Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le budget Girard : une revue de presse syndicale et populaire

Voici un panorama des réactions des organisations syndicales et populaires suite au dépôt du budget du gouvernement Legault et du ministre Eric Girard. Nous publions les communiqués au fur et à mesure de leur parution.


Budget du Québec 2023 - Le Collectif petite enfance constate l’absence d’une vision cohérente en matière de soutien à la petite enfance

MONTRÉAL, le 23 mars 2023 - Le Collectif petite enfance constate que le Budget du Québec 2023 comporte quelques belles initiatives pour prolonger ou bonifier certaines mesures qui viennent appuyer le soutien auprès des tout-petits. Mais ces initiatives hétéroclites et non coordonnées constituent une autre occasion manquée pour le gouvernement qui n’a visiblement toujours pas trouvé la façon de décloisonner les silos entre les réseaux qui desservent les tout-petits et leur famille.

Dans un mémoire soumis au ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires, le Collectif petite enfance a demandé au gouvernement de considérer la périnatalité et la petite enfance au sommet des priorités de l’après-pandémie.

« Agir en petite enfance, dès la grossesse, permet d’offrir à tous les enfants des chances égales de développer leur plein potentiel. Agir tôt permet ainsi de s’assurer que le Québec de demain puisse compter sur des citoyens accomplis et engagés qui contribueront à bâtir une société plus prospère. Face aux défis des prochaines décennies, investir massivement en petite enfance constitue le plus important legs que le Québec puisse offrir à nos tout-petits et à l’ensemble de la société. Pour y parvenir, il est fondamental de se donner les moyens d’assurer une cohérence et une vision intégrée en petite enfance qui tient compte du continuum de développement de l’enfant. Le Québec a tout à y gagner », a déclaré Elise Bonneville, directrice du Collectif petite enfance. « Nous tendons la main au gouvernement pour l’aider à trouver la meilleure façon d’assurer une meilleure cohésion entre les acteurs qui œuvrent auprès des tout-petits et de leur famille. »

Pour lire le mémoire que le Collectif petite enfance a présenté au ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires.


Budget de la CAQ 2023 : plusieurs occasions manquées

Le sous-financement de la production télévisuelle et cinématographique locale et le manque de compétitivité des crédits d’impôt pour l’attraction de productions étrangères fragilisent le secteur privé d’investissements directs et indirects d’importance

MONTRÉAL, le 23 mars 2023 - L’Association québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son (AQTIS), section locale 514 IATSE, affiliée à la FTQ se voit déçue des annonces formulées hier par le ministre des Finances, Éric Girard, alors que le gouvernement du Québec dévoilait son budget. Bien que le gouvernement ait dédié des sommes à Télé-Québec pour la production jeunesse et culturelle et 200 millions de Dollars pour la banque d’affaires de la SODEC, qui soutiendront le secteur, l’AQTIS 514 IATSE constate que c’est loin d’être suffisant pour répondre au contexte d’incertitude économique actuel et pour favoriser la santé de l’industrie.

Le sous-financement de la production locale met à risque la santé et la sécurité des membres de l’AQTIS 514 IATSE en créant des contextes de tournages effrénés qui ne sont pas soutenables et favorisent le développement d’une précarité, tout en menant à un manque d’attractivité de la main-d’œuvre dans un secteur créatif et innovant.

Alors que les jeunes s’abreuvent de plus en plus auprès de sources numériques, la promotion de la langue française doit passer par le développement de contenus de qualité et la valorisation de celle-ci par un rayonnement des créations de chez nous à l’international. L’absence de soutien direct à la production audiovisuelle locale est une occasion manquée de répondre à des préoccupations immédiates, créer de la richesse et soutenir le développement de projets qui font appel à des emplois à forte valeur ajoutée.

« Il y a non seulement urgence d’agir pour éviter la précarité grandissante dans le milieu, mais c’est aussi une occasion manquée à plusieurs niveaux », explique Christian Lemay, président de l’AQTIS 514 IATSE. « Alors que le gouvernement précise un investissement de 650 millions de Dollars en soutien à la promotion de la langue française, en omettant d’accroître les sommes consacrées au développement de l’industrie audiovisuelle locale, il se prive d’un des principaux outils de diffusion de notre langue et de notre culture. »

L’AQTIS 514 IATSE constate par ailleurs qu’aucun aménagement n’a été formulé pour remanier les crédits d’impôt en soutien à l’attraction de productions cinématographiques et télévisuelles étrangères. Le manque de compétitivité de ces crédits d’impôt mène à un ralentissement des investissements étrangers. Les impacts de ce manque de compétitivité sont criants et se font déjà particulièrement sentir à Montréal. C’est toute l’économie du Québec qui en subit les conséquences. Au cours de l’année 2022, les tournages étrangers au Québec ont généré 526 millions de Dollars en dépenses indirectes.

« Il y a urgence d’agir et force est de constater que l’économie créative et le rayonnement du Québec à l’étranger ne sont pas des priorités pour ce gouvernement. Nous sommes inquiets des conséquences pour nos membres et pour notre industrie », précise M. Lemay.


Budget Québec 2023-2024 - Le soutien à domicile, on en parle encore, mais toujours pas de virage

QUÉBEC, le 22 mars 2023 - Les mesures annoncées dans le budget ne sont pas à la hauteur de l’ambition affirmée par le gouvernement afin de réaliser un virage majeur vers le soutien à domicile. Les entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD) notent cependant l’ajout de ressources financières et souhaitent être impliquées, mais craignent que leurs 100 000 usagers n’en voient pas la couleur, encore une fois.

Loin du compte pour un vrai virage

Il est important de nuancer le discours du ministre des Finances qui évoque « près de 6,5 milliards de dollars » pour le soutien à domicile annoncés depuis 2018.

« En 2022, la Vérificatrice générale a démontré qu’il faudrait ajouter près de 2 milliards immédiatement pour répondre aux besoins réels des aînés à domicile. Avec moins d’un milliard d’ici 2028, le gouvernement fait un premier pas, mais ce n’est pas suffisant », déclare J. Benoit Caron, directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD. D’autant plus que le Programme d’exonération financière pour les services d’aide domestique (PEFSAD) dans le budget ne profite que d’une modeste indexation. Il ajoute, les usagers du PEFSAD n’ont obtenu aucune majoration significative de leurs aides financières depuis 2019. Donc rien depuis 4 ans. Quatre ans à attendre en traversant une pandémie et une inflation qui les précarise encore plus qu’ils ne l’étaient. Et dans le budget 2023-2024, rien de concret pour ces 100 000 personnes en perte d’autonomie. Quatre ans dans la vie d’une personne en perte d’autonomie c’est significatif.

Difficile de contenir notre incompréhension

De toute évidence, les actions ne sont pas conséquentes aux affirmations faites par l’actuel gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ). « Si madame Bernier ou monsieur Fortin n’avaient pas les moyens d’avoir des services en 2019, comment font-ils aujourd’hui ? », ajoute le directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD.

Des mesures concrètes attendues

Le Réseau de coopération des EÉSAD tend la main au gouvernement. Puisqu’il évoque faire les investissements nécessaires, il faut maintenant accélérer les discussions pour concrétiser la volonté des aînés. C’est clair : ils souhaitent demeurer chez eux pour la vie et obtenir des solutions plus efficaces. À l’heure actuelle, cette volonté est inaccessible pour de nombreuses personnes.

« Les services existent, les entreprises existent, mais les aînés n’ont pas les moyens de payer. Les EÉSAD proposent des solutions simples qui peuvent constituer une véritable révolution dès demain par rapport à la situation actuelle, et qui sont applicables, sans attendre, à plus de 100 000 Québécois et Québécoises âgés et en perte d’autonomie », selon J. Benoit Caron.

Les EÉSAD maintiennent leurs quatre demandes concrètes et constatent que les nouveaux budgets annoncés ne permettent pas de les réaliser, à savoir :

1- Bonifier le programme d’exonération financière pour les services d’aide à domicile (PEFSAD) de 5,10 $ par heure pour améliorer l’accès aux services des aînés à faibles revenus ;

2- Permettre aux aînés à faibles revenus d’obtenir des services d’assistance personnelle à prix abordable par l’intermédiaire du PEFSAD ;

3- Améliorer l’accès au crédit d’impôt pour le maintien à domicile des aînés qui ne vivent pas en RPA ;

4- Faire face à la pénurie de main-d’œuvre de manière concertée et améliorer les conditions de travail des aides à domicile.

Notre espoir repose maintenant que sur les travaux de révision du PEFSAD qui doivent se réaliser en 2023 et sur les travaux de concertation en cours entre le ministère et le Réseau de coopération des EÉSAD.

Pour la communauté, par la communauté

Les entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD) sont des initiatives citoyennes et communautaires, accréditées par le MSSS, prenant en charge collectivement des besoins non comblés. Les EÉSAD sont présentes dans les 17 régions administratives du Québec. Elles offrent plus de 7 millions d’heures de services à plus de 100 000 personnes.

Les EÉSAD emploient plus de 9 400 personnes, dont près de 9 000 aides à domicile possédant les compétences et l’expertise requises afin d’assurer un soutien et des services à domicile de qualité aux citoyens qui en ont besoin.

Le mémoire présentant l’intégralité des recommandations des EÉSAD est disponible sur demande. Si vous désirez en savoir plus, nous vous invitons à visiter notre site internet : https://chezmoipourlavie.com.


Budget du Québec 2023-2024 : des investissements inadaptés aux défis de l’action communautaire autonome

TIOHTIÁ:KE/MONTRÉAL, le 22 mars 2023 - Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) constate à regret que le budget 2023-2024 ne contient que des demi-mesures face aux défis criants des organismes d’action communautaire autonome. Alors que le gouvernement nous avait assuré, l’an dernier, que les annonces contenues dans son plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC 2022-2027) n’étaient qu’un début, les nouveaux investissements totalisant environ 70 millions$ cette année ne représentent que du saupoudrage et n’auront rien de structurant pour le milieu.

« Nous aurions souhaité que le gouvernement ait davantage de considération et de vision à long terme pour l’action communautaire autonome et qu’il poursuive sur sa lancée de l’an dernier en investissant encore davantage dans la mission des organismes, en particulier dans les secteurs du loisir, de la défense collective des droits, des médias communautaires et de l’environnement, pour ne nommer que quelques-uns », soutient Hugo Valiquette, président du RQ-ACA. Il est également décevant de constater que la bonification de 36 millions$ accordée en santé et services sociaux ne répond même pas à 10% des besoins exprimés par les 3 000 organismes oeuvrant dans ce domaine.

« Les organismes d’action communautaire autonome, qui répondent quotidiennement aux besoins de la population, ne pourront plus user de leur imagination habituelle pour faire face à la hausse des coûts, aux défis de la main-d’oeuvre et des conditions de travail et au maintien de leurs services qui sont essentiels pour une bonne partie de la population », prévient Caroline Toupin, coordonnatrice du RQ-ACA. Les défis sont trop lourds et les équipes sont épuisées, ajoute-t-elle.

Dans le contexte social et économique actuel, le gouvernement aurait dû se donner les moyens de mieux outiller les collectivités les plus touchées par les crises, plutôt que d’augmenter les iniquités en baissant les impôts de la classe moyenne et des mieux nantis. Précisons que la grande majorité des personnes soutenues par les organismes communautaires ne paient pas d’impôt et que ces mesures n’auront aucun effet sur eux et elles. Pour rétablir un certain équilibre social et économique, le Québec devrait, au contraire, augmenter l’impôt des plus riches et investir davantage dans l’action communautaire autonome, les services publics et les programmes sociaux, autant de conditions essentielles pour assurer un filet social fort afin de mieux soutenir les populations les plus marginalisées.

Le RQ-ACA poursuivra ses collaborations entourant la mise en œuvre du PAGAC 2022-2027 avec la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, madame Chantal Rouleau et ses équipes. Toutefois, l’augmentation substantielle du financement à la mission, l’indexation des subventions et les enjeux d’autonomie demeureront au cœur de nos revendications tout comme la consolidation de l’action communautaire autonome par une loi ou autre levier. Parallèlement, les mobilisations se poursuivront, via la campagne Engagez-vous pour le communautaire, afin que tous les organismes d’action communautaire autonome puissent faire entendre leurs voix et exprimer leurs besoins et préoccupations auprès des élus.es et du gouvernement. Avant que la situation ne se dégrade davantage dans l’ensemble des organismes et de la population, il est urgent que le gouvernement du Québec s’engage à réellement soutenir le travail essentiel que nous faisons partout au Québec auprès des gens, de plus en plus nombreux, vivant des difficultés.


Réaction au budget provincial de 2023 - Vive déception face à un budget qui relègue l’hébergement jeunesse communautaire au rayon des oublié-e-s

MONTRÉAL, le 22 mars 2023 - Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec (RACQ) est grandement déçu qu’aucune mesure ne vienne poursuivre le rattrapage financier des organismes en hébergement communautaire jeunesse. L’occasion était belle pour le gouvernement d’en faire davantage afin de mieux répondre aux besoins grandissants des ressources d’hébergement s’adressant aux jeunes en difficulté.

Le RACQ, qui regroupe 31 Auberges du cœur à travers la province, revendique depuis longtemps des investissements importants dans l’hébergement communautaire jeunesse, un milieu délaissé une fois de plus. En termes de financement à la mission, les Auberges du cœur restent à la traîne des ressources d’hébergements dont la mission est similaire, soit celle d’offrir des services 24/7, 365 jours par année, et ce, malgré un premier effort de rattrapage initié lors du budget provincial de 2022.

« Avec le premier geste posé lors du budget 2022, on s’attendait à voir la volonté du gouvernement à soutenir les maisons d’hébergement jeunesse communautaires se poursuivre dans le budget 2023. A-t-on été naïf ? À la lecture du budget, notre déception est immense. À lui seul, le sous-financement des Auberges du cœur s’élève à 22 millions de dollars annuellement. Une somme qui leur permettrait d’être engagées pleinement dans leur mission, plutôt que de chercher à combler les manques budgétaires ou même devoir restreindre des services. Donc cette année encore, il faudra déployer d’importants efforts afin de soutenir les jeunes vivant des difficultés dont les besoins et les problèmes rencontrés se complexifient », affirme Paule Dalphond, directrice générale du Regroupement des Auberges du cœur du Québec.

