la terre. Si nous les femmes somment la terre et s’il la maltraite, la détruise, comment allons-nous leur donner la vie ? Comment allons-nous les nourrir ? C’est ce que j’essaie de dire.

We Will Be Jaguars. Dans notre culture le jaguar est un dieu. Il nous aide, dans nos rêves à voir que nous devons prendre soin de notre territoire. Si nous mourrons, nous continueront à vivre spirituellement comme le jaguar qui entoure nos territoires et les défend. Donc, comme femme waoranie diriger la lutte contre le gouvernement, contre le pétrole, c’est dire : « Nous serons des Jaguars, prêts.êtes, toujours à nous défendre pour nos enfants et vos enfants et pour la planète ». Voilà pourquoi j’ai écrit que nous serons tous et toutes des jaguars.

Ce livre est très spécial. (Il espère) que tous et toutes autour du monde peuvent apprendre le respect et que nous pouvons travailler ensemble contre les changements climatiques. Pendant qu’ils parlent de changements climatiques ils n’avancent aucune solution. Ils ne font que promettre. Ce sont les mêmes politiciens.nes, les mêmes représentants.es qui prennent les décisions. Il n’y a pas de place pour que les femmes amérindiennes puissent agir, pour occuper un espace ensemble.

A.G. : Mitch Anderson, vous êtes le co-auteur de ce livre et le partenaire de Nemonte. Vous avez 2 enfants, un de 9 ans et un de 3 ans. Nemonte vient de nous expliquer ce que signifie We Will Not Be Saved e de même à propos de We Will Be Jaguars. Comme Américain, né dans la Baie de San Francisco, pouvez-vous nous expliquer pourquoi We Will Not Be Saved n’est pas le titre de ses mémoires aussi aux États-Unis ?

Mitch Anderson : Au point de départ, quand nous avons commencé à écrire ce livre Nemonte et moi, nous avons proposé We Will Not Be Saved comme titre. Nemonte, dans ce livre décrit son expérience de petite fille qui voit arriver les missionnaires qui parlent de ce Dieu blanc dans le ciel qui essaie de sauver les âmes de la population, donc ce titre nous semblait approprié. Elle décrit aussi les maux que cela a causé. Et en fait, au cours de sa vie, et elle le décrit dans le livre, elle a eu connaissance de la mentalité d’arrogance de ces étrangers.ères que le peuple Waorani appelle cowori, qui sont arrivés.es sur leur territoire en promettant de sauver leurs âmes, de le développer et qui ont fait tant de mal. Et donc, au Royaume Uni le titre est We Will Not Be Saved.

Mais quand nous avons publié le livre aux États-Unis je pense qu’ils (les éditeurs) voulaient un titre un peu moins confrontant, un peu plus optimiste je dirais. Mais We Will Be Jaguars est aussi un titre puissant parce que Nemonte décrit dans ce livre le lien de son peuple avec les esprits du jaguar. Et même si les compagnies pétrolières, les gouvernements et les missionnaires tentent de changer son peuple, de lui faire mal, il restera un jaguar dans cette vie, protégeant leur terre, et dans la vie après la mort protégera ce même territoire qu’il protège en ce moment.

A.G. : Je voulais revenir à ce qui s’est passé l’an dernier en Équateur dans la forêt tropicale où se trouvait Nemonte. Le 20 août 2023, il y a eu un vote en Équateur qui interdisait tout futur forage dans le Parc national Yasuni. En octobre, M. Daniel Noboa a été élu à la présidence, environ une année plus tard donc. Vous avez été une des leaders qui s’est battue pour que ce parc soit protégé. Décrivez-le-nous et parlez-nous du mouvement que vous avez dirigé et comment M. Noboa a changé de position.

N.N. : Le parc Yasuni est un territoire ancestral Waorani. C’est aussi un des endroits de la planète qui possède le plus de diversité. Il lui donne de l’oxygène. Pour réussir, les peuples autochtones se sont alliés entre eux puis avec des activistes, des réalisateurs.trices de cinéma et des étudiants.es. Nous avons fait comprendre aux gens des villes, à la société civile, son importance et aussi que partout où il y a eu de l’exploitation pétrolière dans notre pays, il n’y a pas eu de développement. Il y a eu plus de corruption, plus de problèmes et de morts. C’était très évident. Les sociétés ont compris que la protection était importante, qu’il fallait conserver ce territoire pour le futur. C’est pour cela que nous avons mené la bataille.

