La grève des profs aux États-Unis : une inspiration pour les négos du secteur public.
Parmi les différents ateliers retenons ici celui concernant la grève des profs aux États-Unis ainsi que celui sur la laïcité qui sont aussi disponibles en vidéo. [1]
L’auteur et journaliste Éric Blanc a présenté l’état de la situation. Il a expliqué comment le mouvement de grèves spontanées s’est développé en Virginie de l’ouest pour s’étendre ensuite dans les autres états comme l’Arizona et l’Oklahoma qui ont voulu copier le modèle. L’organisation Labor Notes y a aussi joué un rôle important. Le personnel enseignant de la Virginie de l’ouest a réussi à obtenir une augmentation salariale de 20% et a gagné la majorité de leurs demandes comme de nouveaux revenus pour les écoles. Il a également parlé du « Shut down » du gouvernement Trump. Après un mois les syndicats ont organisé un mouvement de grève afin de réagir aux dangers pour le public causés par le fait que le personnel devait occuper un deuxième emploi afin d’assurer leur subsistance, n’étant pas rémunéré pendant la fermeture des services. Cela créait une situation dangereuse particulièrement dans le secteur aérien. Les contrôleurs aériens affirmaient avoir pris exemple sur le personnel enseignant. Peut-on s’en inspirer pour les négos du secteur public au Québec ?
Jean Trudel, ancien président de la FNEEQ-CSN, a contribué à cette réflexion en faisant le bilan des dernières négociations du secteur public. Selon lui, les organisations syndicales n’ont pas servi de bougie d’allumage comme cela aurait dû être le cas. Après le décret imposé en 2005 on s’attendait à une riposte forte comme l’avait annoncé notre direction syndicale mais cela ne s’est pas produit. En 2010, on a assisté à la plus grande mobilisation qu’on n’avait jamais eue depuis des années. 80 000 personnes avaient défilé au mois de mars à Montréal. Le résultat n’a pas été à la hauteur de la mobilisation et il n’y a eu aucun bilan de cette négociation. Cela a créé une immense déception, les gens ne croyaient plus que les syndicats pouvaient être un levier et se sont mobilisés ailleurs.
Laïcité caquiste et droits des travailleuses
Comment s’organisent les syndiquées qui risquent d’être visées par le projet de loi du gouvernement Legault sur le port des signes religieux ? Comment rendre visibles les effets de ce projet de loi sur les membres marginalisées dans des débats publics qui les concernent pourtant directement ? Ce sont à ces questions auxquelles ont voulu répondre les panélistes.
Martine Éloi, militante à la Ligue dese Droits et Libertés a expliqué que la laïcité signifie liberté de conscience et droit à l’égalité. Selon ce principe l’État ne doit pas faire la promotion de la laïcité mais doit avoir une obligation de neutralité. La laïcité n’est pas une valeur mais un moyen qui permet une liberté de conscience. Il faut aussi faire la distinction avec la sécularisation qui est un processus où la religion perd son influence dans la société. Ça a été le cas au Québec au moment où on a fait sortir les curés des chambres à coucher et de leurs pressions pour obliger les femmes à avoir des enfants. Actuellement la façon dont est traitée la laïcité équivaut à envoyer des bombes pour instaurer la démocratie.
Intervention de Marlène Figueora. On crée une représentation de l’autre, qui vise la communauté musulmane et particulièrement les femmes. Anciennement le racisme était basé sur une représentation des différences biologiques inférieures. Aujourd’hui la construction de cette représentation de l’autre s’est faite sur la base de différences culturelles. On ne tient pas compte de la diversité au sein d’une même communauté. Parmi les catholiques par exemple, il y a un courant qui interdit l’avortement et d’autres qui sont libéraux et ont une approche humanitaire. Il en va de même dans la communauté musulmane. Au final dans tous les cas c’est le prosélytisme qui est à craindre, pas le port du hijab.
Syndicats et partis politiques : liaisons dangereuses ?
"La question de la relation entre le mouvement syndical et les partis politiques fait souvent débat. Toutes les organisations n’ont pas les mêmes habitudes. La gauche syndicale a longtemps été critique de la relation de proximité du mouvement syndical avec le Parti Québécois. Avec l’ascension du parti Québec solidaire, comment penser cette relation ? Peut-on éviter les écueils passés ?"
Nous reprenons ici l’intervention de d’André Frappier, militant syndical, ex-président de la section locale de Montréal du STTP, militant à la FTQ et militant à Québec solidaire depuis sa fondation.
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