Des investissements qui ne couvrent qu’une partie des besoins

Quant au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), les 36 millions de plus annoncés sont bienvenus, mais encore bien loin de répondre aux besoins exprimés depuis plusieurs années par les organismes communautaires. Ce montant ne répond pas au besoin des organismes en santé et services sociaux, qui nommait un sous-financement à la hauteur de 370 millions de dollars annuellement, et ce, avant même la pandémie.

La longue crise sanitaire que nous avons traversée a démontré l’importance des organismes communautaires et, maintenant, le rôle primordial qu’ils jouent dans le soutien aux personnes vulnérables. Le manque d’apports financiers pour le secteur de l’hébergement communautaire jeunesse contribuera, comme lors des nombreuses années précédentes, à agrandir le fossé entre les différents types d’hébergement communautaire.

Ce manque de financement freine la capacité d’agir des organismes communautaires autonomes. À cela s’ajoute le contexte de pénurie de main-d’œuvre, la forte inflation, la crise du logement et les besoins grandissants de la population. Résultat : le personnel est épuisé et le milieu communautaire, bien qu’il reste un pilier dans sa communauté, peine à survivre.

Des sous laissés sur la table

Le RACQ questionne aussi le choix du gouvernement de garder le cap avec la baisse d’impôts annoncée lors de sa campagne électorale. Alors que plusieurs secteurs des milieux communautaires et publics ont mis en garde le gouvernement de points de rupture dans les services offerts, ce dernier n’a pas saisi l’occasion de soutenir le filet de sécurité québécois et d’améliorer les services aux populations vulnérables. Malgré le ton optimiste de cette mesure « avantageuse », la réalité est que près d’un tiers de la population reçoit des revenus sous le premier palier d’imposition. En conséquence, ces mêmes personnes qui peinent déjà à se nourrir et se loger convenablement ne verront aucune amélioration de leur situation.


Budget Québec 2023 : Le gouvernement Legault rate la cible pour les familles et le milieu communautaire

Le budget Girard ne répond pas aux besoins des membres la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille et des familles qui bénéficient de leurs services au quotidien alors que plus du tiers des OCF sont à risque de devoir cesser leurs activités d’ici 5 ans, selon une nouvelle étude nationale

QUÉBEC, le 22 mars 2023 - La Fédération québécoise des organismes communautaires Famille (FQOCF) et ses 257 organismes membres œuvrant auprès des familles partout au Québec accueillent négativement le budget présenté ce mardi par le ministre des Finances, M. Eric Girard, à l’Assemblée nationale.

Au terme d’un processus rigoureux d’évaluation des besoins financiers des organismes communautaires Famille (OCF) réalisé l’automne dernier, la FQOCF avait présenté au gouvernement du Québec une série de recommandations visant à mettre fin au problème de sous-financement chronique et historique qui menace la survie de dizaines d’organismes locaux dont les services d’accompagnement et de soutien sont essentiels pour des milliers de familles québécoises.

Parmi ces recommandations figuraient notamment le rehaussement du financement à la mission octroyé aux OCF, une indexation de ces sommes en fonction de l’inflation annuelle afin d’éviter un appauvrissement du milieu communautaire à long terme, ainsi qu’une bonification du financement accordé à la FQOCF en soutien au développement communautaire des organismes locaux.

La FQOCF et ses membres attendent en effet depuis 2019 que le gouvernement Legault donne suite, comme il s’y était initialement engagé, à l’ensemble des « recommandACTIONS » de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), présidée par Régine Laurent. La CSDEPJ recommandait entre autres de bonifier, à un minimum de 200 000 dollars par année, le financement à la mission accordé à tous les organismes communautaires Famille du Québec. Une cible qui n’a toujours pas été atteinte à ce jour et que le gouvernement ne prévoit pas atteindre avant 2027-2028, soit près d’une décennie trop tard.

« La FQOCF déplore que le gouvernement du Québec rate encore une fois, pour une 4e année consécutive, la cible prioritaire fixée par la Commission Laurent. C’est d’autant plus préoccupant que la pandémie a engendré une hausse considérable de la demande pour les services des OCF partout au Québec, ce qui accentue encore plus la pression sur leur situation financière qui était déjà précaire avant la pandémie. C’est une grande déception et une impression de promesse brisée pour notre mouvement, qui ne peut tout simplement pas attendre cinq autres années avant d’atteindre l’objectif fixé en 2019 et que le gouvernement Legault s’était alors engagé à compléter rapidement. »

 Alex Gauthier, directeur général de la FQOCF

Des organismes à l’agonie

La FQOCF a réalisé et présenté au gouvernement à l’automne 2022 une vaste enquête nationale visant à brosser un portrait global, données probantes à l’appui, de la situation financière des OCF au Québec.

Les constats qui en ressortent sont sans équivoque ; la pandémie a eu des conséquences directes sur les opérations et les finances des OCF du Québec, des impacts qui ont aggravé encore plus leur situation déjà précaire avant l’émergence de la COVID-19. En effet, plus du tiers (34,4%) des OCF seraient à risque « élevé » ou « très élevé » d’être forcés de cesser leurs activités si leur situation financière ne s’améliore pas d’ici 5 ans.

À cela s’ajoute la hausse des dépenses dues à l’inflation et à la pénurie de main-d’œuvre qui affecte tous les secteurs de la société québécoise, ainsi qu’une hausse marquée de la demande pour des services d’accompagnement et de soutien : plus de quatre répondants sur cinq (83,58 %) ont constaté une augmentation des besoins des familles dans les deux dernières années. De ce nombre, plus des trois quarts des OCF consultés ont déclaré que cette augmentation était de plus de 20% par rapport à l’année 2019-2020.

« Plus que jamais, le réseau des OCF ressort fragilisé après deux années de pandémie et ce, alors que les besoins des familles ne font qu’exploser à l’heure actuelle. À la lumière de ces données, force est de constater qu’il est urgent d’agir et d’en faire plus pour assurer la pérennité de notre milieu communautaire et ce, au bénéfice des milliers de mères, de pères et d’enfants qui bénéficient des services d’accompagnement et de soutien des OCF chaque année. Le gouvernement du Québec, qui a eu accès à l’ensemble de ces données dans les derniers mois, a ignoré le cri d’alarme du milieu communautaire Famille. Il ne peut tout simplement plus rester les bras croisés face à une réalité aussi critique. L’avenir de notre filet social est en jeu ici ; on se dirige tout droit vers une grave crise qui risque de priver des communautés entières des services essentiels de leur OCF », conclut Alex Gauthier.

Le mémoire prébudgétaire 2023-2024 de la FQOCF présentant les résultats détaillés de l’enquête nationale sur la situation financière des OCF est disponible pour téléchargement en ligne :
https://fqocf.org/?jet_download=16109

Les OCF au Québec

Véritables alliés des parents, les organismes communautaires Famille (OCF) du Québec agissent pour le mieux-être des familles et possèdent une expertise d’accompagnement incontournable auprès des mères, des pères et de leurs enfants, de la grossesse jusqu’à l’âge adulte.

Présents dans l’ensemble des régions du Québec sous diverses appellations, ces organismes de première ligne offrent aux parents un continuum de services et de ressources. Par divers ateliers, formations et conférences, des services de répit et de haltes-garderies, des activités de stimulation, d’éveil à la lecture et de préparation à l’entrée scolaire, des cuisines collectives, des cafés d’échanges entre parents, une offre de camps de jour et plusieurs autres activités, les OCF favorisent l’épanouissement des familles, l’enrichissement du rôle parental ainsi que le plein développement des enfants et des communautés.


Budget Girard et enseignement supérieur : la FQPPU se réjouit de la hausse du financement mais s’interroge au sujet des modalités de sa répartition

MONTRÉAL, le 22 mars 2023 - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) salue la hausse de 5 % du financement des universités et partage les objectifs qui la sous-tendent, soit faciliter l’accessibilité aux études supérieures et augmenter le taux de diplomation. La Fédération accueille aussi favorablement les sommes de 70 M$ et de 20 M$ respectivement dédiées à accueillir davantage d’étudiant·es internationaux·ales dans les programmes universitaires francophones et à rehausser l’enseignement supérieur en région. Ces investissements témoignent de l’importance accordée par le gouvernement québécois à l’enseignement supérieur, ce dont la FQPPU se réjouit.

L’examen des modalités accompagnant ce financement laisse cependant craindre l’apparition de déséquilibres importants, susceptibles d’entraver l’atteinte des objectifs visés et, plus largement, le plein accomplissement de la mission des universités. « L’aide à la réussite étudiante n’est pas accompagnée de mesures équivalentes pour diminuer la surcharge de travail des professeur·es, pour améliorer le ratio profs/étudiant·es ou encore pour assurer la présence du personnel de soutien nécessaire », indique Michel Lacroix, président de la FQPPU. « Par conséquent, les objectifs du ministère de l’Enseignement supérieur en matière d’accès, de persévérance et de diplomation étudiante, risquent d’être difficiles à atteindre. » À ce titre, la FQPPU souhaite que les Règles budgétaires du ministère permettent de corriger cette lacune, soulignant au passage que des professeur·es surchargé·es, dont le taux d’épuisement professionnel est élevé, ne pourront contribuer à leur pleine capacité à l’encadrement des étudiant·es et au développement de la recherche.

Par ailleurs, la FQPPU est préoccupée de voir que certaines disparités observées dans les années antérieures subsistent. La disproportion entre le financement universel de l’ensemble des disciplines, dans l’enseignement et la recherche, et le financement de domaines reliés à des besoins sociaux pressants, se trouve ainsi pérennisée dans le budget actuel, et cela peut avoir pour effet de fragiliser des secteurs qui contribuent à la formation de la relève dans les arts, les communications, la culture et l’histoire. La situation est malencontreuse, dans la mesure où ces domaines sont essentiels à la vitalité de la culture québécoise et qu’en outre, le budget vise à les soutenir par le biais d’autres mesures.

La FQPPU profite du dépôt de ce budget pour renouveler l’invitation adressée au ministère de l’Enseignement supérieur de repenser globalement les modalités de financement des universités afin que celles-ci puissent atteindre les objectifs de formation, d’accessibilité et de diplomation des étudiant·es, tout en assurant le développement de la recherche, de la création et des services aux collectivités, ce qui permettrait au réseau universitaire de contribuer pleinement au développement et au rayonnement de la société québécoise.


Budget 2023-2024 : l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape confuse

MONTRÉAL, le 22 mars 2023 - L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (Alliance MH2) accueille avec une certaine réserve la plus récente mouture du budget Girard faute de comprendre adéquatement les chiffres présentés. Célébrée hier en tant que récipiendaire du prix Égalité Thèrese-Casgrain dans la catégorie Groupe de Femmes, l’Alliance MH2 reste en effet confuse face au rehaussement prévu pour les maisons d’hébergement en violence conjugale et le financement des services des maisons d’hébergement de 2e étape (MH2).

Confusion totale sur le financement des services des nouvelles MH2
En février, lors du dépôt de son mémoire prébudgétaire, l’Alliance MH2 revendiquait pour 2022-2023 19M pour le financement des services en MH2 qui tenait compte d’environ 10M dédiés au rehaussement des besoins pour les maisons existantes, notamment les conditions d’emploi, ainsi que le financement des services pour les nouvelles maisons dont l’ouverture imminente est prévue en 2023-2024. Or, le budget Girard 2022-2023 ne prévoit que 2M$ pour la bonification des services de l’ensemble des 120 maisons d’hébergement au Québec, ce qui inclurait les maisons d’aide et d’hébergement d’urgence ainsi que celles de 2e étape. Bien que des avenues prometteuses se tissent pour les projets de MH2 en construction, alors que Québec prévoit des sommes pour les manques à gagner des projets en cours financés via Accès Logis ou l’Initiative création rapidement de logements (ICRL), nous demeurons perplexes sur la planification du financement des services sur lesquels le MSSS s’est engagé depuis 2021. .

« Comment pouvons-nous demander de développer des places en MH2 sans s’assurer d’un financement adéquat ?

 Sabrina Lemeltier, présidente
Alliance MH2

Des mesures en logement social timides mais encourageantes pour les MH2
En matière de logement social, l’Alliance MH2 voit certaines voies encourageantes pour les MH2 en développement dont le financement est toujours à boucler. Nous attendrons ainsi avec impatience le nouvel appel de projet du PHAQ prévoyant 1000 unités dédiées au logement social afin de combler les 115 unités encore manquantes dans le réseau MH2 au Québec. Toutefois les montants dédiés au PHAQ restent bien en deçà de l’ampleur du chantier à mettre en place dans la crise du logement en cours.

Si les annonces peuvent être encourageantes pour la mise en chantier de nouvelles MH2 grandement nécessaires, les mesures ne sont pas à la hauteur de la gravité de la crise du logement. Rappelons que la stabilité résidentielle des femmes est un facteur majeur dans la prévention des violences conjugales et des féminicides.

 Gaëlle Fedida, coordonnatrice aux dossiers politiques
Alliance MH2

L’Alliance MH2 accueil aussi favorablement l’investissement de 210M (dont 105M provient du fédéral) pour la rénovation du parc de logements sociaux, en espérant que ce fond garnira le Programme d’amélioration des Maisons d’hébergement (PAMH). Rappelons que certaines maisons d’hébergement en place depuis plusieurs décennies ont aujourd’hui grandement besoin d’amour pour offrir un hébergement adéquat et inclusif aux femmes et enfants victimes de violence conjugale.

Enfin, nous appelons à la vigilance sur la refonte du Programme de supplément au loyer (PSL) prévoyant au total 2000 unités. Il faudra veiller à ne pas noyer toutes les clientèles et, surtout, s’assurer de maintenir l’acquis majeur d’il y a 2 ans par lequel les victimes de violence conjugale ont accès en urgence à ce programme, sans égard à leur statut migratoire.