Je dirige aussi Amazon Frontlines. Avec d’autres organisations nous avons réalisé un film pour que les gens voient l’importance de la forêt tropicale du Yasuni non seulement pour le peuple Waorani mais pour tous les peuples de la terre. Et nous avons gagné le référendum ! Nous avons réussi à convaincre toute la population du pays qui a voté OUI en faveur de la vie. J’ai ressenti la puissance de ce signe : les gens des villes ont ouvert leur conscience, leur cœur et ont vu que le plus important était la vie. Nous avons gagné. Mais le Président n’est pas à la hauteur. Il devrait déjà avoir commencé à démanteler et fermer (le site). Nous les peuples indigènes, nous en avons assez.

A.G. : Laissez-moi vous interrompre un moment. Donc, d’abord vous avez fait adopter la loi ce qui a demandé une énorme mobilisation de toute la population du pays. Quelle était la position de M. Noboa durant la campagne électorale, après l’adoption de cette loi ? Elle bénéficiait d’un soutien tel que pour gagner son poste il devait la soutenir aussi n’est-ce pas ?

N.N. : Exact. Durant la campagne électorale M. Noboa s’est engagé à respecter le parc Yasuni. Mais une fois élu, il s’est désisté. Je dois dire que j’ai vu les politiciens.nes, pas seulement M. Noboa, faire de belles promesses durant les campagnes à la Présidence mais aussitôt élus.es le courage et la bravoure ne les étouffent pas et les droits des peuples autochtones, ceux de la nature, ne sont jamais pris en considération. C’est pourquoi les peuples autochtones sont unis prêts à confronter (ces politiciens.nes). Notre territoire c’est notre foyer. C’est un espace de vie pour l’avenir et pour les peuples de la terre. Notre territoire ne sera jamais à vendre.

A.G. : Donc, en ce moment, le Président dit que le pays a besoin d’argent pour combattre les cartels de la drogue qui trafiquent en Équateur. Sa façon d’avoir cet argent c’est de permettre à des compagnies étrangères d’extraire plus de ressources dans le pays. Qu’elle est votre réaction Nemonte ?

N.N. : Oui, il parle d’économie mais un jour il n’y aura plus de pétrole. Ça n’assure pas l’avenir. Le Président Noboa doit faire attention. Il doit assurer l’avenir. Il doit présenter des opportunités. Il devrait jouer un rôle plus important dans le monde pour provoquer des changements et laisser le pétrole dans le sol, présenter des alternatives, sortir de la mentalité consumériste, arriver à une autre forme de mentalité, un changement pour envisager ce qui pourrait être généré dans le futur et comment les peuples indigènes sont respectés, comment Mère nature l’est aussi pour mettre fin aux changements climatiques pour le monde. Mais souvent, les leaders ne pensent pas à ça. Ils et elles ne veulent que de l’argent et n’ont pas de solution. Ce n’est pas une solution justement pour les générations à venir. M. Noboa est favorisé ; c’est un jeune président qui pourrait changer le monde.

A.G. : Donc, comment allez-vous provoquer ce changement ? Vous êtes une leader Waoroni. Vous êtes une des leaders du mouvement qui a réussi à faire adopter cette loi mais qui a pris une autre direction. Comment allez-vous provoquer cela ?

N.N. : Je pourrais dire que n’importe quelle société doit agir. Ne laissez pas les premiers peuples mener seuls la lutte pour la vie. Ce que nous faisons, c’est la solution. Nous sommes aux premières lignes. Donc, les gens d’ici (aux États-Unis), doivent commencer par ne plus investir dans des compagnies qui endommagent le territoire, la forêt dans toute l’Amérique latine. Ensuite, n’investissez plus dans la propagande qui veut que le pétrole soit la solution, mais dans celle qui cherchent une alternative à cette énergie. Et en plus, les mentalités doivent changer, cesser de consommer de plus en plus de choses nuisibles. Par le mot changement, je veux dire d’ouvrir vraiment son cœur, de se relier de nouveau avec Mère nature, de se relier spirituellement, de guérir à nouveau. Ça c’est la solution. Les gens des villes d’ici continuent à consommer ; c’est une honte. Cela va affecter l’Amazone pendant que nous les premiers peuples somment sur les lignes de front.

