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Santé

Coupures au CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent - À force de couper, on détruit !

MONTRÉAL, le 13 mai 2013 - La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) apprend à regret l’intention de l’employeur du CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent de procéder à l’abolition de 66 postes. Pour la FSSS-CSN et ses syndicats affiliés, il va de soi que ces coupures auront des impacts directs et désastreux sur les services à la population. Mais au-delà de cela, il faut remettre en cause la source du problème : les coupures en santé et services sociaux et l’obstination du gouvernement pour un retour précipité à l’équilibre budgétaire.

Des coupures qui touchent les services à la population

Devant couper 4,5 millions de dollars au budget du CSSS, la direction a décidé de procéder à l’abolition de 66 postes. « On en vient à se demander pour quelle raison les coupures tombent systématiquement sur les travailleuses et travailleurs, et donc nécessairement sur les services à la population », explique Benoît Taillefer, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent (CSN).

« Si l’employeur avait daigné nous consulter avant de couper des postes, on aurait pu trouver des solutions qui ne touchent pas les services. Pensons par exemple aux nombreux contrats donnés à des firmes externes, à la sous-traitance et à la présence de Proaction dans nos murs. Autant d’exemples de dépenses qui auraient pu être comprimées. Mais on décide plutôt de couper des postes, c’est à n’y rien comprendre ! », poursuit Mona Edma, présidente du syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent (CSN). Simplement pour le cas de Proaction, c’est un contrat d’un demi-million qui a été accordé par le CSSS. « Comment le ministre Hébert peut-il accepter que l’on dilapide les fonds publics vers des firmes privées en même temps que l’on réduise les services à la population ? », demande Nadine Lambert, vice-présidente à la FSSS-CSN.

Des coupures... encore des coupures

Un reportage diffusé la semaine dernière faisait bien état des problèmes qui résulteront inévitablement de telles coupures. Pression sur les travailleuses et travailleurs, diminution de la qualité des services, la liste est longue. S’il faut critiquer la décision de l’employeur de procéder à ces coupures de postes, il faut bien noter que le problème véritable est que le gouvernement procède une fois de plus à des coupures dans le réseau de la santé et des services sociaux. « C’est à croire qu’avec les années, on n’a toujours pas compris qu’à force de couper, on détruit ! Rappelons-nous seulement l’impact qu’a eu le départ à la retraite de milliers d’infirmières dans les années 1990. Je pense que le ministre Hébert sait très bien que le réseau ne peut subir des coupures éternellement ! » ajoute Nadine Lambert.

Pendant que l’on refuse d’aller chercher de nouveaux revenus pour l’État, notamment en imposant les particuliers les mieux nantis ou encore en augmentant les redevances minières, on poursuit sur la voie des coupures pour atteindre l’équilibre budgétaire de manière prématurée. « Les citoyennes et citoyens doivent comprendre que lorsqu’on leur parle de couper dans les dépenses, c’est nécessairement la qualité des services qu’ils reçoivent que l’on touche. Et à force de couper, on affaiblit le réseau et donne des munitions à ses adversaires. Il est grand temps de mettre nos énergies à consolider le réseau plutôt qu’à l’affaiblir. C’est ce en quoi la population est en droit de s’attendre », de conclure Nadine Lambert.

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