Pérennisation du Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale

L’Alliance MH2 se questionne également sur l’annonce de 4M$ par an sur 5 ans pour maintenir et pérenniser au sein du DPCP les postes affectés en matière de violence conjugale et sexuelles. Si un changement de fond est prévu pour l’accompagnement des victimes, pourquoi ces sommes ne sont-elles pas incluses dans le budget de fonctionnement régulier du ministère de la Justice pour garantir sa pérennisation ?

L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (Alliance MH2) compte 38 maisons membres dans 15 régions du Québec dont l’objectif principal est la prévention de l’homicide conjugal. Les MH2 en fonction hébergent annuellement plus de 500 femmes et enfants par année dans 145 unités d’hébergement sécurisées. Elles offrent des services spécialisés en violence conjugale postséparation, au regard de la dévictimisation, de l’analyse de la dangerosité du conjoint, des impacts sur les enfants exposés à la violence conjugale, de la réinsertion sociale des victimes et de l’autonomisation des femmes hébergées. Le premier critère d’admission est la dangerosité de l’ex-conjoint ; 8% des femmes au départ d’un refuge d’urgence vivent des enjeux de sécurité majeurs et auront besoin d’un hébergement de 2e étape.


Le RODCD déçu du budget 2023 : Aucune mesure d’indexation pour la défense des droits

MONTRÉAL, le 22 mars 2023 - Le Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) accueille avec insatisfaction le budget provincial du Québec 2023-2024, qui a été dévoilé hier par le ministre des Finances Eric Girard. Depuis plusieurs mois, le RODCD demande l’indexation des subventions à la mission des organismes de son secteur, la défense collective des droits, pour contrer le taux d’inflation qui frôle les 7 %. Aucune mesure de la sorte ne fait partie du budget de cette année.

Les annonces faites l’an dernier lors du dépôt du Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) en matière de défense collective des droits et les sommes s’y rattachant étaient très décevantes, étant loin des besoins exprimés par le secteur.

« Le secteur de la DCD a un manque de financement historique à rattraper. Un mécanisme d’indexation permettrait au moins aux groupes de ne pas s’appauvrir. Sans indexation, le contexte actuel de l’inflation sera désastreux. L’augmentation du coût de la vie, comme le loyer, les activités et l’amélioration des conditions de travail, fait aussi partie de la réalité des groupes ! » déclare Sylvain Lafrenière, coordonnateur du RODCD.

L’indexation, une affaire de gros bon sens

Le RODCD mentionne qu’en 2019, les organismes en défense collective des droits avaient obtenu une maigre indexation de 1%, qui avait été incluse dans le protocole d’entente de financement qui se termine cette année. Dans les derniers mois, ces groupes se sont mobilisés pour revendiquer non seulement le maintien de cette mesure arbitraire, mais pour mettre en place un mécanisme permanent, tenant véritablement compte de l’augmentation des coûts annuels rencontrés par les organismes.

Plus d’une centaine de lettres ont été envoyées par des organismes du secteur à la grande majorité des députés de l’Assemblée nationale et plusieurs rencontres ont eu lieu. Le RODCD a aussi rédigé un mémoire dans le cadre des consultations prébudgétaires 2023-2024 pour faire part de ses inquiétudes. Le budget révélé hier était une excellente opportunité pour la ministre responsable de l’action communautaire et de la solidarité sociale, Chantal Rouleau, d’annoncer une quelconque aide à ces organismes pour faire face aux prochains mois.

« Il faut une réelle indexation pour que les organismes puissent remplir leur mission. Il est extrêmement décevant que le gouvernement du Québec fasse la sourde oreille à nos demandes. Au final, c’est les communautés que les groupes rejoignent qui vont en souffrir. L’indexation, ce n’est qu’une affaire de gros bon sens ! » insiste M. Lafrenière.

Ces organismes se rassembleront et marcheront vers l’Assemblée nationale le lendemain du dévoilement du budget, pour témoigner de leurs réalités face à l’appauvrissement qui les attend. Le point de rencontre sera la Place d’Youville, à 12h30, le 22 mars. Ce qui est sûr, c’est que le secteur de la défense collective des droits continuera à se battre pour obtenir un financement adéquat, à la hauteur des besoins grandissants de la population et de leurs membres.


Une occasion manquée pour les demandes étudiantes

QUÉBEC, le 22 mars 2023 - La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) se réjouit que le budget 2023-2024 augmente significativement les sommes accordées à l’enseignement supérieur, aux universités et à l’aide financière aux études (AFE). Elle souligne particulièrement l’investissement de 350M$ sur cinq ans en AFE afin de rendre permanent le supplément temporaire aux frais de subsistance mis en place en 2020 pour compenser les hausses de coûts engendrées par la pandémie de COVID-19. Elle espère que les montants annoncés permettront la mise en place de réformes ambitieuses dans une prochaine modernisation de l’aide financière aux études et dans la nouvelle mouture de la Politique québécoise de financement des universités, toutes deux attendues pour 2023.

Dans un contexte de forte inflation et d’incertitude économique croissante, la Fédération se désole toutefois que le gouvernement préfère procéder à des baisses massives d’impôts au lieu d’investir davantage pour améliorer la santé financière de la communauté étudiante. Rappelons que les montants d’aides actuellement distribués par l’aide financière aux études sont toujours de 45% inférieur à ce qui est généralement considéré comme un revenu viable. La Fédération évalue à 587 M$ le coût que représenterait de garantir un revenu viable à chaque bénéficiaire de l’AFE, soit le tiers du coût annuel des baisses d’impôt annoncées.

« Plus aurait pu être fait pour améliorer les conditions de vie de la communauté étudiante, qui a été frappée de plein fouet par la forte inflation des dernières années. Une réduction significative du coût des droits de scolarité et un doublement des aides versées par l’AFE n’auraient pourtant coûté que le tiers de la baisse d’impôt annoncée aujourd’hui, sur une base annuelle », affirme Radia Sentissi, secrétaire générale de la Fédération.

La Fédération constate également que les bourses d’excellence des Fonds de recherche du Québec ne font l’objet d’aucun nouvel investissement alors que leurs montants n’ont pourtant pas été indexés depuis 2017. La Fédération doute fortement que les 50 M$ sur cinq ans annoncés au budget permettent d’augmenter significativement le montant des bourses d’excellence. Elle estime qu’au moins le double aurait été nécessaire pour compenser l’effet de l’inflation des cinq dernières années.

La FAÉCUM déplore par ailleurs l’absence de financement pour la transition écologique des universités, notamment pour l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments. « Avec le rapport du GIEC sorti tout juste hier, il apparait encore plus urgent d’agir au niveau de la transition écologique des universités, chose que le gouvernement de la Coalition avenir Québec ne semble pas faire », affirme Radia Sentissi, secrétaire générale de la Fédération.

Finalement, la FAÉCUM joint sa voix à celles d’un nombre croissant d’organismes de la société civile qui réclame un meilleur soutien financier du transport en commun. Elle doute que l’investissement annoncé parvienne à compenser les pertes de revenus des sociétés de transport en commun engendrées par la pandémie de COVID-19. Elle rappelle que pour les années financières 2022-2023 et 2023-2024 seulement, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) rapporte des pertes de revenus causées par la pandémie de plus de 500 M$.

La FAÉCUM prend acte des orientations prises aujourd’hui par le gouvernement et continuera de militer pour l’amélioration des conditions de vie de ses membres. « Il est certain que nous continuerons de suivre les différents investissements en enseignement supérieur et que nous continuerons de mettre de l’avant les demandes de nos membres », dit Radia Sentissi, secrétaire générale de la Fédération.


Budget du Québec : Québec se désengage de ses responsabilités envers le logement social

QUÉBEC, le 22 mars 2023 - Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est scandalisé du peu d’importance accordée à la pire crise du logement de l’histoire moderne du Québec, dans le cinquième budget présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Éric Girard. « Ce budget ne prévoit le financement que de 1500 nouveaux logements abordables, dont le tiers sera réservé au privé, sans aucune garantie quant au nombre de nouveaux logements sociaux qui seront finalement construits », résume Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.

Le regroupement de défense du droit au logement dénonce avec véhémence le choix de ne financer aucune nouvelle unité dans le seul programme exclusivement dédié au logement social, AccèsLogis. Selon le FRAPRU, il s’agissait pourtant de la voie la plus rapide pour garantir le développement de nouveaux logements pour les ménages les plus durement touchés par la rareté actuelle de logements locatifs, en autant qu’il soit financé convenablement. « Il suffisait de bonifier le financement d’AccèsLogis », s’indigne Véronique Laflamme, rappelant que plusieurs secteurs communautaires et municipaux l’ont également demandé durant les dernières semaines. « Ce budget semble au contraire désengager Québec face à ses responsabilités en matière de droit au logement. Comment le gouvernement peut-il abandonner les locataires acculé.e.s au mal-logement, voire à l’itinérance ? », dénonce la porte-parole.

Le FRAPRU dénonce l’absence d’objectifs en matière de logement social
Le budget annonce des investissements globaux de 545 millions $ pour réaliser 5250 logements. Ce nombre comprend 450 logements qui seront également financés par l’Initiative de création rapide de logement du gouvernement fédéral. Il comprend aussi 3300 des quelques 9000 logements déjà budgétés dans AccèsLogis, mais qui ne sont toujours pas construits. Or, de l’avis du FRAPRU, les sommes prévues seront nettement insuffisantes. La Ville de Montréal à elle seule estimait à 314 M $, le montant indispensable pour livrer les 1098 logements prévus qui restent à bâtir. « Faut-il comprendre que l’entièreté des logements déjà promis durant le premier mandat de la CAQ, ne seront jamais réalisés ? », s’inquiète Véronique Laflamme.

Par ailleurs, le budget ne prévoit dans le programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) le financement que de 1500 unités en 6 ans. Il ajoute une nouvelle contrainte en réservant le tiers de cette mince programmation au secteur privé. Le FRAPRU rappelle que la CAQ avait promis en juin dernier, 70001 nouveaux logements « sociaux et abordables » en 4 ans, avec ce programme. Le budget ne prévoie pas de sommes supplémentaires pour assurer la réalisation des 1700 unités retenues lors de la première programmation du PHAQ, annoncé en juin 2022, en grande majorité des logements sociaux et communautaires, et dont aucune n’a été mise en chantier. « Si le financement suffisant n’est pas au rendez-vous et que les programmes ne sont pas convenablement adaptés aux réalités du marché, aux besoins des ménages mal-logés et des groupes porteurs de projets de logements sociaux, il n’y aura pas de miracle », indique la porte-parole, qui croit que Québec devra absolument revoir ses positions et relancer le programme AccèsLogis, alors que le 1er juillet s’annonce encore une fois très difficile.

« Arrangez-vous », dit Québec aux personnes mal-logées

Le budget prévoit une bonification de la composante logement du crédit d’impôt remboursable pour la solidarité, qui pourra atteindre 78 $ par mois pour les personnes seules et 126 $ pour une famille avec enfants. Selon le FRAPRU, une telle mesure ne fera pas une grande différence pour les ménages dont les loyers explosent, à cause de la pénurie de logements locatifs et qui subissent de plein fouet l’augmentation tout aussi rapide des denrées. « En d’autres termes, le message qui est lancé aux ménages locataires, c’est : arrangez-vous ! », s’insurge Véronique Laflamme.

La rénovation des HLM n’est pas encore réglée

En ce qui concerne la rénovation pressante du parc existant d’habitations à loyer modique (HLM), le budget ne prévoit toujours pas de verser l’entièreté des sommes qui ont été obtenues à cette fin, dans l’Entente Canada-Québec sur le logement, de l’automne 2020. La Fédération des locataires de HLM du Québec demandait un minimum de 400 M $ par année, pour les 5 prochaines années, afin de rattraper le retard cumulé d’entretien. Or, le budget ne prévoit que la moitié de cette somme et cela, pour une seule année.

Les baisses d’impôts auraient pu financer 10 000 logements sociaux
Le FRAPRU, comme de nombreuses autres organisations sociales, dénonce le choix qui est fait de baisser les impôts, alors que le Québec ne finance pas adéquatement son filet social. « À lui seul, le 1,7 milliard $ dont on se prive avec les baisses d’impôts, aurait pu financer 10 000 logements sociaux par année », fait remarquer Véronique Laflamme. Selon elle, « Québec contrevient ainsi à ses obligations internationales de mettre en œuvre le droit au logement, de manière progressive et au maximum des ressources disponibles. Les baisses d’impôts vont bénéficier principalement aux plus riches et n’ont pas d’effet structurant pour les 175 000 ménages locataires au Québec qui ont des actuellement besoins impérieux de logement, parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit et-ou en mauvais état ».

Alors que le regroupement et ses comités logement membres sont quotidiennement témoins des conséquences dramatiques du manque de logements locatifs et encore plus, de logements sociaux, ils ne comptent pas baisser les bras. « Cette approche de la CAQ ne peut qu’aggraver la situation des locataires. C’est pourquoi nous promettons de poursuivre la mobilisation pour la reconnaissance effective du droit à un logement décent, quel que soit son revenu, pour le financement d’un grand chantier d’au moins 50 000 logements sociaux en 5 ans et pour la relance du programme AccèsLogis », conclut Véronique Laflamme. Le FRAPRU se fera entendre dès ce vendredi, en tenant un rassemblement devant le Centre Sheraton de Montréal, alors que le ministre des Finances présentera son budget à la Chambre de commerce du Grand Montréal.

1- La CAQ a promis 11 700 logements sociaux et abordables en 4 ans. De ce nombre, seulement 7000 sont de nouvelles unités puisque les 4700 autres unités ont déjà fait l’objet d’annonces gouvernementales.