Assez, c’est assez. Nous ne cesserons pas de nous battre. Nous allons continuer à nous tenir debout. Nous serons sur le front comme des combattants.es, des jaguars. Mais, ici, aussi longtemps qu’il n’y aura pas de changements, aussi longtemps que la consommation dure, l’Amazone en sera affectée. Même si les pétrolières ne viennent pas, l’effet sera là. Donc, pour moi, le travail ici, c’est de faire pression sur les hommes et les femmes politiques, sur les compagnies, de ne pas consommer ce qui fait du mal mais de soigner et guérir dans les villes.

A.G. : Vous êtes ici au beau milieu d’une campagne électorale présidentielle aux États-Unis. C’est peut-être le plus important. Il y a deux partis principaux, les Démocrates et les Républicains. À propos de l’immigration, ils rivalisent entre eux ; ils sont d’accord sur plusieurs points comme fermer la frontière aux immigrants.es venant du Mexique et des pays du sud dont l’Équateur. Pouvez-vous faire un lien direct avec la destruction environnementale, la pauvreté, la violence (dans leurs pays), qui poussent des milliers de gens de l’Équateur et de toute la région de l’Amazone à quitter leurs terres, leurs pays ?

N.N. : Je pense que cela est survenu souvent au cours des dernières années parce que le climat de crise dans le monde est très sérieux. Et nous ne devons pas laisser cela arriver. Nous devons éveiller les consciences de la population dans la ville.

Pourquoi y a-t-il des gens malheureux ? Les gens quittent leurs pays parce ce système de consommation ici, provoque des conflits armés et ce n’est pas qu’en Équateur. Ça provoque l’extraction du pétrole parce que le monde entier en a besoin pour son pillage. Le besoin d’argent est là.

C’est pourquoi nous devons y voir, équilibrer, nous reconnecter, sentir à nouveau la paix que nous voulons pour nos sociétés parce que Mère nature souffre de ces phénomènes qui nous affectent tous et toutes. Mais les gens ne s’en rendent pas compte. Les politiciens.nes avec leur grand pouvoir ne s’en rendent pas compte ; ils et elles sont déconnectés.es, ne sont plus en lien avec Mère nature, ni avec leur spiritualité. Il n’y a pas d’amour dans leur cœur, absolument aucun amour.

Donc, nous les gens, la société, devons-nous rassembler, socialiser, nous unir parce que nous sommes capables de résoudre ce problème. Nous n’allons pas laisser le gouvernement prendre les décisions dans notre propre maison. Nous n’allons pas laisser le gouvernement nous diriger, diriger nos territoires. Donc cette responsabilité nous revient à tous et toutes. C’est ce que je tente de dire. La responsabilité n’est pas que celle des peuples autochtones.

Pourquoi devons-nous vivre sur notre territoire en étant chaque jour menacés.es. Le système ne s’arrête pas, les mentalités ne changent pas, le cœur n’est plus touché profondément. Donc le travail à faire est ici dans les grandes villes. Comme femme autochtone, c’est ainsi que je vois les choses, c’est ce que je tente de dire. Comme femme autochtone, je vois que le problème n’est pas dans les territoires indigènes. Le problème est ici, dans ce système que tous ensemble nous devons arrêter. C’est le message. Tant que nous ne connaissons pas vraiment la vie, ce qui est le plus important, nous allons la détruire. Mère nature ne s’attends pas à ce que nous la sauvions mais à ce que nous la respections que nous l’aimions et la guérissions. C’est la société que nous devons soigner.

A.G. : Donc, vous voici à New York. Vous y êtes à cause de la semaine sur le climat. Vous y avez été antérieurement même si vous passez l’essentiel de votre vie en Amazonie. Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être avec des milliers de personnes dont des leaders mondiaux et de vous adresser aux Nations Unies ? Voyez-vous des progrès depuis que vous participez ainsi avec des milliers de militants.es venant du monde entier sur des enjeux liés au réchauffement climatique ?

N.N. : À titre de femme autochtone, je vis une vie collective dans ma communauté ; c’est ainsi dans chacune de nos communautés. Nous les femmes, somment sur les lignes de front parce que nous sommes préoccupées par le bien-être de tous et toutes. Nous sommes un collectif et nous nous assurons que tout fonctionne bien. Nous sommes les protectrices, les gardiennes, les mères.