Budget provincial : une erreur historique qui condamne le réseau de la santé à la crise

MONTRÉAL, le 22 mars 2023 - La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) déplore le manque de vision inexcusable et les mauvaises priorités qui émanent du nouveau budget provincial. Au sortir d’une pandémie, notre réseau de la santé et des services sociaux avait besoin d’un coup de barre, or, la FSSS se désole de voir à quel point on nous propose plutôt des mesures insuffisantes qui l’étoufferont davantage. Ce ne sont pas les diminutions d’impôts qui attireront le personnel dans le réseau et qui combleront la pénurie.

’’Le gouvernement se prive volontairement de 9,2 milliards de revenus afin de baisser les impôts. Naturellement tout le monde aime avoir plus d’argent dans ses poches, mais il s’agit d’une vision à courte vue, qui fait fi des coûts sociaux que cela va engendrer. Cet argent-là se fait sur le dos des services publics et des programmes sociaux, c’est la population qui y perd au change. En se privant volontairement de moyens, le gouvernement condamne nos réseaux à demeurer en crise. C’est un budget historique, car l’histoire se souviendra de cette occasion ratée de renforcer nos services publics et nos programmes sociaux’’ de déclarer Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.

Sur une base annuelle, la croissance des dépenses de programme en santé et services sociaux est loin de couvrir les coûts de système et on n’y observe aucune réelle perspective d’amélioration des soins et des services, alors que les besoins sont criants, entre autres, au niveau du soutien à domicile, de l’hébergement, de la santé mentale et des services sociaux. Pour la FSSS-CSN, ce budget ne propose aucune lumière au bout du tunnel et les crises que nous vivons vont se poursuivre.

’’On voit que le gouvernement n’a pas tiré de leçon de la pandémie et que si demain matin une nouvelle vague venait à apparaitre, le réseau serait encore plus fragile qu’avant. L’exode risque de se poursuivre, car rien n’a été mis en place pour y remédier. Les réinvestissements faméliques qui sont proposés ne sont pas à la hauteur de la crise. Le gouvernement se targue de promouvoir des soins plus humains, alors qu’il pose des actions qui vont en sens contraire’’ de poursuivre le président de la FSSS-CSN.

’’Alors que les services publics sont au plus mal, c’est déplorable de voir que les services sociaux resteront le parent pauvre et que ce budget accorde si peu d’importance aux actions en prévention et aux déterminants sociaux de la santé. Ce qui est proposé en matière de logement social, de lutte à la pauvreté, et de sommes pour l’action communautaire, qui se retrouve le plus souvent en première ligne, est très largement insuffisant. Pour reprendre le lapsus du ministre Girard, il va falloir s’attendre à de l’inflammation dans les réseaux’’ de renchérir Réjean Leclerc.

’’Au niveau des services de garde, bien qu’un effort ait été fait au niveau de la conversion de places, la cible n’est pas assez ambitieuse et ne règlera pas les problèmes d’accès. Au-delà des bonnes intentions, aucun moyen concret n’est mis en place pour pallier les pénuries ni dans les services de garde ni dans le secteur préhospitalier’’ de terminer Lucie Longchamps, vice-présidente responsable des secteurs privés.


Réactions de RIDEAU concernant l’annonce du budget provincial - Budget du Québec 2023 : Des mesures de soutien en Culture qui demeurent à définir

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 - À la suite de l’analyse des propositions budgétaires culturelles contenues dans le Budget du Québec 2023, l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles - RIDEAU presse le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, de clarifier la nature des mesures de soutien qu’il entend mettre en œuvre dans la prochaine année pour aider le milieu des arts vivants à poursuivre sa reconstruction.

Si RIDEAU accueille positivement les promesses d’investissements de 51 M$ sur 5 ans dans différentes mesures favorisant la découverte de la culture québécoise et en accroître la diffusion, elle s’inquiète toutefois du peu d’éclairage et de prévisibilité offerts au budget aux organismes de diffusion, qui peinent à composer avec les différents enjeux économiques et de main-d’œuvre au sortir de la pandémie.

Parmi les mesures annoncées, notons que le gouvernement prévoit investir :

• 12,8M$ dès 2023 dans la poursuite et l’adaptation du soutien à la diffusion de spectacles, sans toutefois préciser quelle forme prendra cette aide, ni de quelle manière ces sommes seront réparties entre les différents organismes de soutien. 

• 54,8M$ sur 5 ans pour l’élaboration d’un nouveau plan d’action numérique, dont 13,2M$ dès 2023. Les détails du plan seront toutefois dévoilés ultérieurement par le ministère de la Culture et des Communications.

« Le gouvernement semble résolument en mode transition plutôt qu’en mode relance. Notre milieu a toujours autant besoin de prévisibilité et nous avons hâte de connaître les intentions précises quant aux crédits consacrés au secteur des arts vivants. Une nouvelle impulsion nous semble toujours nécessaire », souligne David Laferrière, président de RIDEAU.

RIDEAU salue aussi la volonté du gouvernement de poursuivre et d’adapter le Plan d’action gouvernemental en culture en y injectant 297,5M$ sur 5 ans, dont 60M$ dès 2023. Rappelons que le Plan d’action, qui venait à échéance en 2023, avait permis la mise en œuvre de la Politique culturelle du Québec de 2018.

RIDEAU constate cependant que la recommandation contenue dans son Mémoire économique de pérenniser les sommes octroyées au CALQ dans le plan de relance du ministère d’avril 2022, n’a pas été entendue. Ces investissements ciblés s’étaient traduits par un engagement de 29 M$ sur trois ans, dont 22 M$ seulement en 2022. Cette aide venait bonifier le soutien à la mission et à la programmation spécifique des organismes soutenus au CALQ pour reconnaître les enjeux de la main-d’œuvre.

Le budget dévoilé aujourd’hui ramène ainsi le budget du CALQ à 135,1M$, soit une diminution de 56,1M$ par rapport à 2022.

De même, il faudra attendre que les orientations budgétaires se précisent pour savoir si le milieu de la diffusion pluridisciplinaire pourra bénéficier d’un soutien financier supplémentaire, tel que RIDEAU l’exposait dans son mémoire.

SOURCE RIDEAU - l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles


Des fonds nécessaires pour le rayonnement de nos talents d’ici — Budget du Québec 2023-2024 : les associations professionnelles des artistes se disent satisfaites des mesures annoncées par le gouvernement

MONTRÉAL , le 21 mars 2023 - « Suivant le dévoilement du budget du Québec 2023-2024, l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), la Guilde des musiciennes et musiciens du Québec (GMMQ), la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC) et l’Union des artistes (UDA) se disent satisfaits des mesures annoncées par le gouvernement, notamment avec l’investissement de 561,4 M$ pour valoriser la culture québécoise. Cet investissement doit servir les artistes, les artisans et les créateurs d’ici. L’augmentation du budget pour les programmes pédagogiques particuliers et le Conservatoire de musique est une très bonne nouvelle pour l’enseignement des arts et l’accès à ces programmes sur l’ensemble du territoire. »

« La présence de fonds dans le secteur de l’audiovisuel donnera une aide nécessaire aux créateurs de contenus francophones à faire face à une compétition internationale féroce. Les mesures associées à la découvrabilité des contenus québécois pour la population et plus spécifiquement les jeunes sont cruciales afin de valoriser une création culturelle locale. La poursuite du Plan d’action gouvernemental en culture est vue positivement. Nos associations suivront attentivement le développement des mesures spécifiques à ce plan. »

« Ces fonds permettront la relance et le développement des arts et de la culture au Québec dans un contexte où la culture francophone en Amérique du Nord tente de se tailler une place dans un marché de plus en plus compétitif. Les nouveaux fonds dédiés pour la production originale à Télé-Québec permettront de faire rayonner davantage le contenu produit par nos artistes. Nous sommes d’avis que Télé-Québec devrait être le diffuseur principal de la culture québécoise et agir en tant que vecteur des produits artistiques francophones. »

« Nos quatre associations réitèrent l’importance de la mise en place de conditions d’admissibilités pour l’octroi de subventions aux producteurs par la SODEC. Il est primordial que les producteurs qui reçoivent de l’argent public aient signé des contrats qui garantissent des conditions de travail aux artistes. En l’absence de ces conditions, il n’existe aucune garantie que les fonds investis par les diverses instances gouvernementales se rendent bel et bien jusqu’aux artistes. Pour ce faire, nous offrons notre plus entière collaboration au ministère ainsi qu’à la SODEC pour y contribuer ensemble notamment au regard des nouvelles responsabilités que se voit confier la société d’État. Il est certes important de soutenir les entreprises culturelles d’ici, à condition que ces nouveaux investissements servent aussi à améliorer les conditions de vie des artistes. Nous souhaitons réitérer que le soutien au CALQ demeure important notamment dans son rôle de soutien à la création. »

Gabriel Pelletier, président, Association des réalisateurs et des réalisatrices du Québec (ARRQ)

Luc Fortin, président, Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ)

Chantal Cadieux, présidente, Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC)

Sophie Prégent, présidente, Union des artistes (UDA)

SOURCE Union des artistes


Un budget des plus décevants pour les victimes de violence conjugale

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 - Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale accueille le budget provincial dévoilé aujourd’hui avec une grande déception.

Un financement insuffisant pour les services

Alors que le Regroupement réclamait un montant de 33M$ sur deux ans pour assurer la rétention du personnel et consolider les services de la centaine de ressources d’aide et d’hébergement pour femmes violentées, ce sont seulement 2M$ récurrents qui viennent s’ajouter au budget des maisons d’hébergement.

« Force est de constater que le ministre responsable des Services sociaux, monsieur Lionel Carmant, pense que son gouvernement en a assez fait pour les victimes de violence conjugale et qu’il n’était pas nécessaire de demander plus à son collègue des Finances, monsieur Éric Girard, affirme madame Annick Brazeau, présidente du Regroupement. C’est le message qu’il envoie aux intervenantes des maisons qui, jour, soir, nuit, 365 jours par an, tentent d’aider des milliers de femmes à fuir la violence conjugale et à protéger leurs enfants. Et celles-ci, le ministre les abandonne à leur sort », ajoute Madame Brazeau.

Des sommes pour la justice et le logement 

D’autres ministres semblent avoir porté leur message avec plus de vigueur. En effet, le budget prévoit l’ajout de 2 000 Suppléments au loyer (PSL) dont pourront bénéficier les familles à faible revenu pour assumer le prix d’un logement dans le marché privé, faute d’avoir un parc de logement sociaux suffisant. Les femmes victimes de violence conjugales pourront certes y avoir accès mais aucun PSL ne leur est expressément dédié contrairement à ce qui se faisait par le passé.

Du côté de la justice, ce sont 6M$ qui sont prévus pour pérenniser les postes de procureur.e.s dédiés aux causes de violence sexuelle et de violence conjugale et quelque 3M$ par an sont prévus pour les 3 prochaines années pour améliorer les services de l’aide juridique. « À l’heure actuelle, les femmes victimes de violence conjugale qui portent plainte au criminel doivent souvent faire face à de longs délais. Des victimes de l’Abitibi-Témiscamingue doivent requérir les services d’avocat.e.s d’aussi loin que Laval pour mener leur dossier de garde d’enfants faute de juristes prêt.e.s à prendre leur cause dans leur région. D’autres régions vivent le même problème, souligne Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement. Espérons que les sommes annoncées aujourd’hui pourront améliorer leur situation et mettre sur leur chemin des professionnel.le.s qui auront le temps et les ressources pour bien les représenter ». 

En matière de sécurité publique, des investissements pour l’École nationale de police du Québec et pour la réforme policière prévue permettent quant à elles d’espérer que les membres des services de police chargés d’intervenir auprès des victimes de violence conjugale seront mieux outillés.

Un soutien essentiel pour les victimes

Pour nombre de victimes, passer à travers les différents processus judicaires et faire valoir leur droit à la sécurité est un chemin semé d’embûches. Sans le soutien des intervenantes spécialisées en violence conjugale qui œuvrent au sein des maisons, ces démarches peuvent sembler insurmontables. « Le gouvernement dit reconnaître l’importance de ces ressources dans la lutte contre la violence conjugale. Or, il ne suffit pas d’offrir de l’hébergement sécuritaire à ces victimes, ce qui compte, c’est le soutien d’intervenantes expérimentées, ce que le budget d’aujourd’hui échoue à reconnaitre. En introduction à la stratégie gouvernementale Contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et rebâtir la confiance, lancée en juin, le premier ministre François Legault écrivait : ’’Nous avons le devoir de continuer ensemble nos efforts afin de prévenir ces formes de violence et de sécuriser les personnes qui en sont victimes, majoritairement des femmes et des filles’’ nous lui demandons d’honorer sa parole », conclue Madame Brazeau.

SOURCE Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale


Réseau FADOQ : un budget positif, malgré certaines préoccupations

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 - Le Réseau FADOQ constate plusieurs éléments positifs dans le budget du gouvernement du Québec, mais déplore que des mesures touchant notamment les équipes de soins intensifs à domicile et le Régime de rentes du Québec aient été ignorées.

Québec continue d’augmenter le financement des services de soutien à domicile, ce qui est positif puisque la majorité des Québécois et Québécoises souhaitent vieillir à domicile. C’est donc près d’un milliard de dollars supplémentaire qui sera investi d’ici 2028.

« Ces investissements soient bien accueillis. Toutefois, le Réseau FADOQ estime que le gouvernement devra augmenter ses efforts au cours des prochaines années puisque le financement des soins de longue durée à domicile pour aînés au Québec se situe bien en deçà de la moyenne de 1,7 % du PIB constatée parmi les pays membres de l’OCDE », a rappelé la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.

Par ailleurs, le plan budgétaire n’aborde en aucun temps les équipes de soins intensifs à domicile (SIAD), lesquelles priorisent les patients et patientes en lourde perte de mobilité et en fin de vie. Alors que l’état des soins palliatifs au Québec est discutable, des investissements afin de déployer ces équipes auraient été bien avisés.

Des mesures pour les travailleurs d’expérience

Du côté du Régime de rentes du Québec (RRQ), le Réseau FADOQ a constaté avec satisfaction que la réflexion du ministre des Finances, Eric Girard, a évolué puisqu’il a mis de côté la hausse de l’âge minimal d’admissibilité à la rente de retraite ainsi que l’augmentation des pénalités pour une retraite avant l’âge de 65 ans.

La plus grande organisation de personnes aînées au Québec accueille favorablement les mesures qui toucheront les travailleurs d’expérience, soit les cotisations facultatives au RRQ à partir de l’âge de 65 ans pour les personnes qui retirent déjà leur rente et l’instauration d’un mécanisme de protection de la rente pour les revenus gagnés après 65 ans. Combinées avec la baisse d’impôt, ces mesures permettront aux travailleurs d’expérience d’avoir plus de revenus dans leurs poches.

Malheureusement, des mesures que nous proposions n’ont pas été retenues, notamment en ce qui concerne l’augmentation de la prestation de décès. Le Réseau recommandait de la doubler et de l’indexer annuellement.

Par ailleurs, Québec annonce vouloir instaurer un mécanisme d’ajustement automatique du régime supplémentaire du RRQ, calqué sur le régime de pension du Canada. Ainsi, en cas de difficultés financières, les prestations pourront être revues à la baisse ou ne pas être indexées.

Le Réseau FADOQ favorisait l’instauration du même mécanisme que celui du régime de base du RRQ, lequel prévoit une hausse des cotisations employeur/employés afin de favoriser un partage équitable du risque financier du régime.

Zona : un pas dans la bonne direction

Québec a profité du budget pour annoncer qu’il offrira un accès gratuit à la vaccination contre le zona à une partie de la population. Les sommes investies serviront à vacciner 800 000 personnes au cours des cinq prochaines années, essentiellement des personnes immunosupprimées et des personnes âgées de 80 ans ou plus. Bien que le Réseau FADOQ souhaite que la vaccination soit gratuite dès 65 ans, il s’agit d’un pas dans la bonne direction.

SOURCE FADOQ


Budget 2023-2023 - L’éducation n’est pas la priorité du gouvernement Legault

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - À la lecture du budget provincial 2023-2024, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) constate que l’éducation n’est pas la priorité du gouvernement de François Legault, comme celui-ci le clame depuis la campagne électorale de l’été dernier. Avec une hausse des dépenses de seulement 6 % en éducation pour la prochaine année, le premier ministre ne fait que le minimum pour le milieu de l’éducation.

En effet, selon une étude de l’économiste Jean-Michel Cousineau faite à la demande de la FAE, le gouvernement aurait dû investir un minimum de 6 % par année en éducation, de 2019 à 2023, afin de résorber les compressions budgétaires passées et de compenser les pertes liées à l’uniformisation de la taxe scolaire lors du premier mandat de la CAQ.

C’est d’autant plus étonnant que le plan des sept priorités de Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, devra être financé pour être opérationnalisé ! « Lorsqu’on déclare qu’une mission comme l’éducation est prioritaire pour une nation, comme l’a fait si souvent le premier ministre, on y consacre des ressources : de la réflexion, du temps, de l’argent, de l’expertise, etc. On prend soin des différents personnels scolaires en leur offrant des milieux de travail sécuritaires et sains. On dispense aux élèves, jeunes et adultes, des services publics à la hauteur de leurs besoins. Or, depuis 2019, le gouvernement de François Legault paraît bien en investissant 6 % par année en éducation, mais il ne fait que réparer les pots cassés », se désole Mélanie Hubert, présidente de la FAE.

Qui plus est, le gouvernement Legault a choisi d’aller de l’avant en offrant l’an prochain une baisse d’impôts de 1 % aux Québécoises et Québécois, sous prétexte d’aider la population à lutter contre l’inflation. Or, ce seront les personnes les plus fortunées qui en bénéficieront. « Quand le gouvernement puise à même le Fonds des générations pour financer cette mesure, la population doit être consciente de ce que ça signifie : les baisses d’impôt d’aujourd’hui sont les coupes de demain », prévient madame Hubert.

Maintien du financement public des écoles privées

Pendant ce temps, le gouvernement Legault décide encore de consacrer 649 millions $ au réseau des écoles privées. « Les réseaux publics et privés se battent à armes inégales. Pour l’année 2021-2022, le pourcentage d’élèves HDAA au secondaire dans le réseau public s’élevait à 31,5 %. Dans le réseau privé, si les écoles spécialisées financées à 100 % par l’État sont exclues, ce taux s’élève à 15,9 %. L’école publique a la mission d’accueillir tous les élèves sans discrimination, alors que les écoles privées sélectionnent leurs élèves, voire les expulsent en cours d’année. Le gouvernement maintient une école à trois vitesses qui nuit aux populations les plus vulnérables et défavorisées », pointe madame Hubert.

Bonne nouvelle en formation professionnelle

En campagne électorale, le gouvernement Legault a promis d’investir 348 $ millions de dollars dans la formation professionnelle. Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en a même fait l’une de ses sept priorités pour les prochaines années. Or, le gouvernement Legault a non seulement investi la somme promise, mais l’a aussi bonifiée de 200 millions $. « C’est une bonne nouvelle pour ce secteur dont les besoins sont très grands. La volonté gouvernementale semble au rendez-vous. Reste à savoir si ces sommes seront suffisantes ou si le gouvernement devra prioriser, après analyse des besoins », mentionne madame Hubert.

Infrastructures scolaires

En tenant compte de la dégradation naturelle des bâtiments scolaires et de la bonification du processus d’inspection qui a permis d’identifier de nouveaux besoins, le gouvernement Legault a consacré à la résorption du déficit du maintien des actifs un montant de 2,4 milliards $ en 2023-2024. « Cette somme permet surtout de constater que la dégradation des bâtiments se poursuit et que malgré des investissements substantiels, tel qu’attendu, le gouvernement de François Legault ne parvient pas à répondre aux besoins de rénovation des établissements scolaires. La Fédération voit difficilement dans un avenir rapproché comment le gouvernement réussira à voir la lumière au bout du tunnel. Pendant ce temps, ce sont nos enseignantes et enseignantes ainsi que les élèves, jeunes et adultes, qui continuent de fréquenter des milieux scolaires vétustes », souligne madame Hubert.

SOURCE Fédération autonome de l’enseignement (FAE)


Budget 2023-2024 - Un budget nettement insuffisant pour répondre aux besoins du réseau de la santé et des professionnelles en soins qui y travaillent

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ est extrêmement déçue du budget présenté par le ministre des Finances, Éric Girard. Elle réclamait des réinvestissements massifs et du soutien pour celles qui donnent les soins, mais force est de constater que le gouvernement ne se donne pas les moyens de ses ambitions. « Pourquoi le gouvernement se prive de précieuses sommes pour le réseau de la santé et des services sociaux en octroyant des baisses d’impôts. Le ministre Dubé parle lui-même de l’importance de reconstruire le réseau et que les enjeux sont grands, d’où son Plan Santé annoncé. La population n’a même plus accès à un système de santé auquel elle est en droit de s’attendre. Malgré tout, le gouvernement opte pour un choix politique populiste, tel que des baisses d’impôts, et se prive ainsi de revenus de plus de 9 milliards de dollars sur 6 ans. C’est un non-sens », de déclarer Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

Les attentes de la FIQ à l’égard du budget étaient à la hauteur des défis à relever. Si le pourcentage de croissance des dépenses semble relativement important cette année avec 7,7 %, ce même pourcentage est en chute libre à 2,1 % pour l’année suivante. « Il est évident que ce sera nettement insuffisant pour répondre aux besoins criants du réseau de la santé et on comprend mal l’évaluation du gouvernement. On ne peut plus se permettre des pourcentages aussi minimes si on veut sauver le réseau de la santé public. Maintenir le réseau tel qu’il est actuellement ne suffit plus, il faut investir massivement pour espérer renverser la vapeur », de poursuivre la présidente.

Les professionnelles en soins encore oubliées ?

Pour la Fédération, la lecture du budget déposé aujourd’hui laisse présager des jours sombres pour la négociation des professionnelles en soins et pour le réseau de la santé public. L’offre initiale du gouvernement est intégralement incluse dans le budget et demeure toujours nettement insuffisante. Par ailleurs, une fois de plus, aucune mesure pour l’attraction et la rétention des professionnelles en soins n’apparaît au budget. Le gouvernement n’a pas traduit ses paroles de reconnaissance du travail des professionnelles en soins en gestes concrets. 

« Aucun signal clair que le gouvernement s’est donné les moyens financiers pour redresser le réseau et pouvoir redonner aux patient-e-s du Québec des soins de qualité et sécuritaires. Comment le gouvernement pense pouvoir améliorer significativement les conditions de travail et salariales des professionnelles en soins, mais aussi pouvoir se donner les moyens d’en attirer des nouvelles ? C’est l’incertitude complète pour les 80 000 professionnelles en soins que l’on représente », de poursuivre madame Bouchard.

La Fédération aurait également aimé voir dans ce budget des sommes dédiées à la mise en place de ratios professionnelles en soins/patient-e-s, solution porteuse afin de régler plusieurs maux du réseau. Les conditions de travail et la qualité des soins prodiguées sont d’une grande importance pour les professionnelles en soins et les deux sont intimement liées. « Si les dernières années nous ont appris quelque chose, c’est que ce dont a le plus besoin le réseau de la santé, c’est des équipes de travail complètes et stables. On ne peut pas instaurer les ratios du jour au lendemain dans tout le réseau, mais il faut commencer dès maintenant à les déployer graduellement », d’expliquer la présidente.

Main-d’œuvre indépendante

Les intentions du ministre Dubé d’enrayer la main-d’œuvre indépendante (MOI) ne semblent pas non plus se traduire dans le budget de son homologue aux finances. « L’absence de nouvelles mesures en vue de stabiliser les équipes de travail ne freinera pas l’exode vers les agences privées, le recours au TSO, la substitution de titre d’emploi, le délestage, la surcharge de travail et l’absentéisme. On ne le répètera jamais assez : pour arriver à sevrer le réseau de la santé de la MOI, il faut impérativement améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins », de conclure la porte-parole syndicale.

SOURCE Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ


Budget 2023-2024 du Québec - Le SPGQ pressent une cascade de fiascos

Québec, le 21 mars 2023 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplore que le ministre des Finances, Éric Girard, ait privilégié la distribution de bonbons au détriment des services aux citoyens dans son budget 2023-2024. Le ministre ferme les yeux délibérément sur l’urgence d’attirer et de retenir des expertes et des experts dans des domaines névralgiques, comme l’informatique. À moyen terme, l’État compromet sa capacité à remplir ses missions, ce qui risque d’ouvrir la porte à d’autres fiascos comme SAAQclic, un projet qui a souffert d’un manque important de ressources internes. 

«  Le SPGQ constate un manque criant de personnes expertes en informatique au sein de l’appareil public. De 2015 à 2021, le nombre de postes vacants a pratiquement doublé, passant de 7,6% à 14%, selon le ministère des Finances. Plutôt que de rehausser le salaire de ses ressources internes en technologies de l’information, le gouvernement se tourne vers le privé avec des sous-traitants à 1000 $ l’heure. En faisant ce choix, d’énormes projets informatiques comme SAAQclic, RENIR, SAGIR et DSQ sont condamnés à des dépassements de coût ahurissants et à des retards de livraison inacceptables pour des solutions souvent mal adaptées aux besoins », exprime Guillaume Bouvrette, président du SPGQ. Finalement, la population doit composer avec une qualité de services inférieure à celle à laquelle elle est en droit de s’attendre. 

Le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec demeure plus que perplexe quant à la volonté du gouvernement d’endiguer véritablement la grave pénurie de main-d’œuvre qui afflige l’État québécois. Malgré la réforme du processus de dotation qui devait induire plus de souplesse, le gouvernement peine toujours - et ce, depuis plus de 10 ans - à pourvoir toute une série d’emplois associés à une profession d’avenir. Les conditions de travail au gouvernement sont en très net décalage avec ce qu’offre le privé et les autres secteurs publics, ce qui explique l’échec des différents blitz d’embauche menés récemment. 

«  Les pénuries de personnel en informatique ne sont que la pointe de l’iceberg. Les manques d’effectifs se généralisent et la population en subit les conséquences. Pour s’en convaincre, suffit de parler avec nos biologistes, nos aides pédagogiques, nos psychologues, nos fiscalistes, nos traducteurs, etc. Le gouvernement balaie sous le tapis des problèmes flagrants et préfère consentir des baisses d’impôts. Comment ensuite se surprendre de son inaptitude à combattre les paradis fiscaux, la détérioration des services publics, l’exode de ses ressources humaines et le recours abusif à la sous-traitance ? Si un pansement s’avère efficace pour soigner une simple coupure, il n’est d’aucune utilité pour vaincre un cancer », illustre le président du SPGQ.

« À de multiples reprises, nous avons offert au gouvernement notre collaboration pour dénouer des dossiers d’attraction, de rétention et de sous-traitance. Nos vis-à-vis se montrent compréhensifs et intéressés, mais, finalement, ils préfèrent se délester de leurs missions en les confiant sous forme de gargantuesques contrats à des firmes comme McKinsey. Nos membres sont exaspérés de cette situation ; ils n’entrevoient aucune embellie dans l’offre de services publics ni dans leurs conditions de travail, car l’employeur n’offre que miroirs et écrans de fumée. Pour paraphraser le slogan du budget, nous croyons plutôt que le Québec se désengage de ses grandes missions et de son personnel », conclut Guillaume Bouvrette. 

SOURCE Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)


Budget 2023-2024 - Encore des miettes pour la fonction publique, les services continuent de s’effriter, constate le SFPQ

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) déplore la décision du gouvernement de la CAQ de se priver de revenus de l’ordre de 1,7 milliard de dollars pour donner des baisses d’impôt qui profiteront surtout aux Québécois et Québécoises les plus riches, et ce, tout en limitant la croissance des dépenses à seulement 0,7 % cette année et à 2,1 % en moyenne dans les 4 prochaines années.