Qu’est-ce que je vois pour ce qui est du changement climatique ? Quand j’arrive ici, en tant que femme autochtone, je regarde et je constate qu’il n’y a aucun espace pour nous les femmes autochtones où nous pourrions parler aux hommes et femmes politiques. Je vois un espace où les même politiciens.nes sont représentants.es, parlent, prennent des décisions quant au territoire, en extrayant des ressources tout en parlant de la manière de sauver l’environnement. Il n’y a aucune manière sérieuse de faire une place aux peuples indigènes à la table (de discussion), pour prendre des décisions, pour s’engager avec respect. Il n’y a rien. Les politiciens.nes créent leurs propres espaces, prennent leurs décisions. Ça n’arrêtera pas les changements climatiques.

Mais ce que j’observe aussi très sérieusement, c’est que les sociétés civiles relèvent leur conscience. Elles se réveillent. C’est bon signe. Comme je travaille avec des collectifs, la tâche nous appartient, comme le rôle. Nous devons nous unir avec les sociétés civiles. Nous devons faire pression sur les élus.es pour qu’ils et elles nous voient, pour ouvrir leurs cœurs, les rendre conscients.es des enjeux climatiques sérieusement. Pendant que nous les peuples indigènes, occupons un espace, présentons nos histoires ces élus.es prennent des décisions, signent des résolutions et des ententes. Pour moi ce n’est pas une solution. C’est triste.

A.G. : Mitch Anderson, vous avez étudié ces enjeux depuis des années. Au début 2000, vous étiez avec Amazon Watch. Vous avez passé beaucoup de temps, environ 15 ans en Amazonie. Avec votre partenaire Nemonte, vous avez fondé Amazon Frontlines. Au moment de revenir dans votre pays de naissance, les États-Unis, pouvez-vous observer quelques progrès ? Et comme personne pouvant voir l’Amazonie depuis votre pays, depuis le lieu où votre famille et votre communauté vivaient, jusqu’au lieu où vous vivez maintenant avec vos enfants, avec votre nouvelle communauté, qu’est, selon vous le plus grand malentendu que nous ayons avec l’Amazonie ?

M.A. : Je vis en Amazonie avec Nemonte et son peuple depuis 15 ans. La vaste majorité du pétrole extrait en Amazonie détruit les forêts et les rivières. Il est ensuite expédié en Californie pour y être raffiné. Il est ensuite distribué dans les stations d’essence dans tout le pays et aussi transformé en carburant pour les avions. Je ne crois pas que les Américains.es comprennent vraiment ce que Nemonte leur dit à propos de la consommation et du système de dépendance au pétrole ni comment cela détruit les cultures indigènes et leurs territoires.

Durant les années 1960, les pétrolières américaines ont découvert le pétrole de l’Amazonie en Équateur et au Pérou. Elles ont délibérément pris la décision d’en verser des barils et des barils dans les rivières, des millions de gallons ainsi que de l’eau usée pour épargner de l’argent. Il en est résulté une crise majeure de santé publique. En Équateur, le gouvernement de l’époque pensait que cette exploitation serait leur salut, que ça allait les sortir du sous-développement et de la pauvreté. Mais, au cours des 60 dernières années cela a créé des disparités économiques, des inégalités, de la corruption, une énorme contamination environnementale et de la pauvreté.

Je pense que Nemonte et son peuple, les jeunes militants.es du climat en Équateur ont fait une démonstration et élevé la conscience de toute la population du pays en lui racontant des histoires, en lui disant : « Vous voyez, nous vivons dans le développement du pétrole et où sommes-nous rendus.es en ce moment ? Il faut que le pétrole reste dans le sol. Nous devons protéger la forêt avec la plus grande biodiversité du monde. Nous devons réveiller nos imaginations, penser à des alternatives économiques, penser à la régénération ».

Et gagner dans le cas du parc Yasuni, de la forêt avec la plus grande biodiversité du monde, c’est ça. C’est ce modèle de démocratie climatique qui est une inspiration pour le monde entier. Avec Nemonte, à Amazon Frontlines, nous sommes un collectif de militants.es occidentaux et de leaders indigènes qui travaillons à mettre fin à l’industrie pétrolière, minière, du bois, à ne pas les laisser entrer dans les forêts, à créer des zones permanentes de protection, mais aussi avec les communautés indigènes à récupérer leurs territoires parce qu’essentiellement, elles sont les propriétaires ancestraux de presque la moitié de ce qui reste de la forêt amazonienne. Ils ne comptent que pour 5% de la population mondiale mais protègent 80% de la biodiversité de toute la planète. Les peuples indigènes sont les propriétaires de 40% des écosystèmes encore intacts sur terre.