« C’est nettement insuffisant pour maintenir des services de qualité autant en personne, qu’au téléphone ou sur le Web. La fonction publique ne fait toujours pas partie des priorités gouvernementales, contrairement aux réseaux de la santé et de l’éducation. Les ministères et organismes devront continuer d’en faire plus avec moins alors que le gouvernement choisit de procéder à des baisses d’impôt qui le privera de près de 7 milliards de dollars durant son mandat ; de l’argent en moins pour financer les services publics déjà affaiblis. Des bordels informatiques, des files d’attente, il y en aura d’autres », constate Christian Daigle, président général du SFPQ.

Au chapitre des effectifs, le gouvernement de la CAQ a gardé le cap sur l’abolition de 5 000 postes administratifs d’ici la fin de l’année financière 2022-23, afin d’économiser un maigre 381 M$ par année dans l’ensemble des réseaux. La CAQ se tire donc elle-même dans le pied, car elle devra avoir recours à la sous-traitance pour offrir les services, ce qui coutera plus cher à l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec. Avec les gels de personnel imposés par les gouvernements précédents, la CAQ continue le travail de sape de sa propre fonction publique que le SFPQ a toujours dénoncé. Sans ressources supplémentaires, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention.

« On a qu’à penser au virage numérique raté à la SAAQ, au Tribunal administratif du logement dont les délais d’attente ne cessent d’augmenter, à l’appareil judiciaire qui peine toujours à recruter du personnel. Sans une croissance suffisante des ressources dans la fonction publique, nos membres ne pourront contribuer efficacement à la relance de l’économie et au maintien de services publics de proximité. Les inspections, les contrôles, la vérification, l’octroi d’aide financière sous toutes formes et l’entretien des routes, tous ces services offerts par le personnel de la fonction publique ne sont, de toute évidence, pas une priorité pour ce gouvernement », constate monsieur Daigle.

SOURCE Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec


Réaction de la CSQ au budget 2023-2024

« Un budget plombé par les baisses d’impôt »

QUÉBEC, le 21 mars 2023- « Sans surprise, le gouvernement a fait le choix d’aller de l’avant avec sa promesse électorale de baisses d’impôt, de loin la mesure la plus coûteuse du budget 2023-2024. Dans un contexte de finances publiques solides, il aurait fallu miser sur l’avenir et investir davantage dans les réseaux publics au lieu d’adopter une mesure à courte vue comme les baisses d’impôt. C’est dommage, parce qu’il s’agit d’un choix politique qui aura pourtant des conséquences à plus long terme », d’indiquer le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, en réaction à chaud au budget du Québec 2023-2024.

Malgré le fait que le budget prévoit quelques mesures intéressantes, les sommes investies demeurent nettement insuffisantes pour avoir de réels effets structurants. À l’évidence, le gouvernement ne pouvait se permettre de rester silencieux et inactif sur les multiples crises qui touchent le Québec. Qu’on parle des enjeux dans les réseaux de la santé et de l’éducation ou de ceux liés à la santé mentale, aux soins à domicile des aînés ou concernant le manque de places en services de garde, il fallait agir.

« Malheureusement, la réponse du gouvernement manque terriblement d’ambition. C’est un budget de saupoudrage sur plein d’enjeux majeurs, mais dont les effets réels sur le terrain seront bien limités. Les sommes investies pour les services à la population restent donc en deçà des besoins et de ce qui aurait pu être accompli s’il n’y avait pas eu de baisses d’impôt », d’ajouter Éric Gingras, se désolant que le gouvernement ait, une fois de plus, préféré des solutions simples, immédiates et séduisantes pour les électrices et les électeurs.

La Centrale regrette également le choix du gouvernement de poursuivre sa politique de réduction de la dette en établissant un nouvel objectif à atteindre d’ici 15 ans et en maintenant les versements au Fonds des générations entre 2,4 G$ et 2,8 G$ au cours des prochaines années.

En éducation et en enseignement supérieur

« Quand le gouvernement dit qu’il fait de l’éducation sa priorité, les gestes ne semblent malheureusement pas suivre les paroles. La réalité, c’est que, sur cinq ans, le gouvernement investit quatre fois moins en éducation et en enseignement supérieur que pour les baisses d’impôt. Par exemple, les sommes consacrées pour des initiatives pour contrer la pénurie de main-d’œuvre en éducation se limitent à 13,5 M$ par année. Ce n’est pas sérieux », note Éric Gingras.

La CSQ tient tout de même à saluer les investissements en littératie et numératie ainsi que l’ajout, bien que nettement insuffisant, de nouvelles ressources spécialisées pour les élèves à besoins particuliers. D’autre part, la Centrale se réjouit des nouveaux investissements en formation professionnelle, notamment pour favoriser l’élargissement de la formation à temps partiel, une demande que nous formulons depuis longtemps. Le rehaussement des investissements pour l’entretien et la mise à niveau des infrastructures scolaires est également bienvenu.

En enseignement supérieur, la CSQ note les nouvelles sommes investies (20 M$ sur 5 ans) pour soutenir les cégeps en région tout en les considérant nettement insuffisantes. Par ailleurs, la Centrale salue la bonification de l’aide financière aux études, qui représente plus de la moitié des nouveaux investissements en enseignement supérieur, et ce, bien qu’elle considère que la gratuité scolaire serait un moyen plus efficace d’assurer l’accessibilité de l’enseignement supérieur aux jeunes du Québec.

En santé et services sociaux

Face à un réseau qui craque de toutes parts, le gouvernement annonce plusieurs mesures éparses, mais qui ne régleront aucunement les problèmes de fond. « Les investissements en soins à domicile pour les aînés sont un exemple de mesures intéressantes. Tout le monde le dit qu’il faut en faire davantage de ce côté. Malheureusement, les 200 M$ par année ne représentent qu’une fraction des besoins. Pour donner un ordre de grandeur, la vérificatrice générale recommandait récemment des investissements de 2 milliards de dollars par année pour les 5 prochaines années », commente Éric Gingras.

En petite enfance

Le budget contient deux mesures significatives pour le secteur de la petite enfance, soit des investissements de 331 M$ sur 5 ans pour la conversion de 5 000 places non subventionnées en places subventionnées en 2023-2024 et 16 M$ sur 3 ans pour prolonger jusqu’au 31 mars 2027 le montant forfaitaire de 3 500 $ pour le démarrage d’un service de garde en milieu familial. Si la CSQ accueille favorablement le prolongement de l’aide au démarrage de milieux familiaux, la Centrale s’inquiète que la conversion de 5 000 places non subventionnées s’effectue exclusivement au profit des garderies privées subventionnées. La CSQ demande que la grande majorité de ces places soient plutôt converties en CPE. « Ce n’est malheureusement pas avec les mesures de ce budget qu’on arrivera à donner à tous les parents une place en service de garde éducatif subventionné pour leurs enfants », déplore le président de la CSQ.

Organismes communautaires, environnement et culture

La CSQ accueille favorablement la poursuite du rehaussement du financement à la mission des organismes communautaires tout comme les nouveaux investissements, plus que nécessaires, en santé mentale. « Le gouvernement aurait pu en faire beaucoup plus étant donné les immenses besoins du secteur communautaire, mais comme l’an dernier, le gouvernement fait un petit pas dans la bonne direction », commente Éric Gingras.

Sur le front environnemental, la Centrale voit d’un bon œil les investissements prévus au budget pour la protection de l’eau potable et de la biodiversité, mais déplore l’absence de nouvelles mesures structurantes concernant la lutte contre les changements climatiques.

Finalement, la CSQ salue les nouveaux investissements pour promouvoir la culture et la langue française, notamment le soutien accru à Télé-Québec.

Négociations du secteur public

Fidèle à son habitude, le gouvernement ne fournit dans le budget aucune nouvelle information quant à ses orientations à l’égard des négociations du secteur public. Le budget confirme cependant la bonne tenue des finances publiques.

Prendre les devants - Le balado de la CSQ

Pour aller plus loin dans l’analyse détaillée du budget, le président Éric Gingras animera en direct ce soir le troisième épisode du balado de la CSQ, « Prendre les devants » (https://www.lacsq.org/categories/balado-prendre-les-devants/?utm_source=domaine&utm_medium=audio-banniere-traditionnel&utm_campaign=balado), au cours duquel est notamment prévue une discussion avec un économiste de la Centrale sur les enjeux qui touchent directement les membres de la CSQ.

Pour écouter le balado en direct dès 19 h, cliquez ici%7D].

SOURCE CSQ


Budget provincial : la CAQ manque de vision et d’ambition

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 - Les dirigeants du SCFP-Québec sont déçus et déplorent que le budget du ministre Girard rate la cible. En effet, alors que la pandémie nous a démontré l’importance de nos services publics et que l’inflation a atteint des sommets dans les derniers mois, la CAQ en fait trop peu pour les travailleurs et travailleuses du secteur public.

« Le gouvernement Legault n’arrête pas de dire qu’il veut ramener des gens dans nos hôpitaux et nos écoles, mais à chaque occasion qu’il a, il refuse de poser les gestes qui feraient de lui un employeur de choix. Depuis plusieurs mois, les employé(e)s de la santé et de l’éducation voient leur pouvoir d’achat diminuer, alors on espère que dans les sommes promises aujourd’hui, le gouvernement arrivera à faire des offres conséquentes », a affirmé Frédéric Brisson, secrétaire général de l’organisation. 

On peut faire le même constat du côté des municipalités de la province qui demandent depuis longtemps un appui financier plus important.

« Nos villes doivent de plus en plus gérer des enjeux que le fédéral et le provincial pellettent dans leur cours et les besoins en infrastructures sont criants. Malheureusement, les budgets, eux, ne suivent pas. Dans le cas du transport en commun, la situation est alarmante parce que ce gouvernement manque de vision. On salue les investissements promis, mais ce n’est pas suffisant », a ajouté Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.

« Au lieu d’offrir une réduction d’impôt qui n’aura pas d’impact pour la majorité des familles québécoises, le gouvernement Legault aurait dû être plus ambitieux et solidifier nos services publics », a-t-il conclu.

SOURCE Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ)


Budget 2023-2024 - L’APTS dénonce des baisses d’impôt électoralistes, au détriment des services publics

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dénonce vigoureusement les mesures présentées par le ministre des Finances, Éric Girard, dans son discours sur le budget 2023-2024, à commencer par les 9,2 G$ en baisses d’impôt sur cinq ans qui bénéficieront davantage aux plus fortuné·e·s au lieu d’être investis dans les services à la population.

« Alors que les services publics sont en péril dans toutes les régions, le gouvernement annonce près d’une dizaine de milliards de dollars en baisses d’impôt, puisés dans les versements au Fonds des générations. C’est un non-sens. Pire, c’est une insulte supplémentaire pour ses propres salarié·e·s, à qui il demande toujours de se serrer la ceinture en leur offrant des augmentations salariales inférieures à l’inflation qu’il prévoit pour les prochaines années », dénonce Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour l’organisation syndicale, cette suspension des versements devrait financer des services et des actifs collectifs plutôt que des baisses d’impôt électoralistes. Ce geste démontre la vision à court terme du gouvernement Legault, alors que les réseaux publics nécessitent un réinvestissement massif. Pour préserver et pérenniser les services à la population, l’APTS recommande que le gouvernement mette en place un bouclier budgétaire afin d’éviter de nouveaux cycles de compression mettant à mal le réseau de la santé et des services sociaux au moindre soubresaut de l’économie.

« La pandémie a démontré la fragilité de nos services publics. Alors qu’on peine à attirer et à retenir des gens pour offrir des soins et des services à la population, le gouvernement ne peut se priver des ressources à sa disposition sans démarrer un nouveau cycle d’austérité. On a déjà joué dans ce film-là, il est temps de nous donner un outil pour garantir le financement de notre réseau public », martèle Robert Comeau.

Santé mentale et protection de la jeunesse

L’annonce de 27 M$ de dollars par année pour améliorer l’accès aux soins et services en santé mentale - ainsi que de 22 M$ par année pour le soutien aux jeunes en difficulté et la mise œuvre des recommandations de la Commission Laurent - mérite d’être soulignée, mais l’APTS insiste sur la nécessité de connaître les plans de déploiement de ces nouvelles mesures, qui restent à définir.

« Les intervenant·e·s en protection de la jeunesse et en santé mentale ont grandement besoin de nouvelles ressources. Ces investissements constituent un pas dans la bonne direction, mais le budget est avare de détails. Nous demandons au gouvernement d’annoncer ses couleurs rapidement sur la façon dont ces engagements seront concrétisés pour améliorer véritablement l’accessibilité aux services. Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, les sommes annoncées risquent fort d’être un coup d’épée dans l’eau si elles ne sont pas accompagnées d’améliorations au niveau des conditions et de l’organisation du travail », conclut le président de l’APTS.

SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)


Budget Girard 2023-2024 : un budget qui manque de vision, selon la CSD

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) décèle un manque d’ambition du budget 2023-2024, présenté par le ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard. La CSD considère que c’est un budget qui préserve une vision de développement de l’économie qui a omis de se mettre à jour.

Des baisses d’impôt comme promesse électorale

Bien que le gouvernement actuel voit la baisse d’impôt comme un outil pour limiter l’impact de l’inflation. La CSD croit plutôt que c’est une avenue qui aurait être remise en question.

« On se doutait que les baisses d’impôt allaient être l’annonce principale de ce budget. Le contexte économique a changé depuis les élections et plusieurs, dont la CSD, doutent fortement que cette mesure puisse être un rempart à l’effritement du pouvoir d’achat », explique Luc Vachon, président de la CSD.

La CSD croit plutôt dans un réinvestissement dans des services à la population et d’une amélioration du filet social comme rempart aux fluctuations économiques actuelles.

Une économie québécoise forte ne passe pas par les grandes entreprises

Pour la CSD, le congé fiscal pour les grands projets d’investissements n’aura aucun bénéfice. Pas plus pour les travailleurs et travailleuses que pour l’économie québécoise.

« Ce congé fiscal était déjà peu populaire, qu’est-ce qui va changer aujourd’hui ? Nous devons avoir une vision du développement économique, de la recherche et développement qui n’est pas motivé que par des crédits d’impôt », critique le président de la CSD.

En n’établissant que peu de critères autres que le secteur, la région et le niveau d’investissement, ce crédit pourrait offrir un pouvoir important à de grandes entreprises, dans certains secteurs ou régions.

« L’attrait du crédit vise surtout la très grande entreprise. Soumettre la direction du développement de l’économie du Québec, et ce même pour une portion d’un secteur, cela date d’une autre époque. Il faut privilégier une diversification et une régionalisation de l’économie québécoise en incluant tous les acteurs de l’économie, incluant les plus petites entreprises, dont les entreprises locales et d’économie sociale », renchérit Luc Vachon.

Pourquoi ne pas privilégier la diversification de l’économie dans les régions ?

La CSD déplore le financement d’une vision du développement économique principalement basé sur le secteur primaire et touristique pour les régions. Ces secteurs de l’économie sont et doivent demeurer important, mais pourraient bénéficier de développement d’économie de 2e et 3e transformation.

« Les régions loin des grands centres se sont souvent développées autour d’un ou deux secteurs primaires de l’économie. Si nous souhaitons apprendre de la pandémie, et mettre en place un une économie québécoise moins dépendante de l’extérieur, il faut avoir une politique économique plus ambitieuse pour les régions », ajoute Luc Vachon.

Poursuivre dans la voie de la formation pour permettre aux travailleurs et travailleuses d’affronter les aléas de l’économie.

Depuis plusieurs années, différents acteurs du marché du travail, dont la CSD, travaillent de concert, et dans un véritable dialogue social, pour mettre en place des solutions durables pour les travailleurs et travailleuses concernant la formation.

« Offrir de la formation continue pour les travailleuses et travailleurs est un incontournable, et mobiliser les milieux de travail est pour nous l’une des voies à suivre. Nous saluons l’investissement dans le Programme de formations de courte durée (COUD) privilégiant les stages dans les professions priorisées par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) », conclut Luc Vachon. 

SOURCE Centrale des syndicats démocratiques (CSD)


Budget 2023-2024 - L’AREQ (CSQ) questionne les priorités du gouvernement

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec - AREQ (CSQ) réagit au dépôt du budget 2023-2024 du gouvernement en se questionnant sur ses réelles priorités.

« La baisse d’impôt annoncée par le gouvernement survient alors que les services publics sont plus nécessiteux que jamais. Qu’on parle d’éducation, de santé, de petite enfance ou autre, les besoins sont partout. Ainsi, choisir de remettre quelques centaines de dollars à chaque contribuable plutôt que d’investir ces sommes dans les services à la population est incompréhensible », explique Lise Lapointe, présidente de l’AREQ (CSQ).

En effet, la baisse des impôts est une mesure qui coûtera aux québécoises et québécois près de 9 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Étant bien conscient de l’état déplorable des services publics actuels, il est légitime de se questionner sur le choix fait par le gouvernement.

« Ne devrait-on pas, en tant que société, opter pour des solutions sociales, et non individualistes ? Nous évoluons dans un contexte de vieillissement de la population, de pénurie de main-d’œuvre, de violence sociale, de conciliation travail-famille difficile et de détresse psychologique jusqu’ici inégalée. Opter pour des solutions permettant l’amélioration de notre qualité de vie nous semblerait beaucoup plus à propos », renchérit la présidente.

Soutien à domicile

Au cours des cinq prochaines années, c’est 963,5 millions de dollars qui seront investis afin d’intensifier l’offre de services de soutien à domicile. « Cela peut sembler beaucoup, or c’est insuffisant. Rappelons-nous que la vérificatrice générale elle-même soulignait récemment qu’un investissement de 2 milliards par an représente le strict minimum si on veut pouvoir maintenir les services. Aujourd’hui, la CAQ n’a annoncé que 193 millions annuellement. On est loin du compte », se désole Lise Lapointe.

En effet, avec la manière dont les sommes sont réparties, les bénéficiaires de soins à domicile auront droit à 1 h 30 de soins par semaine en 2023, et à 2 h en 2028. « En quoi ces quelques minutes par semaine vont-elles aider un patient qui souhaite recevoir des soins à domicile ? Ce n’est rien pour favoriser ces services, alors que le soutien à domicile fait partie de la solution pour désengorger le système de santé », dénonce madame Lapointe.

Rappelons d’ailleurs que 40 000 personnes sont déjà en attente de soins à domicile. 

Hébergement des personnes aînées

Les besoins dans le secteur d’hébergement pour les personnes aînées sont exponentiels. La population vieillissante en plus de la situation dans le réseau de la santé et des services sociaux expliquent ce phénomène ; c’est bien connu.

Sur cinq ans, le gouvernement investit 405 millions de dollars pour la pérennité des services dans les RPA, et 200 millions de dollars pour continuer le déploiement des maisons des aînés et des maisons alternatives.

« Doit-on rappeler qu’en 2040, les personnes âgées de 65 ans et plus représenteront plus du quart de la population ? Il faut investir dès maintenant dans des solutions efficaces et durables. C’est pourquoi nous assurerons un suivi très serré quant à la distribution de ces sommes pour qu’elles bénéficient aux aînés et non pas aux propriétaires de RPA, par exemple. », rappelle madame Lapointe.

Les soins palliatifs et la création d’une fonction de protecteur des aînés, les grands oubliés

Augmenter les budgets pour répondre à la croissance des besoins en soins palliatifs, peu importe l’endroit où la personne veut choisir de les recevoir, aurait dû être l’une des priorités du gouvernement actuellement. Surtout dans le cadre du dépôt de son projet de loi 11, portant sur l’aide médicale à mourir.

Il aurait été impératif de créer un plan de main-d’œuvre pour la valorisation, la formation et la rétention du personnel dédié aux soins et aux services aux personnes aînées, en perte d’autonomie, en situation de vulnérabilité ou en fin de vie. Mais ce chapitre a été complètement occulté du budget présenté aujourd’hui.

Tout comme la création d’une fonction de protecteur des aînés d’ailleurs. « Quelle belle occasion manquée par le gouvernement. Indépendant du réseau de la santé et du gouvernement, et à l’instar du Protecteur du citoyen ou du Protecteur de l’élève, le Protecteur des aînés pourrait non seulement recevoir des plaintes, mais également mener des enquêtes et même des poursuites pour assurer la sécurité et faire cesser la maltraitance envers les aînés. Car il s’agit là d’une catégorie de personnes vulnérables, qui doit être protégée et entendue », rappelle la présidente.

Santé mentale

Le gouvernement compte investir seulement 211 millions de dollars sur cinq ans dans les services en santé mentale, en itinérance et en dépendance. « C’est peu ! Investir en santé mentale était l’une de nos demandes prébudgétaires. Nous croyions que les annonces du gouvernement seraient plus généreuses dans la mesure où les élus répètent sur toutes les tribunes l’importance d’investir dans ce secteur. Quoi qu’il en soit, nous veillerons à ce que les personnes aînées du Québec reçoivent leur juste part de ces sommes », affirme Lise Lapointe.

Régime des rentes du Québec

On doit se réjouir en ce qui concerne l’âge maximal pour demander sa rente de retraite (RRQ) qui est rehaussé de deux ans, et passe ainsi à 70 ans, en plus de rendre les cotisations à ce régime facultatives pour les personnes de 65 ans et plus qui demeurent ou retournent au travail. « Deux mesures qui reconnaissent et respectent la dignité et l’autonomie décisionnelle des personnes aînées, ce qu’on ne cesse de réclamer au gouvernement », applaudit madame Lapointe.

SOURCE AREQ (CSQ) - Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec


Budget du Québec 2023-2024 - Un aveuglement de mauvais augure pour la lutte contre la pauvreté

QUÉBEC, le 21 mars 2023 /CNW/ - Le Collectif pour un Québec sans pauvreté déplore que le ministre des Finances ait confirmé sa baisse d’impôt malgré les nombreuses mises en garde. Beaucoup de choses auraient pu être faites avec tout cet argent pour freiner la détérioration des services publics et améliorer les conditions de vie des personnes en situation de pauvreté. L’aveuglement du gouvernement laisse craindre le pire pour la suite des choses et il rend la mobilisation plus nécessaire que jamais.

Un coup de pouce aux plus riches

« On a l’impression de jouer dans un mauvais film, se désole le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. La baisse d’impôt, c’est rien pour les plus pauvres, un peu d’argent pour la classe moyenne et le jackpot pour les plus riches. Pourtant, pas plus tard qu’aujourd’hui même, Statistique Canada annonçait que la hausse marquée du coût des aliments se poursuit, avec une augmentation de 10,1 % au Québec entre février 2022 et février 2023. Le gouvernement aurait-il décidé d’abandonner à leur sort les centaines de milliers de personnes qui n’arrivent même pas à couvrir leurs besoins de base ? Pourquoi aider les plus riches plutôt que les plus pauvres ? C’est le monde à l’envers !

"En plus d’être grossièrement inéquitable, la baisse d’impôt privera le Québec d’un total de 7,4 milliards $ dans les 4 prochaines années. Cet argent aurait pu contribuer à rehausser les protections publiques de façon à assurer la couverture des besoins de base à l’ensemble de la population québécoise. Il aurait aussi pu être réinvesti dans les services publics, dont la qualité et l’accessibilité sont de plus en plus menacées. Quand ça craque de partout, est-ce le moment de jeter l’argent par les fenêtres ? N’oublions pas qu’encore là, les personnes en situation de pauvreté sont les premières à pâtir de l’incurie du gouvernement. »

La nécessaire mobilisation

« En plus de faire mal à voir, le mépris du gouvernement pour les personnes en situation de pauvreté n’augure rien de bon pour le prochain plan de lutte contre la pauvreté, qui est attendu l’an prochain, poursuit Serge Petitclerc. Est-ce que le projet du gouvernement est de favoriser l’augmentation des inégalités socioéconomiques entre les plus riches et les plus pauvres ? Et en se privant volontairement de moyens financiers, s’apprête-t-il à nous faire avaler de nouvelles compressions dans les services publics et les programmes sociaux ? »

Dans les prochaines semaines, partout au Québec, les groupes membres du Collectif vont interpeller les parlementaires et se mobiliser pour réagir au budget et pour revendiquer un 4e plan de lutte contre la pauvreté ambitieux. Il est urgent que le gouvernement change de cap et cesse d’ignorer les personnes en situation de pauvreté. Rappelons qu’en vertu de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, le gouvernement doit, avec son plan de lutte contre la pauvreté, proposer des mesures permettant de « tendre vers un Québec sans pauvreté ».

Des actions régionales sont prévues du 27 au 31 mars. Les groupes membres du Collectif se mettront en action et le grand public sera lui aussi invité à afficher son insatisfaction et ses attentes.

La principale mobilisation aura lieu le 23 mai à l’occasion d’une manifestation nationale (https://www.facebook.com/events/449681820691918/?acontext=%7B%22ref%22%3A%2252%22%2C%22action_history%22%3A%22[%7B%5C%22surface%5C%22%3A%5C%22share_link%5C%22%2C%5C%22mechanism%5C%22%3A%5C%22share_link%5C%22%2C%5C%22extra_data%5C%22%3A%7B%5C%22invite_link_id%5C%22%3A806743130424714%7D%7D]%22%7D) sur la colline Parlementaire.

Plus de détails sur les recommandations budgétaires du Collectif dans son mémoire prébudgétaire. (https://www.pauvrete.qc.ca/document/memoire-budget-2023/)

SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté


La FTQ réagit au budget du gouvernement du Québec

Des baisses d’impôt irresponsables qui profitent aux plus riches

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) est extrêmement déçue des choix du gouvernement de la CAQ qui, avec ce budget, choisit de priver la société québécoise de dizaines de milliards de dollars. 

Une baisse d’impôt irresponsable

« Ce budget irresponsable va priver la population du Québec de plus de 9 milliards de dollars sur 6 ans dans les services publics. La CAQ fait un choix purement idéologique ; on préfère des mesures populistes et peu structurantes plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes dans un contexte où les besoins sont criants. Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement réclamait récemment de l’argent du fédéral pour mieux financer le système de santé qui est au point de rupture ? Tout d’un coup, on aurait maintenant les moyens de baisser les impôts. C’est complètement incohérent ! », explique la présidente de la FTQ, Magali Picard.

Il est clair que pour les Québécois et les Québécoises qui sont durement frappés par l’inflation, cette baisse d’impôt fait miroiter une économie intéressante, mais en réalité, elle profite surtout aux plus riches. Pour le contribuable moyen, c’est-à-dire la majorité de la population, on parle d’une réduction moyenne d’un peu plus de 300 $ par année alors que pour les personnes qui gagnent 100 000 $ et plus, on atteint les 810 $. Pendant ce temps-là, les gens n’ont toujours pas accès à un médecin de famille et attendent des heures impossibles aux urgences, et le personnel du système public continue d’avoir des conditions salariales et d’exercice d’emploi déplorables ! », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.

Un retour à l’austérité

La FTQ constate par ailleurs que le gouvernement passe en mode austérité dès 2024-2025 avec de trop faibles augmentations dans le réseau de la santé et des services sociaux et en éducation. « Cela nous confirme que le gouvernement n’a pas du tout l’intention de bonifier son offre salariale famélique de 9 % sur 5 ans pour le personnel du secteur public. La CAQ va même jusqu’à qualifier cet appauvrissement d’offre "avantageuse". Ce n’est pas sérieux ! », ajoute Magali Picard.

Réduire la dette : une obsession

« Le gouvernement maintient son obsession de réduire le poids de la dette alors que celle-ci est tout à fait gérable. Plutôt que de privilégier une diminution du poids de la dette par la croissance économique, le gouvernement continuera de verser d’importantes sommes au Fonds des générations au lieu de les investir dans les services publics. Il restera quoi aux générations futures lorsqu’il n’y aura plus de service public et de programmes sociaux ? », conclut la présidente.