Donc, nous avons vu à la semaine sur le climat que la société civile se réveille. Les peuples autochtones mènent la marche, ils partagent leurs histoires, leurs positions, ajoutent à leurs valeurs. Mais nous voyons aussi que les politiciens.nes, les dirigeants.es de compagnies sont encore accrochés.es au pompage jusqu’à la dernière goutte de pétrole dans les forêts et les océans. Nous ne pouvons permettre cela.

A.G. : Et comment a été cette collaboration entre vous pour écrire le livre ? Ce sont les mémoires de Nemonte mais vous avez écrit avec elle We Will Be Jaguars : A Memoir of My People.

M. A. : Vous savez, au cours de ces 15 dernières années, avec Nemonte et son peuple, avec Amazon Frontlines, l’Alliance Ceibo, nous avons gagné beaucoup de batailles. Nous avons fait reculer l’industrie pétrolière, protégé un demi millions d’acres de forêt, créé le précédent pour 7 millions de plus, aidé au mouvement pour sauver Yasuni et réussi à garder 726 millions de barils de pétrole dans le sol.

Nous continuons à recevoir des menaces. Les pétrolières et les minières et en ce moment le gouvernement de l’Équateur, préparent une nouvelle vente aux enchères pour la location de millions d’acres à l’industrie pétrolière internationale juste au moment où nous savons tous et toutes qu’il faut mettre fin à cette production. Il faut que le pétrole reste dans le sol.

Alors, Nemonte m’a expliqué que son père lui avait dit que le peuple Waorani avait toujours su que les étrangers détruisent ce qu’ils ne comprennent pas. Il lui a aussi dit qu’il était temps qu’elle écrive son bouquin pour y décrire l’histoire de son peuple, de sa résistance pour donner une chance au monde de connaitre les peuples indigènes, de comprendre leur conception de la forêt, de comprendre ce qui est en jeu. Elle m’a demandé d’être son collaborateur. Nous sommes partenaires de vie et dans le militantisme. Nous avons fondé ensemble Amazon Frontlines et l’Alliance Ceibo. Elle m’a donc demandé de me joindre à elle pour écrire cette histoire.

Elle vient d’une tradition orale. Nous avons passé des années ensemble à écrire aux petites heures du matin, au lever du soleil, en canot, en marchant dans la forêt. Je l’écoutais me raconter ces histoires. Certaines remontent à la nuit des temps, à des milliers d’années, à des centaines d’années, à ses premiers souvenirs d’enfant, de fillette. Ma mission était de concevoir, avec elle, une manière d’écrire cela avec l’esprit propre aux récits oraux des traditions de son peuple. Ce fut un magnifique processus. Et nous pensons ….Nemonte m’a dit qu’elle pense que ses ancêtres seraient fiers de l’histoire que nous avons produit.

A.G. : Nemonte, amenez-nous dans ce profond parcours. Vous nous faites pénétrer dans votre livre, We Will Be Jaguars. Dites-nous d’abord où vous êtes née en Équateur, en Amazonie, cet endroit où les missionnaires vous ont rejoint. Vous avez dit : « Les auteurs-es de notre destruction sont exactement ceux et celles qui nous prêchaient le salut ». Commencez par nous parler de votre visage et des images qui s’y trouvent. Il y a une teinte de rouge sur vos yeux d’une tempe à l’autre et quel est le sens de votre coiffure ?

N.N. : Durant mon enfance j’ai grandi dans deux univers, très jolis, magnifiques. Je voyais les missionnaires aller et venir autour de nous, nous apportant les paroles de Jésus et je voyais aussi nos grands-parents près de nous, soigner avec des plantes. J’étais une fillette très curieuse. Je voulais découvrir. Je voulais comprendre qui étaient ces gens, ces blancs.hes, et mes grands-parents. Qui étaient-ils ? Donc j’ai grandi en des temps très jolis, vraiment magnifiques parce que sur notre territoire nous vivions encore collectivement à ce moment-là. Nos chakras, nos rivières, notre mode de vie étaient libres dans ce lieu.