SOURCE FTQ


Budget 2023 : le Québec privé des ressources nécessaires pour affronter les défis de l’heure

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - Alors que la crise climatique oblige plusieurs gouvernements dans le monde à planifier une transition énergétique, le 5e budget du ministre des Finances Éric Girard cherche encore à stimuler la croissance économique en misant sur le secteur privé plutôt que d’encadrer l’économie et répondre aux multiples crises qui affligent la population québécoise. Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), le gouvernement Legault prive les coffres de l’État des montants nécessaires pour soutenir les personnes vulnérables face à la hausse du coût de la vie, au redressement des services publics et au financement de la lutte aux changements climatiques.

Cadre financier et réduction de la dette : limiter la capacité d’intervention de l’État dans un Québec en crise

Bien que conscient de l’incertitude économique actuelle, le gouvernement choisit malgré tout de se donner de nouvelles cibles de réduction de la dette et vise l’atteinte d’un ratio de la dette nette au PIB de 30% d’ici 2037-2038.

« Le gouvernement aurait dû réviser en profondeur la Loi de réduction de la dette qui oblige les gouvernements à adopter une pratique budgétaire restrictive qui hypothèque leur capacité d’intervention. Face aux différentes crises auxquelles le Québec doit faire face, qu’il s’agisse de la crise du logement, de la crise climatique ou de la détérioration sans précédent des services publics, il est nécessaire de relâcher l’étau austéritaire et l’approche conservatrice en matière de finances publiques », soutient Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.

Congés fiscaux : aider les mieux nantis et les entreprises pour stimuler la croissance économique

Sans surprise, le gouvernement maintient sa promesse de diminuer d’un point de pourcentage le taux d’imposition des deux premiers paliers de la table d’impôt. La mesure, maintenant présentée comme un incitatif au travail, risque d’avoir peu d’effet alors que le taux de chômage atteint un creux historique. Rappelons que cette baisse d’impôt profitera particulièrement aux personnes touchant un revenu entre 90 000 et 100 000 dollars. Toutefois, le gouvernement, qui a diminué à trois reprises les contributions fiscales depuis 2018, se prive désormais d’un montant total de $4,1G$ par année, des sommes qui auraient pu servir à l’amélioration des services publics et des programmes sociaux.

« Bien qu’il existe des manières plus équitables d’améliorer le revenu disponible des ménages, le gouvernement choisit d’augmenter le pouvoir d’achat des personnes qui n’en ont pas besoin. Une baisse de certains tarifs, comme les tarifs de garderie ou les frais de scolarité, permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat d’un plus grand nombre de Québécois·es, et de cibler les personnes vulnérables pour qui la hausse du coût de la vie a un impact vital », signale Julia Posca, chercheuse à l’IRIS.

Quant à la décision d’accorder aux entreprises des congés fiscaux allant jusqu’à 25% pour la réalisation de grands projets d’investissement, elle étonne considérant la faible disponibilité actuelle de la main-d’œuvre, mais aussi le peu de garanties que ce type de mesure offre en termes de retombées économiques futures.

Environnement : la population québécoise ne pourra pas réduire sa dépendance à l’auto-solo

Si la CAQ nous a habitués à des mesures peu ambitieuses en matière de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques, elle se surpasse nettement dans ce budget en ajoutant un maigre 122,4M$ en 2023-2024. Le budget prévoit aussi 244M$ en 2023-2024 pour améliorer les services et les infrastructures en transport en commun, dont 200M$ pour assurer la relance du transport collectif,

« Il s’agit d’un montant dérisoire considérant le sous-financement des sociétés de transport public dans certaines municipalités, ce qui met à mal la capacité des citoyen·ne·s de réduire leur dépendance à l’automobile et de lutter efficacement contre les changements climatiques », souligne Julia Posca, chercheuse à l’IRIS.

En effet, les émissions de GES attribuables au transport léger ont bondi de 26 % au cours des trois dernières décennies au Québec, ce qui vient annuler la moitié des diminutions d’émissions réalisées par les industries québécoises. Rappelons que dans une étude parue en septembre dernier, l’IRIS estimait que la mise en place de nouvelles mesures d’écofiscalité permettrait d’ajouter 1 milliard de dollars par an dans les coffres de l’État québécois.

« L’exercice budgétaire 2023-2024 prive l’État de leviers importants pour répondre rapidement au sous-financement des sociétés de transport collectif. Le gouvernement pourrait par exemple dédier une partie des recettes de la TVQ sur le carburant au transport collectif, augmenter la contribution au transport en commun des camions légers ou bien hausser la taxe sur les véhicules dits de luxe », signale Julia Posca.

Pénurie de main-d’œuvre : les aîné·e·s incité·e·s à rester sur le marché du travail

En rendant facultative la cotisation au RRQ pour les travailleuses et les travailleurs âgés de 65 ans et plus et en repoussant l’âge d’admissibilité à une rente de retraite de 70 à 72 ans, le gouvernement affiche une volonté claire de faire du RRQ un outil pour encourager le maintien en emploi des personnes aînées. Rappelons que l’âge moyen de départ à la retraite et le taux d’activité de la population âgée de 65 ans et plus (https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1410032701) sont déjà en hausse depuis au moins vingt ans, et que plusieurs personnes âgées travaillent par nécessité, et non par choix.

« Le régime des rentes du Québec a été créé pour aider les personnes retraitées à subvenir à leur besoin après avoir quitté le marché du travail. En instrumentalisant le régime pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre, et répondre aux besoins du marché du travail, le gouvernement Legault détourne le régime de sa mission première », souligne Guillaume Hébert.

 « Le nombre élevé de postes vacants, qui affecte des secteurs clés de l’économie québécoise, constitue un frein indéniable au redressement des réseaux de la santé et de l’éducation. Le gouvernement Legault peut bien baisser les impôts et modifier le RRQ de manière à inciter les Québécois·es à travailler davantage et plus longtemps, mais en matière de pénurie de main-d’œuvre il n’y a pas de formule magique, il faut investir massivement pour intégrer dignement les personnes immigrantes, y compris celles qui ont un statut temporaire », conclut Julia Posca.

SOURCE IRIS - Institut de recherche et d’informations socioéconomiques


Budget du Québec 2023-2024 - « Des canots en première classe, des flotteurs à la classe moyenne » - Haroun Bouazzi

Québec, le 21 mars 2023 - Le responsable solidaire en matière de finances et d’économie, Haroun Bouazzi, ainsi que la responsable solidaire en matière d’administration gouvernementale et de services sociaux, Christine Labrie, qualifient d’injustes et d’irresponsables les baisses d’impôt de la CAQ, qui laissent tomber les Québécois et les Québécoises qui en ont le plus besoin en pleine crise du coût de la vie.

Des baisses d’impôt injustes

« Les baisses d’impôt injustes de la CAQ ne créent pas de richesse, elles nous appauvrissent collectivement et durablement. Ce n’est pas normal que le gouvernement donne 128$ à la caissière et 814$ au PDG de la chaîne d’épicerie. Ce n’est pas normal que le tiers des Québécois, ceux qui en arrachent le plus, reçoivent un gros zéro dollar en baisses d’impôt. Le bateau coule : le gouvernement donne des canots de sauvetage en première classe, des flotteurs à la classe moyenne et il laisse couler les autres ! », s’est indigné Haroun Bouazzi.

Alors que Québec solidaire voulait doubler le crédit d’impôt à la solidarité, la CAQ l’augmente de 39$ par année : « dix sous par jour », dénonce l’élu solidaire.

L’arrêt de mort du logement social confirmé

Pour M. Bouazzi, le budget caquiste confirme l’arrêt de mort du logement social au Québec. « On avait raison de s’inquiéter. Les logements sociaux que François Legault avait promis en 2018 vont être habités en 2030. Un gouvernement qui prend trois mandats pour construire l’arrérage libéral ne prend pas la crise du logement au sérieux. Pire, les milliards promis en 2020 pour rénover les HLM vétustes manquent encore à l’appel. »

Un budget irresponsable face à la crise climatique

Au lendemain d’un rapport dévastateur du GIEC, qui presse les États comme le Québec à faire un virage immédiat vers une économie verte, le budget 2023-2024 est bien en deçà des attentes. « Aucune nouvelle mesure structurante, c’est irresponsable. Le bureau de projet du 3e lien est maintenu. Québec investit encore 29 sous en transport en commun pour chaque dollar investi dans les infrastructures routières. La CAQ persiste dans la voie de l’échec climatique », déclare M. Bouazzi. 

La santé mentale, une note de bas de page

La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, déplore de voir aussi peu de nouveaux investissements pour aider les Québécoises et les Québécois aux prises avec des enjeux de santé mentale : « On vit une crise, mais pour la CAQ, la santé mentale, c’est l’équivalent d’une note de bas de page dans le budget. 27 millions de plus par année, c’est ça qui est prévu pour améliorer les services en santé mentale. Ce n’est même pas 4$ par personne par année ! » a affirmé Mme Labrie.

Rien pour améliorer les conditions de travail dans les services publics

« La CAQ fait ses comptes comme si les travailleurs et les travailleuses des services publics allaient accepter l’offre patronale qui traîne sur la table depuis décembre. Il n’y a pas la moindre chance que cette offre se retrouve dans les conventions collectives, et pourtant le budget repose là-dessus ! Si c’est tout ce que le gouvernement a à offrir, ça ne va pas bien aller dans nos services publics », prévient Christine Labrie.

SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire


Des baisses d’impôts qui hypothéqueront l’avenir du Québec, déplore la CSN

QUÉBEC, le 21 mars 2023 - Personnel surchargé et épuisé des réseaux de la santé et de l’éducation, logement social, transport collectif, lutte aux changements climatiques, jeunes en difficulté : nombreuses sont les victimes collatérales de l’entêtement de la CAQ à vouloir baisser les impôts et augmenter les versements au Fonds des générations. Le budget du Québec, présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Éric Girard, hypothéquera grandement l’avenir du Québec, déplore la CSN.

« Ce n’est pas parce que c’est une promesse que c’est une bonne idée », a réagi la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Alors qu’on abolit des services dans nos écoles, qu’on ferme des urgences et qu’on ne parvient pas à recruter le personnel nécessaire aux réseaux publics d’éducation et de santé et de services sociaux, le gouvernement Legault préfère priver l’État québécois de plus de 9 milliards au cours des cinq prochaines années plutôt que de réinvestir ces sommes dans nos services publics et notre économie. »

La centrale syndicale dénonce le fait que de nouvelles cibles de réduction de la dette soient dictées par le budget présenté aujourd’hui, et ce, pour les 15 prochaines années. « Sans aucune forme de débat public, le ministre des Finances impose aujourd’hui de nouveaux objectifs de réduction de la dette, et ce, jusqu’en 2038, s’étonne Caroline Senneville. Le Québec demeure la seule province au pays à utiliser ses revenus budgétaires courants pour réduire sa dette. Concrètement, c’est jusqu’à 5 milliards par année que le Québec continuera de pelleter par en avant par l’entremise du Fonds des générations. Il n’est pas surprenant que, dès l’an prochain, les budgets de la Santé et des Services sociaux, de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur auront des augmentations budgétaires nettement en deçà des coûts de système, laissant entrevoir une nouvelle ronde de compressions dans les services à la population. »

Saluant la poursuite des efforts gouvernementaux visant à augmenter les services à domicile pour personnes en perte d’autonomie, la CSN s’inquiète du peu de ressources consacrées aux services de première ligne du réseau de la santé et des services sociaux. La création d’une nouvelle structure, Santé Québec, accaparera pour sa part d’importantes ressources financières dont une large partie aurait dû être consacrée à alléger la tâche du personnel et à réduire le recours grandissant au secteur privé.

Alors que le réseau de l’éducation se voit confronté à un nombre grandissant d’élèves aux prises avec des troubles d’apprentissage, la somme de 12 M $ en 2023 pour les élèves ayant des besoins particuliers s’avère nettement insuffisante, estime la CSN. Quant à la conversion de 5000 places en services de gardes subventionnées, la CSN rappelle que plus de 30 000 familles sont toujours en attente d’une place en centre de la petite enfance ou en milieu familial régi.

En matière d’enseignement supérieur, la CSN s’inquiète des nombreuses références liées à la « culture de l’innovation » et l’« adoption d’avancées technologiques » contenues dans le budget. « Le budget passe sous silence le consensus du milieu collégial et universitaire, à savoir la nécessité d’un rehaussement des budgets permettant un meilleur soutien aux étudiants et aux étudiantes ainsi qu’un financement inconditionnel, prévisible et non-ciblé des établissements d’enseignement supérieur », ajoute la présidente de la CSN.

Alors que les pénuries de main-d’œuvre frappent, en plus des services publics, de nombreuses entreprises, la CSN demeure peu impressionnée par les mesures préconisées dans le présent budget. « Nous saluons les démarches visant l’intégration socioéconomique et la francisation des nouveaux arrivants, affirme la présidente de la CSN. Toutefois, en matière de formation et de mobilité de la main-d’œuvre, les annonces d’aujourd’hui demeurent bien timides par rapport à l’ampleur des difficultés. Dans plusieurs régions, l’accès au logement demeure un problème criant pour les travailleuses et les travailleurs. Et ce n’est pas avec 1500 logements abordables additionnels que l’on résoudra ce problème… »

Sur le plan de la lutte aux changements climatiques, la CSN estime grandement insatisfaisantes les annonces faites aujourd’hui. « Il faudrait être daltonien pour y voir un budget vert ! », se désole la présidente de la CSN. « Le budget ne contient aucune mention de moyens concrets pour atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre. Le gouvernement annonce un risible 5 M $ pour l’innovation en matière de transport, un maigre 10 M $ pour la décarbonisation des entreprises et, malgré un 200 M $ cette année pour contrer la crise postpandémie que traverse le transport en commun, le ministre ne prévoit, à compter de l’an prochain, aucun investissement en matière de transport collectif. Aucun. Et c’est désolant ! »

SOURCE CSN

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