Le rocou (colorant d’un beau rouge orangé obtenu du fruit du rocouyer. N.d.t.) fait partie de notre culture. Nous nous peignons les yeux et le front pour nous protéger des mauvaises énergies. Mais aussi, pour les femmes, pour leur beauté. En peignant cette partie de notre visage nous annonçons notre identité, nos origines waoranies, de femme waorani.

La couronne est faite de plumes d’aras. Pour nous c’est un oiseau très sacré. Ils comptaient beaucoup pour nos ancêtres et nous y croyons toujours. Ils se tiennent à la cime des arbres, communiquent entre eux et ensuite ils planifient leur recherche de nourriture. Donc, porter cette couronne signifie que vous êtes une leader liée à sa famille qui protège sa maison et ses communautés.

Le collier signifie aussi que vous êtes une leader. Il représente le pouvoir, celui de la femme. Ça fait partie de notre culture. Il est fait de graines appelées pantomo. On en trouve beaucoup dans la jungle. Nous croyons qu’elles nous protègent des mauvaises énergies et mais aussi qu’elles nous envoient de bonnes vibrations, une bonne énergie. Nous portons ce collier pour aller aux cérémonies et aux réunions.

Ce n’est que depuis 50 ou 60 ans que nous avons des contacts avec l’extérieur, que notre culture est en contact avec le monde extérieur. Il y a maintenant de nouvelles générations et nous réfléchissons à la façon d’exposer nos connaissances ; nos grands-parents sont en train de mourir. Il faut donc que nous passions notre culture aux jeunes, aux jeunes leaders pour qu’ils et elles puissent continuer à protéger le territoire et conserver leur propre langage.

C’est donc très important pour nous de réapprendre, d’avoir notre propre système d’éducation, notre éducation traditionnelle mais en même temps, d’apprendre des autres systèmes comment utiliser nos connaissances pour protéger notre territoire où il y a encore des forêts. Si elles sont en santé, nous le seront nous aussi. Mais si la maladie les atteint, si elles deviennent contaminées nous commencerons à être malades et nous nous dissocieront de nous-mêmes, de nos savoirs, de notre langue, nous perdrons tout comme c’est arrivé à d’autres peuples qui sont disparus depuis 500 ans. Nous ne voulons pas ça. Nous voulons continuer à être des Waoranis.es avec le savoir des deux mondes en valorisant nos principes.

A.G. : Amenez-nous avec vous depuis New York. Qu’est-ce que ce retour chez-vous, en Amazonie en Équateur, va représenter pour vous ? Combien de temps va durer ce voyage ? Vous allez d’abord vous rendre à Quito, la capitale ?

N.N. : Je peux vous en parler. Pour rejoindre mon territoire depuis ici, à New York, nous devons d’abord aller à Quito. De là, nous devons prendre un autobus et voyager pendant cinq heures jusqu’à Puyo, Pastaza. Et de là, faire encore quatre heures de routes jusqu’au bout du chemin où vivent d’autres voisins Quetchuas. Ensuite nous devons pendre un canot pour descendre la rivière jusqu’où le territoire waorani commence.

Ensuite nous nous rendrons dans les communautés de Daipare, Quenahueno et Tonampare où je suis née et où j’ai grandi. Par la suite j’ai déménagé plus bas. Mon père m’a emmenée dans la jungle profonde dans la communauté de Nemompare. J’y suis encore avec mon père. C’est un endroit très éloigné où il y a de grands arbres, des arbres magnifiques, les ceibos (Erythrica crista-galli du nom scientifique. N.d.t.). Il y a aussi beaucoup d’oiseaux des perroquets et beaucoup d’autres. On peut entendre les chants des oiseaux petits et grands. On peut aussi voir les poissons, l’anaconda, le jaguar, les singes rouges qui crient dans la montagne. C’est très, très beau. En arrivant la nuit, si vous levez les yeux, vous voyez le clair de lune, c’est vraiment très beau.

Notre territoire est grand. Il y a trois provinces : Pastaza, Napo et Orellana. Nous vivons collectivement sur ce territoire. Mais une pétrolière opère dans le parc Yasuni où nos frères et sœurs Tagaeri et Taromenane vivent en autarcie volontaire.

Nous essayons de défendre nos droits, de garder nos foyers et d’avoir un espace sans extraction, sans contamination où nous pouvons vivre dans le bonheur et dans la dignité. Et tout ce que nous faisons chez-nous pour nous protéger profite aussi aux autre tribus. Nous profitons de l’oxygène. 80% de la diversité dans les poumons de tous les humains vient de notre territoire. C’est donc mon message : même si nous sommes ici à New York où ailleurs nous nous sentons en liens avec vous.

Nous devons commencer à travailler ensemble, collectivement comme femmes. Je travaille beaucoup avec les femmes de ma communauté parce que comme femmes nous sommes aux avant-postes. Nous prenons soin de nos corps, de notre santé. Donc c’est mon message. J’apporte l’esprit des femmes de la jungle. C’est pour cette raison qu’il est dans mon livre. J’espère que vous allez tous et toutes le lire pour vous reconnecter à Mère nature, à l’amour de vous-mêmes, a la spiritualité pour vous soigner ensemble, pour faire face aux menaces qui ne vont pas s’arrêter. Je suis sûre que la menace ne s’arrêtera pas. Comme femme nous devons apprendre à bien dire les choses. Femmes indigènes et non indigènes, nous devons travailler ensemble.

A.G. : Ici aux États-Unis vous venez de gagner un prix que vous allez bientôt recevoir. Le prix humanitaire Hilton de la Fondation Conrad Hilton. Ce sont deux millions et demi de dollars pour votre groupe, Amazon Frontlines. Pouvez-vous nous dire ce que cela signifie pour vous et ce que vous prévoyez en faire ?

N.N. : Cette reconnaissance est très importante pour moi. C’est très important de montrer ce que nous faisons avec nos partenaires aussi, montrer que nous pouvons fournir des ressources aux communautés indigènes parce que nous sommes sur le front à combattre les changements climatiques. Cela va nous aider à développer notre organisation, à élaborer nos structures et à nous battre contre cette menace qui est là tous les jours.

Mais si cette reconnaissance n’est pas une solution elle va nous aider à être plus visibles, à faire valoir notre lutte et à la présenter à d’autres acteurs. La menace est très forte et le peuple indigène ne peut être le seul sur la ligne de front. Donc, le monde entier doit s’assembler et lutter pour des changements dans l’avenir.

A.G. : Mitch, vous êtes co-fondateur de Amazon Frontlines. Qu’est-ce que cela signifie pour votre organisation ?

M.A. : Amazon Frontlines est une organisation d’indigènes et d’occidentaux. Pour nous ce prix est une validation de notre modèle. C’est une validation que le leadership indigène est aux premières lignes. C’est une validation de son importance comme administrateurs.trices de leurs territoires. C’est la validation par le monde qui reconnait que pour faire face à la crise climatique les indigènes doivent être vus.es, structurés.es et soutenus.es dans leur pouvoir, qu’on doit leur fournir les ressources dont ils et elles ont besoin pour poursuivre les protections contre toutes ces menaces.

Nous allons recevoir des sommes importantes. Nous allons intervenir avec ceux et celles sur la ligne de front qui sont avec les communautés qui mènent la lutte contre les industries pétrolières et minières. Nous allons aussi nous en servir, grâce à la visibilité qu’il nous donne, pour augmenter nos ressources, pour augmenter notre travail, notre impact et nous assurer que nous pouvons protéger la totalité du Haut Amazone, une des forêts contenant le plus de biodiversité dans le monde, un lieu de capture du carbone. C’est encore un puits de carbone et c’est un des endroits avec le plus de diversité culturelle de la planète. Oui, nous sommes extrêmement fiers.es, reconnaissants.es, honorés.es et humbles. Nous allons apporter ces ressources sur la ligne de front.

A.G. : En terminant, (s’adressant à Nemonte n.d.t.), pouvez-vous regarder directement la caméra et partager votre message avec le monde ?

N.N. : Mons message est que la forêt et Mère nature sont importantes. Nous devons les aimer, nous lier à elles. Nous devons revenir aux liens, soigner nos corps parce que nous donnons la vie. Je vous apporte le message que nous les peuples indigènes sommes minoritaires mais nos territoires sont plus grands, comme notre diversité et nous allons donner vie à la planète.

La menace arrive chaque jour ; elle vient du système. Notre responsabilité est collective. Les peuples indigènes, les leaders féminines indigènes ne sont pas seuls.es a devoir porter cette responsabilité. Nous devons faire alliance avec des femmes qui ne sont pas autochtones pour nous unir et agir pour notre mieux-être et celui de nos enfants.

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